Les politiciens préparent une nouvelle vague d’assainissements…
Le patronat a préparé une grande offensive depuis plusieurs mois. Il veut diminuer ses impôts, en finir avec les prépensions, nous faire travailler plus longtemps pour le même salaire et privatiser les services publics. Toute la panoplie de la propagande a tourné à plein régime pour préparer le terrain. Mais qu’apparaît-il à la fin de cette année politique? Les différents gouvernements n’ont pas réussi à faire avaler ce programme à la population. A la moindre menace d’actions ou de grèves, patrons et gouvernements battent en retraite. Cela démontre la force potentielle des travailleurs pour défendre leurs intérêts. Une force potentielle que le patronat s’efforce de rendre inoffensive. Par un flot continu de désinformation, de chantage et d’intimidation, par l’achat de "leaders" du mouvement ouvrier,…
Bart Vandersteene
Il faut donc s’attendre à une nouvelle offensive pendant l’été et à l’automne. Et celle-ci se prépare déjà dans les médias. Récemment, Alain Destexhe (MR), avait présenté un sombre diagnostic de la situation en Wallonie, relayé maintenant par les déclarations faites à la presse de plusieurs professeurs d’universités. Ainsi, l’on peut maintenant lire que le revenu moyen des Wallons est supérieur de 2% à la moyenne européenne, alors que la richesse produite par habitant est inférieure à cette moyenne de 22,7%. Solution esquissée ? Une plus grande flexibilité des horaires et une politique plus ferme pour remettre au travail les demandeurs d’emploi. Il est également proposé de diminuer plus encore les salaires wallons, pourtant déjà inférieurs de 4% aux salaires flamands, et ce afin de rendre la Wallonie plus attractive. Pour lutter contre la misère, on va donc l’accroître…
Ces propositions d’idéologues bourgeois sont bien entendu chaudement approuvées par le MR et le patronat, ce qui n’est que peu surprenant, mais le silence du PS à cette occasion est tout simplement scandaleux, et démontre, s’il le fallait encore, qu’entre le patronat et les travailleurs, le PS a clairement choisi le camp de l’égoïsme et de l’exploitation.
Les attaques se préparent aussi au Nord du pays. Le VLD et le Vlaams Belang, les plus chauds défenseurs des intérêts patronaux, accompagnés du SP.a et du CD&V, les deux partis flamands qui sont les plus liés au mouvement ouvrier, partagent cette logique selon laquelle le marché doit prendre plus d’importance dans tous les domaines. C’est soumettre la société tout entière à la soif de profits d’une petite minorité.
Face à ces futures attaques, plus que jamais, ce dont nous avons besoin, c’est d’un syndicalisme de combat qui argumente clairement vis-à-vis des membres et qui organise efficacement la lutte. Mais cela ne suffit pas. Il nous faut aussi un parti qui puisse relayer ces revendications sur le terrain politique. La discussion doit démarrer au sein des syndicats sur la question de savoir si on peut oui ou non continuer à soutenir indéfiniment des partis et des candidats qui agissent contre nos intérêts.