SP.a-Rood quitte le SP.a : Il nous faut une alternative à gauche des partis traditionnels

Juste avant le 1er mai, SP.a Rood a annoncé qu’il continuait son existence sous le simple nom de ‘‘Rood’’ (Rouge), sans plus entretenir de lien avec le SP.a. En 2007, le porte-parole de Rood, Erik De Bruyn, avait obtenu 33,6% des voix lors des élections pour la fonction de président de parti. En tant que candidat de l’opposition à Caroline Gennez, il avait pu compter sur le mécontentement général au sein du parti après la défaite électorale de 2007.

Par Bart Vandersteene

Après ces élections internes, aucun élu n’a défendu SP.a-Rood. La direction avait promis plus de démocratie interne et l’adoption d’un profil plus à gauche, mais ces promesses n’ont pas été tenues. Parmi la base du SP.a, le potentiel pour rassembler une opposition contre la direction restait fort limité mais, au niveau électoral, De Bruyn a pu avoir un certain soutien. En 2009, il avait obtenu 8.355 voix pour la province à Anvers, soit le 4e résultat de la liste après le bourgmestre d’Anvers et deux parlementaires, dont la présidente du parti. En 2010, il avait récolté 21.300 voix pour le Sénat. Mais ce soutien électoral n’a pas été accompagné d’un engagement actif dans le parti.

Le PSL n’a jamais cru au projet de SP.a-Rood, le SP.a n’étant plus le même parti que dans les années ‘70 et ‘80, à l’époque où s’y trouvait encore une base active parmi la classe ouvrière. Aujourd’hui, le SP.a n’est plus qu’une machine électorale avec une direction ‘gauche caviar’ et le cas symptomatique d’un ancien banquier (Bruno Tuybens) passant tout à coup d’un poste de cadre de la KBC à celui de secrétaire d’État aux Entreprises publiques au gouvernement ! Ce dernier n’a pas hésité à tenter de se profiler dans la discussion sur les bonus des managers alors qu’il a lui-même déjà reçu un bonus de 250.000 euros… Cette petite histoire résume l’état actuel du SP.a tout autant que sa crédibilité.

Nous sommes heureux que SP.a-Rood ait décidé de quitter le SP.a et ait lancé un appel aux ‘‘milliers d’ex-membres du SP .a, de membre honnêtes du SP.a mais aussi aux autres socialistes’’ afin de resserrer les rangs et de ‘‘s’organiser pour qu’arrivent des réponses de gauche. Rood devient un mouvement socialiste combatif et moderne, ouvert à la collaboration et à l’unité pendant et entre les élections.’’

Le PSL défend depuis déjà des années la nécessité de la construction d’un nouveau parti des travailleurs en réponse au vide politique. Que Rood puisse jouer un rôle dans ce processus reste encore à vérifier, mais cette initiative en a la possibilité et met l’accent sur l’absence actuelle de relais politique pour les revendications du mouvement ouvrier.

Le PSL fera tout son possible pour soutenir Rood et mettre au centre du débat la formation d’un nouveau parti large des travailleurs.

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