Premier mai 2011: Où est la riposte de gauche contre la politique de droite?

Ce 1er mai, dans la plupart des régions, les activités ont été plus petites que les années précédentes, à certains endroits les interventions étaient même fortement limitées. Pour de nombreux syndicalistes, ne pas venir est aussi une manière de marquer son mécontentement face au manque de contenu de plus en plus flagrant lors des activités de premier mai. D’autre part nous ne pouvons pas laisser la tradition du 1er mai, une journée de lutte et de solidarité internationale pour le socialisme, au SP.a et au PS. Cela signifierait la fin du 1er mai.

Par Geert Cool

Reprendre la tradition du Premier mai

Au moment où la crise économique mondiale est loin d’être passée, au moment où nous voyons les désastres des nombreuses catastrophes naturelles causés des derniers mois, nous avons besoins d’une riposte et d’une réponse internationaliste de la part du mouvement ouvrier. La tradition du 1er mai a été établie à un moment où l’on ne parlait pas encore de la mondialisation, et il n’était bien entendu pas encore question d’internet et des autres moyens de communication modernes. Mais construire la tradition d’une journée d’action internationale des travailleurs avait déjà été considéré comme une arme de grand potentiel pour le mouvement ouvrier.

Aujourd’hui, la signification du 1er mai disparaît souvent à l’arrière-plan. On entend bien encore quelques fanfares jouer ici et là la chanson de lutte ‘‘L’Internationale’’, mais c’est souvent là le seul élément de lutte de la journée.

Dans leurs prises de parole, les dirigeants sociaux-démocrates ont, comme d’habitude, lancé leurs volées de bois vert contre la droite officielle: contre les salaires et les bonus des topmanagers, contre la ‘‘Nieuw-Vlaamse Arrogantie’’ et contre la soif de profit d’Electrabel. Pourtant, cela fait déjà presque 25 ans que la social-démocratie siège au pouvoir au niveau fédéral, de façon ininterrompue pour le PS et avec une courte pause pour le SP.a. Nous n’avons vu aucune différence sur ces points-là, mis à part que le fait que ces problèmes ont grandi. Bart De Wever a, en Flandre, demandé si les attaques du SP.a et sa rhétorique ce 1er mai signifiaient que le parti allait quitter la coalition gouvernementale flamande et, à ce sujet, il marque naturellement un point. Le SP.a et le PS attaquent la droite officielle une fois par an, et continuent à travailler avec elle le reste de l’année.

De la part de la direction syndicale, on n’a pas entendu de critiques sur le PS et le SP.a (quand il y avait des discours…), que du contraire. Les revendications syndicales traditionnelles contre les attaques contre l’index, contre les bonus des managers, contre la fraude fiscale,… ont bien été répétées une nouvelle fois, et ce sont bien entendu des éléments légitimes. Mais comment la direction de la FGTB pense-t-elle faire quelque chose de concret ? En répétant chaque année la même chose ou en lançant un plan d’action offensif pour conserver et améliorer nos acquis sociaux ?

Le PSL au Premier mai

Les militants du PSL étaient présents dans 17 villes : Ostende, Bruges, Courtrai, Gand, Alost, Dendermonde, St-Niklaas, Anvers, Malines, Herentals, Louvain, Diest, Bruxelles, Jemappe, Charleroi, Verviers et Liège. Nous avons vendu notre mensuel Lutte Socialiste et avons aussi distribué en Flandre un tract consacré à Rood (une initiative qui veut ‘‘regrouper toutes les forces de gauche en Flandre. Cela doit aboutir à un nouveau grand parti de la gauche en 2014’’). Nous avons aussi participé à des veilles de Premier mai, et en avons organisé deux à Alost et Gand. A Gand, une cinquantaine de personnes étaient présentes pour discuter et faire la fête. À Anvers, nos militants ont participé à un débat politique avec Erik De Bruyn (de Rood), Peter Mertens (du PTB) et Freya Piryns (de Groen), où environ 120 personnes étaient présentes, une expression de l’intérêt porté à la discussion concernant Rood et l’appel pour une initiative politique forte à la gauche. Le potentiel pour une alternative à gauche est fort, mais beaucoup de participants sont restés sur leur faim.

A Charleroi, nous avons participé à une délégation des ‘‘Jeunes en lutte pour l’emploi’’ avec Les FGTB-Jeunes qui avait un caractère très combatif et dynamique. Nous avons vendu 47 exemplaires de notre mensuel dans cette ville. À Gand et à Anvers aussi, nous avons participé aux manifestations syndicales avec des délégations de ‘‘jeunes en lutte pour l’emploi’’, avec à Anvers une bonne délégation de Tamouls qui ont manifesté sous le slogan de ‘‘Tamouls contre la guerre et le racisme’’ (une banderole avec ce slogan en tamoul et en néerlandais était tenue par des membres du PSL et par des Tamouls).

Comme d’habitude, nous avons vendu un grand nombre de journaux dans les provinces de Flandre Orientale et Occidentale : 70 à Gand, 63 à Alost, 49 à Ostende, 35 à Bruges, 20 à Sint-Niklaas, 16 à Courtrai et 8 à Dendermonde. A Courtrai, il ne nous a pas permis de mener campagne sur le lieu du festival qui se tenait pour le Premier mai. Les gardes de sécurité nous ont été envoyés pour signifier qu’il ne fallait pas faire de politique. Plutôt étrange pour un premier mai ! À Ostende, nous avons obtenu 84 euros de fonds de lutte et 280 à Gand, en plus de 186 euros de brochures et de livres politiques.

Dans le Brabant flamand, nous étions à Louvain et Diest, deux villes où les activités étaient particulièrement restreintes. A Diest, il y avait une cinquantaine de manifestants, et près de 400 seulement à Louvain. Le même phénomène s’est vu à Malines, où les 200 manifestants représentaient moins de la moitié du nombre de l’an passé. À Louvain et à Diest, il n’a pas été facile d’intervenir, et nous avons à peine diffusé 15 exemplaires de notre mensuel. Dans la province d’Anvers, nous sommes intervenus à Anvers, Herentals et Malines. À Anvers, nous avons formé notre propre délégation de jeunes et de militants immigrés dans le cortège syndical. Dans ces trois villes, nous avons diffusé 81 exemplaires de notre mensuel, le plus grand nombre étant vendu à Anvers.

Dans la province de Liège, nos militants ont été présents à Verviers et Liège. Nous avons vendu en tout 71 exemplaires de Lutte Socialiste et avons obtenu 320 euros de fonds de lutte. S’il y avait une manifestation syndicale à Verviers, il n’y avait rien de tel à Liège, juste une petite manifestation de la gauche radicale le matin. À Bruxelles, nous avons pu vendre pas moins de 160 journaux, et 250 euros de fonds de lutte ont été récoltés. Dans le Brabant wallon, nous avons aussi participé à une activité à Jemappes (où nous avons vendu 5 journaux).

Tout compris, nous avons donc vendu 640 exemplaires de notre mensuel, soit moins que l’an dernier (704), faute d’une même participation aux activités de 1er mai. Mais cela reste un excellent résultat pour la diffusion de nos idées marxistes. Nous remercions tous les militants qui ont permis de faire de cette journée un succès et bien entendu également toute personne qui nous a soutenus en achetant notre journal ou en nous soutenant financièrement. Nous terminerons ici en appelant nos lecteurs à non seulement acheter un journal le 1er mai, mais aussi à prendre un abonnement.

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