NON à l’Europe des privatisations, de la flexibilité, des bas salaires,…

Constitution Européenne

L’élite politique et économique a subi, malgré l’énorme campagne médiatique, une lourde défaite avec le référendum sur la Constitution Européenne en France et aux Pays-Bas. Cette défaite est venue de la résistance des travailleurs et des jeunes.

Geert Cool

Le vote contre l’Union Européenne (UE) était un vote contre la politique néo-libérale des différents gouvernements européens. L’UE s’est faite, les dernières années, une mauvaise réputation . Le Pacte de Maastricht, mis en place début des années 90, nous a également valu un strict plan d’austérité. Le lancement de l’euro a conduit, dans beaucoup de pays, à une augmentation des prix. La discussion au sujet des attaques sur les salaires et les conditions des travailleurs ont été habituellement couplés à l’Europe et à la nécessité d’une libre concurrence. Les libéralisations et les privatisations sont “mise en place par l’Europe”.

La méfiance et la résistance envers la politique actuelle sont en croissance. Ce n’est pas une « réaction mesquine  de personnes qui réagissent de manière conservatrice contre un grand pas en avant  de l’Eu-rope ». C’est un rejet des attaques incessantes des gouvernements et du patronat dans tous les pays européens. Partout est inscrit à l’agenda la mise en place de diminutions réelles de salaire, de diminutions du coût du travail, d’élargissement de la flexibilité, de limitations des allocations de pensions, de suppressions d’allocations de chômage,…

Ce que l’UE veut obtenir apparaît, entre-autre, par la pression exercée pour la libéralisation complète du secteur public. La directive dite « Bolkenstein », que certains ont rebaptisé en « Directive Frankenstein », a comme orientation d’ouvrir complètement le secteur public au marché. Avec une telle directive, il sera possible qu’une entreprise dans un pays à bas salaires emploie des travailleurs dans un autre pays de l’UE aux conditions de travail et de salaire les plus mauvaises possibles. C’est une attaque directe sur les salaires et sur la sécurité sociale. Cela est formalisé au travers de la Constitution Européenne (article II-147), ce qui n’est pas surprenant dans une UE qui veut devenir la zone économique la plus concurrentielle au niveau mondial.

Le vote « Non », aussi bien en France qu’aux Pays-Bas, est un rejet de cette politique. Cela cause une crise pour l’establishment européen. Tant les dirigeants poli-tiques que le patronat y ont vu le renforcement de la confiance en soi des travailleurs pour entrer en résistance contre la politique actuelle. Un rejet de la Constitution Européenne ne va pas stopper la politique néo-libérale. Avec les futurs développement de la crise économique, la bourgeoisie veut assurer ses gains en toute sécurité en arrachant l’argent des travailleurs, des bénéficiaires d’allocations, des pensionnés,…Que cette politique soit repoussée en France comme aux Pays-Bas montre que la bourgeoisie ne pourra pas mener ses plans sans résistance.

L’Europe en pratique

En avril un entrepreneur français connu a proposé à neuf de ses licenciés de déménager pour travailler dans une entreprise en Rou-manie pour 110 euro bruts par mois. « Un salaire de 110 euro n’est peut-être pas beaucoup en France, en Roumanie c’est assez », déclarait l’employeur. Les bas salaires et les mauvaises conditions de travail en Europe orientale sont utilisés pour faire des économies sur notre dos.

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