Une réforme d’Etat pour une démolition sociale plus efficace

Tous les partis traditionnels suivent la logique de démolition sociale. ‘Les marchés’ n’ont qu’à claquer des doigts pour que les politiciens néolibéraux prévoient docilement de nouvelles mesures antisociales. Tout le débat concernant la réforme d’Etat concerne d’ailleurs essentiellement la répartition des assainissements entre les différents niveaux de l’Etat.

Par Geert Cool

Réforme d’Etat : pour quel objectif ?

La nouvelle sommité de la NVA, le journaliste Siegfried Bracke, a déclaré: “Une réforme d’Etat n’est pas en soi intéressante. Ce n’est qu’un moyen de parvenir à une meilleure gouvernance.” (De Standaard, 08/01/11). Ce qui pour la NVA se cache derrière la notion de ‘‘meilleure gouvernance’’ est expliqué de façon limpide dans son programme: plus de dégradation sociale, plus de cadeaux au patronat, plus de flexibilité pour les travailleurs.

Le programme de la NVA dit ainsi:

  • “Avec la régionalisation de l’impôt des entreprises, nos entreprises pourraient jouir d’une baisse du taux nominal qui, en Belgique, est toujours de 34%, ce qui est très élevé du point de vue international.’’ Le fait que les 500 plus grandes entreprises ont en réalité été imposées à moins de 5% n’est mentionné nulle part dans le programme de la NVA…
  • ‘‘La NVA veut plus de flexibilité au niveau des entreprises grâce à un calcul généralisé de la durée de travail sur base annuelle. A certains moments, le travailleur travaillerait alors plus d’heures par jour que dans des moments de creux.’’ Des journées de dix heures ou des semaines de soixante heures, ce n’est pas un problème pour la NVA.

En Flandre, une régionalisation très poussée sera l’opportunité de mener une politique néolibérale plus dure. Mais ce sera aussi le cas du côté francophone. Les plans Marshall de Di Rupo & Co n’avaient pas pour objectif de répondre au chômage, mais de soutenir les entreprises dans leur recherche de profits rapides. Le ministre wallon André Antoine (CDH, notamment Ministre du Budget, des Finances et de l’Emploi) avait expliqué dans Le Soir, en décembre, que le Plan Marshall donne aux patrons de l’infrastructure gratuite et plus d’un milliard de cadeaux fiscaux.

Le mouvement ouvrier doit prendre position

Le mouvement ouvrier n’a rien à gagner des différentes formes de réforme d’Etat avancées par les partis traditionnels et la crise politique continuelle n’est en aucun cas une excuse pour se taire sur la politique antisociale qui se prépare ! Résoudre les contradictions nationales n’est possible qu’avec les moyens de garantir à chacun une vie et un avenir décents : des emplois décents et bien payés, des logements, un enseignement gratuit et de qualité, des services publics et une sécurité sociale renforcés,… Le niveau auquel cela s’organise est en soi d’un intérêt fort secondaire, notre résistance aux actuelles propositions de réforme d’Etat n’est pas synonyme de nationalisme belgicain.

Le mouvement ouvrier doit lui-même prendre en charge ce qui le concerne et s’opposer à chaque dégradation sociale, et donc rompre avec la politique de capitulation devant le patronat et les partenaires politiques du ‘‘moindre mal’’ comme le PS. Les appels répétés des directions syndicales – avec le patronat – pour aboutir à une réforme d’Etat et à un gouvernement, peu importe lequel, n’offrent aucune réponse face à l’austérité qui se prépare.

La lutte pour de meilleures conditions de travail, pour plus d’emploi,… doit être menée sur les plans syndical et politique. Cette lutte mettra en lumière la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs et conduira à ce que la force sociale la plus importante, la classe des travailleurs, fasse effectivement sentir son pouvoir potentiel.

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