Partout dans le monde, les travailleurs font face à la crise. Dans les pays où les attaques ont été annoncées, les travailleurs ont réagi avec vigueur. Aux États-Unis, la crise a frappé fort avec la perte de millions d’emplois (on parle d’un taux de chômage officiel de 10 à 15%). Obama n’a pas hésité à déposer environ 800 milliards pour permettre à l’économie américaine de se relever. Alors que les patrons et les actionnaires se remplissent à nouveau les poches et que les banques profitent des taux 0 de la Fed (la banque centrale américaine), la note est présentée aux travailleurs.
Par Alain (Namur)
Une attaque massive contre les droits syndicaux
À l’instar de Sarkozy en France – qui avait fait voter le service minimum au tout début de son mandat avant d’annoncer des attaques tous azimuts – les gouvernements de divers Etats américains annoncent des mesures visant à réduire la force de frappe des travailleurs à travers des attaques contre les droits syndicaux. Tel un géant endormi, la classe ouvrière américaine se réveille et lutte contre ces politiques.
Afin de pouvoir attaquer les salaires et les conditions de vie des travailleurs, les divers gouvernements des Etats américains s’attaquent aux droits syndicaux,:des lois antisyndicales sont à l’agenda dans 18 d’entre eux, de nouvelles législations sur le ‘‘droit au travail’’ sont en préparation dans une douzaine d’Etats et, dans 7 Etats, l’establishment veut fouler aux pieds la législation salariale dans la construction.
On annonce, de l’échelon fédéral à l’échelon local, quelque 100 milliards de coupes et 300 milliards pour les 2 prochaines années.
Au Wisconsin, une réaction spontanée des masses a répondu à la tentative de Scott Walker, le gouverneur, de s’attaquer aux droits syndicaux. Le plan du gouverneur était de faire passer une législation visant à s’attaquer aux droits de négociation des syndicats, d’obliger le syndicat à obtenir un vote annuel pour être représentatif et à diminuer le soutien financier des syndicats. Le soulèvement a commencé lorsque Le gouverneur Walker a présenté sa loi de programme budgétaire le 10 février 2011. Alors qu’une grande partie du déficit budgétaire est due à des diminutions d’impôt accordées aux ‘‘super-riches’’ pour un montant de 117 millions de dollars, les travailleurs, eux, ne subissent que des attaques. Ils ont donc organisé des délégations et des protestations. Chaque jour, des milliers de gens sont sortis en rue. Plusieurs bâtiments, y compris le capitole, furent occupés par les jeunes et les travailleurs. Les professeurs se sont déclarés malades, et les étudiants sont sortis pour manifester.
Un mouvement qui prend de manière large
Ces mouvements de protestation n’ont pas seulement touché l’Etat du Wisconsin. Des mouvements de solidarité ont touché tout le pays, qui fait partout face à des attaques contre les droits syndicaux. Les manifestations de février ont réuni 50.000 personnes, celle du 5 mars 100.000 et celle du 12 mars 200.000 (soit un 25e de la population de l’Etat !). Notre section-sœur aux USA, Socialist Alternative, appelle à une grève générale dans tout l’Etat afin d’augmenter qualitativement le niveau de la lutte. La force du gouvernement de Walker, c’est qu’il a le temps pour lui. La classe ouvrière a mené diverses actions qui ont permis de postposer le vote de la loi. Mais il ne s’agit pas seulement de faire reporter le vote, mais bien de modifier le rapport de forces afin de faire reculer le gouvernement.
Aucune confiance ne peut être accordée aux Démocrates. Les 14 démocrates ont refusé le texte de Walker mais dans d’autres Etats, ce sont eux qui mènent les politiques d’austérité. Le décalage entre les promesses d’Obama et leur réalisation illustre que le temps du ‘‘Yes, we can’’ est terminé…
Ce mouvement a aussi permis de démasquer les mensonges du Tea-Party. La lutte a pointé le fait que l’argent doit être pris dans la poche des riches et des banques pour bénéficier aux travailleurs et aux jeunes. Ceux qui ont forgé les organisations du mouvement ouvrier américain dénonçaient le capitalisme comme source du chômage, de la pauvreté et de l’inégalité sociale. Le capitalisme ne peut garantir le bien-être de l’ensemble des travailleurs et de leurs familles. Alors que le monde est secoué par la crise économique et n’entrevoit pas de voie de sortie autre que de nous faire payer, l’organisation d’un parti des travailleurs américain permettrait au mouvement d’obtenir des victoires et d’organiser le combat.