A la suite de la journée de grève nationale de ce vendredi 11 février, les travailleurs de B-post ont repris les actions de blocage dans les grands centres de tri au nord comme au sud du pays ce dimanche soir. Des militants du PSL étaient présents au piquet du dépôt de Bruxelles X dimanche et lundi soir.
Par Nico M (Bruxelles)
- Model 9 Tract pour et par des facteurs combatifs.
Cette action prend place dans la continuité de la journée de grève nationale du vendredi 11 février. Et clairement sur place, le sentiment était qu’après cette journée de grève, le mouvement devait continuer, la lutte doit se construire plutôt que de s’arrêter là et de retourner tous au boulot en attendant les négociations.
Au piquet, les travailleurs reviennent sur le constat qu’à B-post, les conditions de travail n’ont fait que se détériorer et que les annonces de restructurations de la direction s’inscrivent dans cette dynamique de déconstruction d’un service au profit d’une minorité d’actionnaires assoiffés de dividendes. Le constat est clair au piquet : la priorité est mise sur ces dividendes, la qualité du service diminue sans cesse, les conditions de travail deviennent impossible… et on veut encore nous faire avaler d’autres assainissements ?
Les restructurations à B-post s’inscrivent dans l’agenda de libéralisation du service postale censé être effectif en… 2011. Quand allons-nous tirer les conclusions qui s’imposent : la libéralisation des services publics n’amènent qu’une dégradation du service et des conditions de travail avec, dans certains cas, des conséquences dramatiques. Les chemins de fer britanniques connaissent des accidents à répétitions suite aux économies faites sur la sécurité. En France, la vague de suicides chez France Telecom est due à la pression d’un management demandant toujours plus de rendement, etc.
Face aux attaques de la direction, les travailleurs au piquet demandent une réponse combative de la part des syndicats. ‘‘Une journée de grève ne servira à rien, il faut un plan pour bloquer durablement l’entreprise et nous faire entendre’’. La volonté de lutter pour leurs conditions de travail n’est pas à mettre en question parmi les travailleurs de B-post, et ils l’ont une nouvelle fois montré. Sur le piquet, des postiers du Brabant Wallon notamment sont venus soutenir le blocage. ‘‘A Gand aussi ce soir ils bloquent’’ nous confirme un délégué de la CSC.
Les médias ont mis en avant ces actions dans l’optique de la réunion de mardi matin entre syndicats et direction. Or sur le piquet les travailleurs expliquent : ‘‘La direction va proposer des aménagements minimes, mais les contrats D1 (ceux qui concernent les nouveaux statuts des postiers ‘auxiliaires’, NDLA) existent depuis plus d’un an maintenant. La conclusion n’est pas de négocier des aménagements mais de stopper cette course à la flexibilité dont les pires conséquences sont payées par les travailleurs et le service à la population. La surcharge de travail est déjà énorme, conséquence des multiples suppressions d’emplois les dernières années. Ils veulent nous faire travailler à temps plein pour un peu plus de 1000€ par mois, sous le statut d’ouvrier !’’
C’est la volonté de maintenir la pression qui s’exprime sur le piquet. Bien que dimanche le sentiment que le travail va reprendre lundi dans la journée est présent, les discussions prennent place pour voir à reprendre le blocage lundi en soirée. Et ce lundi vers 22h le blocage reprend à Bruxelles X. Les nouvelles sur le piquet ce soir là arrivent : il semble que seul le centre bruxellois est à l’arrêt. Mais la volonté de ne pas s’arrêter à la réunion entre partenaires sociaux de mardi est présente. Des discussions prennent place sur les possibilités et la méthode pour élargir et ne pas se rester isolés. Certains militants syndicaux parlent de la possibilité de motiver d’autres postiers du Brabant Wallon à venir sur le site de Bruxelles X pour jeudi soir.
De ces actions, les syndicats doivent organiser un plan d’action combatif, discuté avec les délégations dans les bureaux et les dépôts. Cette colère doit pouvoir se concrétiser dans une lutte organisée par les travailleurs pour faire reculer la direction. ‘‘Grève au finish’’ lance un travailleur dimanche soir. Ce qu’on entend sur le piquet, c’est le développement de différentes idées concrètes pour organiser cette lutte ; une tournante au niveau national pour organiser collectivement le blocage par équipes qui se relaieraient par exemple.
Nous soutenons ces actions car nous sommes contre la destruction des acquis sociaux du personnel, de même que nous sommes pour une prestation de service de qualité. Nous défendons dans cette optique un service public de qualité en dehors des mains des actionnaires et des bourses. Il faut tenir des assemblées du personnel partout où c’est possible, dans chaque dépôt ou bureaux pour convaincre l’ensemble des travailleurs du recul social qu’engendrent tous les plans de la direction. De ces assemblées, un plan d’action national doit en sortir pour ne pas lutter bureaux par bureaux et se laisser diviser par la direction.
Partir en action ensemble est nécessaire pour stopper la politique d’austérité, seule la lutte paie !
Socialisme 2011
Chaque année, le Parti Socialiste de Lutte organise un weekend public de débats et de formation, »Socialisme 2011 » cette année. Nous y accueillerons environ 300 participants. Durant trois meetings en plénière, deux sessions et 16 commissions, la lutte syndicale ne sera jamais très éloignée. De plus, ce sera l’occasion de rencontrer d’autres syndicalistes combatifs. A l’ordre du jour, il y aura entre autre une discussion sur les grèves générales avec Gustave Dache, auteur d’un livre sur ’60-’61 ; un meeting international avec des syndicalistes de France, d’Irlande et de Grande-Bretagne ; des témoignages de syndicalistes venant de Wallonie, de Bruxelles et de Flandre sur la façon dont ils réagissent face à la question communautaire ; et une commission concernant les syndicats combatifs et démocratiques, avec Martin Willems, secrétaire licencié du SETCa BHV industrie.
=> Socialisme 2011 – Le menu pour les syndicalistes combatifs