Ils organisent notre misère, organisons notre lutte!

Selon la Banque Nationale, fin 2010, le Belge avait en moyenne 66.700 euros d’économies et de placements. Mais où sont mes 66.000 euros ? Et les vôtres ? En fait, ce chiffre reflète surtout le fossé gigantesque entre riches et pauvres dans un pays où, selon l’Union Européenne, il y a 2,2 millions de personnes sous le seuil de pauvreté et où le patron de Delhaize gagne en 3 jours plus que ce que gagne en un an une caissière avec une ancienneté de cinq ans…

Nous avons derrière nous les mobilisations syndicales contre la proposition de norme salariale scandaleuse de 0,3% et, maintenant, l’indexation automatique des salaires, déjà vidée d’une bonne partie de sa substance, est dans le collimateur de l’Union Européenne. Mais pour nos patrons, il en va autrement. Ainsi, le patron le mieux payé du Bel20, Carlos Brito d’AB Inbev, a reçu l’an dernier pas moins de 4,4 millions d’euros. Le second est le patron de GDF Suez, propriétaire d’Electrabel : 3,1 millions d’euros en 2010. Ensuite arrive le patron de Belgacom (2,5 millions d’euros), celui de Dexia (1,8 millions d’euros) ou encore celui de Bpost (1,07 million d’euros). A tout cela, il faut encore rajouter les bonus, les stocks options, les primes de bienvenue et autres parachutes dorés.

S’il existe une reprise économique très incertaine et fragile, elle profite aux spéculateurs et grands actionnaires, car le cauchemar continue pour la toute grande majorité de la population mondiale. Et même si nous ne subissons pas encore en Belgique des plans d’austérité de l’ampleur de ceux qui frappent le Royaume-Uni (plus de 100 milliards d’euros en moins dans les dépenses d’Etat en quatre ans…), la Grèce (qui en est à son quatrième plan d’austérité!), l’Irlande, le Portugal ou l’Espagne, les effets de la hausse des prix, de la pénurie d’emplois, de la multiplication de l’emploi précaire et mal payé,… sur le niveau de vie des travailleurs sont tout de même dévastateurs.

La colère qui découle de cette situation est immense, et on a pu la voir s’exprimer aux quatre coins du globe ces derniers temps : au Wisconsin (Etat-Unis) ou encore à Londres, avec une manifestation de 700.000 personnes, la plus grande manifestation depuis les années ’80. En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, le processus révolutionnaire a illustré de manière éclatante l’actualité et la puissance des mobilisations de masse ainsi que la force de la classe ouvrière quand elle entre en mouvement. De l’Amérique à l’Asie, de nombreux travailleurs entrent en lutte les yeux tournés vers ces régions.

Mais en Belgique aussi, les actions syndicales de ces derniers mois ont pu démontrer que quelque chose se produisait sous la surface des choses. La colère est présente, l’envie d’en découdre également. Mais les militants syndicaux savent que pour transformer la colère et la rage en action efficace, il faut bien plus qu’une promenade à Bruxelles. Une large campagne de sensibilisation dans les entreprises ainsi qu’un plan d’action soigneusement planifiés et préparés avec la base sont nécessaires pour construire le puissant rapport de force dont nous avons besoin.

En ce mois de mai qui débute par la Fête internationale des travailleurs, quelques semaines à peine après les commémorations de la grève générale de l’hiver 60-61 en Belgique, le passé nous rappelle que ce sont les mobilisations de masses et la pression des grèves et de la rue qui nous ont permis d’obtenir des acquis sociaux. Regardons ce passé et tirons-en les leçons nécessaires pour mieux lutter au présent et nous forger le meilleur avenir qui soit : un avenir dénué de l’exploitation capitaliste, un avenir socialiste.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai