Charleroi : ‘‘AIP pourri ! Travailleurs, insoumis !’’

Hier, à l’appel de la régionale de la FGTB de Charleroi, des milliers de travailleurs ont manifesté contre le projet d’Accord interprofessionnel qu’ont négocié les partenaires sociaux. Avec les militants FGTB se trouvaient également des militants du syndicat libéral et du syndicat social-chrétien.

Par Nico

La délégation des Jeunes FGTB a particulièrement impressionné ce vendredi. Derrière une grande banderole ‘‘Tout est à nous’’, les quelques dizaines de jeunes ont scandé avec beaucoup de combativité ‘‘Tout est à nous, rien n’est à eux, tout ce qu’ils ont ils l’ont volé, partage des richesses, partage du temps de travail ou alors ça va pêter, ça va pêter !’’, ‘‘AIP pourris travailleurs, insoumis !’’ ou encore ‘‘Les vieux dans la galère, les jeunes dans la misère, de cette société là, on n’en veut pas !’’ Nous avons pu y retrouver des militants du comité des Jeunes en lutte pour l’emploi-Hainaut, mais aussi des TSE de Verviers venus en solidarité et dont la participation à l’animation a pu être fortement apréciée.

A l’arrière et à l’avant, les autres délégations reprenaient les slogans et les chants, venant même parfois chercher les animateurs jeunes-FGTB pour lancer les slogans. L’un d’entre eux a été chaudement accueilli : ‘‘Tous ensemble, tous ensemble, grève générale !’’, repris avec plus d’entrain encore devant les caméras des journalistes.

Parmi les jeunes présents dans le bloc, on trouvait notamment une quinzaine d’étudiants de la Haute Ecole Condorcet. Laeticia, militante Jeunes FGTB, nous explique : ‘‘Cela fait déjà un moment que je leur parle de manifestations, de grèves,… Ils n’avaient jamais suivi. Cette fois-ci, une quinzaine d’étudiants sont venus et m’ont dit après la manifestation que c’était la première fois pour eux, mais certainement pas la dernière’’

A d’autres endroits aussi, de nouvelles têtes avaient rejoint le mouvement. ‘‘Au service chômage de la FGTB, au niveau administratif, ça ne bouge pas trop de façon générale’’ nous explique Prisca, ‘‘Mais là, on a argumenté une semaine durant sur l’AIP, pourquoi il fallait vraiment se mobiliser. Au final, on est 10 sur 15 dans la manif.’’ Ici et là, des travailleurs déplorent n’avoir toutefois reçu les informations que bien trop tard pour pouvoir sérieusement mobiliser. Pour eux, bien plus de monde aurait pu être présent. L’organisation a fait défaut, pas la volonté de se battre. L’idée d’une lutte offensive en direction d’une grève générale de 24h le 4 mars prochain, bien préparée et pour laquelle on mobilise sérieusement, est très largement acceptée. Dans de très nombreuses discussions, on parle du refus du syndicalisme de concertation et de la nécessité d’un syndicalisme de lutte, de combat, où la construction active et combative d’un rapport de forces favorable aux travailleurs est l’élément central.

‘‘Quand une entreprise veut délocaliser, les organisations syndicales se contentent de parler de l’obtention d’un ‘‘meilleur volet social’’ Il faut refuser cette logique, c’est un coup de poignard dans le dos’’ dénonce Victor, ancien permanent FGTB. ‘‘Des propositions alternatives doivent venir sur la table, comme de nationaliser. Ce sont les actionnaires et les spéculateurs qui décident, ce n’est pas normal, ce ne sont pas eux qui créent la richesse. Il faut faire participer les gens à l’économie, c’est-à-dire qu’ils prennent part aux décisions économiques. Ça, ça veut dire de retirer l’économie des mains du privé.’’ Faisant un parallèle avec la situation syndicale, il se rappelle un ancienne affiche de la FGTB : ‘‘Elle disait : ‘Syndiqué, sois syndicaliste !’ C’est ça qu’on doit remettre en avant. On doit rendre la parole aux militants, c’est la seule manière de casser la logique du syndicalisme de négociation’’

Le sentiment de ras-le-bol était très clairement présent, la combativité et la volonté d’aller de l’avant dans la lutte aussi. Un peu partout, on voit quelques militants de la CSC (principalement de la CNE, la centrale des employés de la CSC) qui ont suivi leurs camarades et s’opposent au ‘OUI’ de la CSC à l’AIP. La veille, 200 militants de la CNE s’étaient rendus devant le cabinet de la ministre de l’emploi pour maintenir la pression sur le gouvernement désormais en charge du dossier de l’AIP, depuis son rejet par la FGTB et la CGSLB.

La journée nationale d’action du 4 mars ne peut pas se limiter à une action symbolique ou à une simple promenade sans lendemain, sans mots d’ordre clair concernant la suite. Au contraire, si les patrons et les politiciens continuent à négliger le message cela doit devenir une grève générale de 24 heures bien préparée autour des revendications suivantes:

  • Des négociations libres dans les secteurs et les entreprises
  • Élimination de la discrimination entre ouvriers et employés sans miner le statut des employés
  • Pas touche à l’index
  • Maintien de tous les systèmes de prépensions

Socialisme 2011

Chaque année, le Parti Socialiste de Lutte organise un weekend public de débats et de formation,  »Socialisme 2011 » cette année. Nous y accueillerons environ 300 participants. Durant trois meetings en plénière, deux sessions et 16 commissions, la lutte syndicale ne sera jamais très éloignée. De plus, ce sera l’occasion de rencontrer d’autres syndicalistes combatifs. A l’ordre du jour, il y aura entre autre une discussion sur les grèves générales avec Gustave Dache, auteur d’un livre sur ’60-’61 ; un meeting international avec des syndicalistes de France, d’Irlande et de Grande-Bretagne ; des témoignages de syndicalistes venant de Wallonie, de Bruxelles et de Flandre sur la façon dont ils réagissent face à la question communautaire ; et une commission concernant les syndicats combatifs et démocratiques, avec Martin Willems, secrétaire licencié du SETCa BHV industrie.

=> Plus d’infos

=> Socialisme 2011 – Le menu pour les syndicalistes combatifs

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