[INTERVIEW] Antoine Thioux, animateur des Jeunes FGTB de Charleroi, sur la lutte contre l’austérité au Royaume-Uni

Ce 26 mars a eu lieu une mobilisation de grande ampleur à Londres, contre la politique d’austérité du gouvernement. Plus d’un demi-million de personnes ont alors occupé les rues de la capitale. Parmi eux, un petit groupe de Jeunes-FGTB. Voici une interview d’Antoine, ainsi qu’une série de photos des jeunes-FGTB.

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La manifestation du 26 mars à Londres contre la politique d’austérité du gouvernement Con-Dem, qui avait été appelée par la Trade Union Confederation il y a six mois, a certainement été la plus grande manifestation depuis les marches anti-guerres massives de 2003. Mais par elle-même, une manifestation, quelle que soit sa taille, ne pourra pas empêcher les coupes ni faire chuter le gouvernement. La question inévitable est donc : ‘‘Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?’’

Socialisme.be : Dans quel cadre êtes vous allez là-bas ? Pourquoi avez-vous estimés important de participer à cette manifestation ?

Antoine Thioux : ‘‘Nous sommes partis avec une délégation de Jeunes FGTB Fédéral, avec 5 membres de Charleroi et 5 travailleurs et délégués de l’ABVV-Jongeren.

‘‘A priori, on pourrait dire qu’on en a rien à faire de ce qui se passe là-bas. Mais quand on regarde ce qui se passe au niveau international, on voit que le capital mène un combat international. La lutte des travailleurs doit elle aussi être internationale et basée sur la solidarité. Ce à quoi sont confrontés les camarades du Royaume-Uni, ce sont des coupes d’austérité qui vont arriver chez nous également.

‘‘On attaque les citoyens dans ce qui les touche au quotidien : les services publics, la sécurité sociale,… D’ailleurs, dans la manifestation, on pouvait voir que toute la population était touchée au fait que la mobilisation a concerné toutes les couches de travailleurs : les pompiers, les enseignants, les travailleurs des ministères, des transports,… mais aussi la société civile. On a aussi vu de nombreux parents venus avec leurs enfants. On a vu des gens de 5 à 85 ans.’’

Socialisme.be : D’autres éléments t’ont marqués ?

AT : ‘‘Quelque chose qui m’a marqué, c’est que partout, sur les poubelles, sur les cabines de téléphone, sur les murs,… on voyait des affiches ou des autocollants qui appelaient à la manifestation de la part des groupes de gauche et des syndicats. On voyait la volonté de mobiliser. Au final, les organisateurs ont arrêté le décompte à 250.000 personnes, surpris, et la police a parlé d’un chiffre compris entre 400.000 et 500.000 personnes. On peut donc dire sans hésiter que nous étions plus d’un demi-million à manifester ! Et, partout, on pouvait voir des tribunes et des orateurs avec des discours très combatifs.

‘‘Pour aborder autre chose, on pouvait clairement constater, notamment à travers les bannières des syndicats anglais, l’attachement au passé du mouvement syndical, à ses luttes. C’est certain que c’est en connaissant son passé que l’on peut mieux agir au présent pour changer l’avenir, le plus près possible d’une société socialiste.’’

Socialisme.be : Cette mobilisation avait déjà été précédée d’une grande mobilisation étudiante en novembre dernier…

‘‘Oui, parmi les étudiants, on sentais très fortement le sentiment d’avoir été trahis par la classe politique. Le parti conservateur avait fait campagne auprès des jeunes sur le thème de l’enseignement mais, une fois au pouvoir, ils ont trahis les étudiants (notamment en multipliant le minerval par trois !). En novembre, plusieurs dizaines de milliers d’étudiants avaient défilé sur ce thème, et avaient pris d’assaut le QG des conservateurs. En tant que Jeunes-FGTB, il est important pour nous de nous montrer solidaires des étudiants anglais.

Socialisme.be : Important de se montrer solidaires, et de considérer ces mobilisations comme une expérience pour chez nous aussi.

‘‘C’est clair qu’en Belgique également, l’austérité imposée par les capitalistes va nous tomber dessus. C’est important de prendre exemple sur les camarades anglais et de comprendre que la démocratie, ce n’est pas mettre un papier dans une urne une fois de temps en temps, c’est s’impliquer concrètement dans les thèmes de société. Le combat, ce n’est pas que la victoire, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.’’

Reportage-photos des Jeunes-FGTB

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