Bruxelles : Rassemblement de solidarité avec Ricardo, contre les violences policières

Samedi 7 mai 2011. Ricardo, militant pacifique, se rend au Steenrock festival pour marquer sa solidarité avec les détenus du Centre 127 bis. Il n’arrivera pas au festival et devra être hospitalisé et opéré en urgence. En cause : le déchaînement de violence d’un policier qui, suite à une incompréhension linguistique durant un contrôle d’identité, l’a tabassé à coups de matraque, dont plusieurs au visage.

Par Nico M. et Clément (Bruxelles)

Les dents cassées, les fractures multiples et la lèvre déchirée sont les douloureux témoins d’un déchaînement de violence inadmissible. Une altercation verbale – même ironique ou désobligeante voire, dans l’absolu, injurieuse – ne peut mener, de la part des forces de l’ordre, à une réponse aussi disproportionnée et violente.

Scandalisée par ce comportement et inquiète de la multiplication de la violence policière à l’égard de militants pacifiques, La Ligue des Droits de l’Homme a mobilisé pour un rassemblement de solidarité sur les marches du Palais de Justice ce lundi 16 mai. Plusieurs centaines de personnes étaient présentes.

A la veille du G8 en France, ces violences rappellent le meutre de Carlo Giuliani lors des violences policières contre les manifestants à Gênes contre le sommet de G8, il y a tout juste 10 ans. Ces violences soulignent le caractère de l’appareil répressif dans nos pays dits “démocratiques”, en fait une démocratie au service de la classe dominante et de ses intérêts. Lorsque les jeunes, les travailleurs et leurs familles se mobilisent contre ces intérêts, la classe dominante, ses politiciens, sa police et sa justice n’hésitent pas à user de plus dures methodes pour mater la resistance.

Il faut dire qu’à chaque fois qu’ils défendent leurs intérêts, ceux-ci se manifestent par des attaques contre nos conditions de travail, nos conditions de vie, nos services publics,… Les différents appareils d’Etat, comme la police, l’armée ou la justice illustrent donc leur rôle réel: défendre les intérêts d’une minorité face à la colère et la résistance de la grande majorité. Ce lundi une pancarte disait “pour nous, pas contre nous”, qui dénonce l’hypocrisie du mot d’ordre “protéger et servir”.

De la même manière, lors de la lutte des travailleurs à Carrefour notamment, nous avons vu les huissiers et la police venir casser les piquets en distribuant des astreintes et en arrêtant les militants. C’est l’illustration d’une justice au service du patronat et des actionnaires, qui n’hésitent pas à restructurer pour toujours faire plus de profits sur le dos des travailleurs.

Face à ces répressions les jeunes et les travailleurs ont besoin d’organiser leur résistance et leur défense. Aujourd’hui, cette faiblesse dans les rangs des manifestants est à mettre en parallèle avec la faiblesse des outils politiques et syndicaux. Le PSL milite pour la création d’un nouveau parti des travailleurs et pour des syndicats démocratiques et combatifs, capables de rassembler et d’organiser les luttes et de les élargir.

Lors de l’euromanifesation du 29 septembre dernier, des militants  »No border » avaient eux aussi été victime de répressions policières lors d’une manifestation pacifiste en solidarité avec les sans papiers (voir notre article à ce sujet). Nous avons besoin de l’unité la plus large dans nos différentes luttes pour éviter la stigmatisation et l’isolement de groupes de manifestants, victimes faciles de la répression. Les syndicats ont un rôle important à jouer dans cette optique en organisant l’immense colère qui se développe dans le système capitaliste, en unifiant les différentes luttes afin de construire un rapport de force et d’ainsi miner la confiance des forces de l’ordre pour réprimer les résistances.

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