VOKA et PS unis dans leur soutien à la dictature kazakhe

A partir du moment où le processus de révoltes et de révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient a été irréversible, l’impérialisme occidental à tenu à exprimer son ‘‘soutien’’ à ces mouvements, au nom de la résistance aux dictatures. Pendant ce temps, les dictatures qui ne sont pas au centre de l’attention médiatique n’ont pas d’inquiétude à avoir : l’occident continue de les soutenir. C’est notamment le cas du Kazakhstan, une dictature des plus répressives.

Par Jarmo (Anvers)

Pour l’organisation patronale flamande VOKA, ce pays recèle d’opportunités économiques. Mais l’organisation patronale extrémiste n’est pas la seule à penser de la sorte : le ministre ‘socialiste’ (hum…) Paul Furlan est lui aussi séduit.

Depuis que le Kazakhstan est devenu indépendant avec la chute du stalinisme, il est présidé par Noursoultan Nazarbayev. Ce dernier a développé une véritable dynastie et s’est lui-même énormément enrichi en soldant l’industrie de son pays aux multinationales étrangères (Chevron, ExxonMobil,…). Malgré le fait que l’Union Soviétique n’existe plus, Nazarbayev remporte toutes les élections avec des scores staliniens. Le plus souvent, il n’y a même pas de candidats face à lui : un parti d’opposition doit récolter au moins 40.000 signatures pour se présenter aux élections et le seuil électoral est de 7%. Quand un parti a des chances de passer ces obstacles, la procédure est adaptée.

Toute forme d’opposition est durement réprimée, comme en mars, où une grande manifestation a eu lieu dans la capitale (Astana), mâtée dans le sang après 500 mètres de parcours seulement. Tous les manifestants ont été obligés de s’allonger au sol et ont ensuite été violement frappés. Le dirigeant syndical Yesenbek Ukteshbaev a été immédiatement jeté en prison tandis que des dizaines de personnes ont été envoyées à l’hôpital. C’est la manière traditionnelle du régime de répondre à un mouvement d’opposition.

Nazarbayev poursuit entre-temps le bradage de son pays. Le Kazakhstan possède d’immenses matières premières et offre des possibilités effectivement très intéressantes pour les sociétés étrangères. En Belgique, le VOKA prête une oreille avide à ce genre de nouvelles au point d’avoir organisé un séminaire à ce sujet le 20 mai dernier. Aucune critique contre le régime n’a bien entendu été formulée. La démocratie, les Droits de l’Homme et un niveau de vie décent ne sont en effet pas des principes pertinents pour les patrons flamands. Leur seule priorité est encore et toujours la course aux profits.

Le ministre wallon de tourisme Paul Furlan (PS), lui non plus, ne voit pas de problème dans la situation politique du Kazakhstan. Les 3 et 4 mai, il a participé au forum économique qui se tenait dans le pays. Quant à savoir ce que pouvait bien faire un ministre de tourisme à un forum économique, Paul Furlan explique qu’il voulait examiner les liens touristiques entre le Kazakhstan et la Wallonie…

En opposition à ces amis belges du Kazakhstan, le PSL et sa section kazakhe (Socialist Resistance Kazakhstan) appellent au renversement de la dictature et à l’instauration d’une véritable démocratie.

Selon nous, cela ne pourrait être possible que par la nationalisation de l’industrie sous le contrôle des travailleurs et par le contrôle collectif sur les matières premières du pays. Ainsi, la population kazakhe aurait enfin son sort entre ses mains. C’est précisément l’inverse de la voie empruntée par le VOKA et Paul Furlan.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai