Unité syndicale : Contrer la division au sommet par l’unité à la base

Dans les années ’80 le journal britannique de qualité The Financial Times écrivait que les gouvernements belges pouvaient s’en sortir avec leur politique d’austérité pour autant qu’ils puissent compter sur le soutien d’au moins une des grandes fédérations syndicales. Cela a de nouveau été confirmé lors de la discussion sur l’accord interprofessionnel 2011- 2012. Depuis lors, il y a un sérieux problème entre la CSC et la FGTB. A cause de cela, le gouvernement en affaires courantes a pu imposer l’accord contre le gré d’une majorité historique des représentants élus des travailleurs, et au grand plaisir des organisations patronales.

Par Eric Byl

Il n’est dès lors pas surprenant que l’attitude de la direction de la CSC qui, avec son approbation, a donné feu vert au gouvernement, indigne la FGTB et une partie importante de la base de la CSC. Mais le fait que la FGTB ait stoppé les actions contre l’AIP après la réussite de la grève du 4 mars n’a pas non plus été accueilli par des applaudissements…

A quoi bon mener des actions pour freiner des quatre fers au moment où l’on s’est mis en route ? Comment convaincre les collègues de la CSC de se lever contre leur appareil de cette manière ? Surtout à la FGTB-Métal, on a poussé pour que l’action du 24 mars contre le Sommet européen ne soit pas une promenade du dimanche. On voulait plus de punch. Spontanément, la mobilisation était forte, même si la FGTB n’a voulu mobiliser que ses militants.

Le sommet de la CSC a utilisé ce prétexte pour à nouveau diviser les rangs syndicaux, en mobilisant le même jour pour un meeting au Heysel, avec une présence modérée, aux normes de la CSC. Cela a entraîné des remarques provocatrices de la part du président de la FGTB-Métal flamande, Herwig Jorissen, qui a parlé de l’excursion scolaire de la CSC à mini-Europe, ce à quoi le président sortant de la CSC, Luc Cortebeeck, a répliqué avec l’accusation gratuite : ‘‘la FGTB a ridiculisé, insulté, intimidé ou acheté nos membres’’. Le syndicat des employés de la CSC a répondu à sa façon le mardi suivant, lors d’une manifestation du nonmarchand flamand, en mobilisant plus de monde que tout ce que la CSC avait rassemblé au Heysel !

Nous sommes à l’aube de négociations importantes dans les secteurs et les entreprises. De plus, la politique d’austérité va passer à l’étape supérieure à l’automne. L’évaluation du Pacte des Générations est notamment à l’agenda. Qu’importe combien la division au sommet peut être frustrante, à la base – dans les secteurs et surtout dans les entreprises – nous ne pouvons pas accepter que cette division s’installe. Dans les deux syndicats, il existe un énorme fossé entre ce que veut la base et ce que le sommet est prêt à faire. L’unité à la base autour d’informations de qualité et d’un plan d’action combatif démocratiquement discuté constituent la meilleure garantie de réussite.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai