Le Ministre de l’enseignement flamand Vandenbroucke a déclaré que notre enseignement était des plus accessibles. Mais sur le terrain, nous voyons que le sous-financement structurel mène à la hausse des frais scolaires, à des lycéens et à des enseignants démotivés, à des écoles-poubelles à côté d’écoles « modèles »,… L’enseignement flamand a beau être l’un des meilleurs d’Europe, il est aussi celui qui laisse le plus d’élèves sur le carreau.
Emiel Nachtegael
Le nom d’une école importe-t-il plus que le diplôme?
L’école Sint-Pieter à Turhnout en est un exemple. Pieter, 17 ans, témoigne : « Le vendredi 22 avril, 11 élèves ont été accusés de détention de drogue et de vente de drogue à l’école. Sur base d’accusations invraisemblables et sans recherche de preuves, deux d’entre eux, dont moi-même, ont eu deux jours d’exclusion. Les autres ont eu des heures de retenue. Il ne fait selon nous aucun doute que les élèves désignés étaient déjà visés depuis longtemps par la direction vu le caractère élitiste de Sint-Pieter. Cela signife que les élèves qui ne correspondent pas à la norme sont peu à peu mis à l’écart, ou encore qu’il n’y a pas d’accompagnement approprié pour les élèves qui ont plus de difficultés. Plusieurs élèves, mais également des parents et des professeurs ont déjà protesté contre cette façon de procéder.
Plus de moyens pour l’enseignement!
Le financement par enveloppe, qui fait que les directions d’écoles ne disposent que d’un budget limité, a des conséquences néfastes. Le 20 avril à Bruxelles, les enseignants flamands réclamaient à juste titre que les pouvoirs publics consacrent 7% du Produit Intérieur Brut à l’enseignement, soit le niveau de 1980. Actuellement, il est endessous de 5%. Le personnel de Sint-Pieter est aussi venu protester à Bruxelles.
Les mesures d’austérité dans l’enseignement entraîne une hausse des frais d’étude. De 1986 à 1999, les frais d’étude dans l’enseignement secondaire ont crû de 59 % ! Entre-temps, ces frais ont continué à augmenter. Les écoles essaient d’attirer le plus d’élèves possible parce qu’elles reçoivent alors plus de moyens. Les directions essayent ainsi de profiler leur école comme « la meilleure » et doivent écarter le plus vite possible les élèves qui n’ont pas le ‘profil’ de l’école. Les mesures d’austérité mènent à un enseignement à plusieurs vitesses. Seule la lutte commune des élèves, des professeurs et des parents pour davantage de moyens et pour un enseignement plus démocratique permettra de rompre avec cette logique.