Ce vendredi 11 février 2011, il y a grève à Bpost, après des années d’économies au détriment de la prestation de services et du personnel. La goutte qui a maintenant fait déborder le vase est »le plan stratégique 2020 » et le dossier concernant les ‘‘facteurs auxiliaires’’ qui traîne déjà depuis un moment. Plus de 10.000 statutaires devraient ainsi être remplacés par 7.000 facteurs auxiliaires en équivalent temps plein.
Model 9 Tract pour et par des facteurs combatifs. PDF
Action à Charleroi en 2009. Depuis lors, de nouveaux chiffres ont été connus: en 2009, Johnny Thijs a gagné 1 million d’euros. Le salaire pour les facteurs auxiliaires a été augmenté jusqu’à 9,8 euros de l’heure. Thijs a obtenu 25% d’augmentation, contre 16% pour les facteurs auxiliaires, et eux à partir d’un salaire de misère proprement scandaleux.
A travail égal salaire égal!
Le terme de ‘‘facteur auxiliaire’’ pourrait laisser penser qu’ils sont là pour aider les facteurs dans leur travail. Mais en réalité, ces facteurs auxiliaires vont véritablement remplacer les facteurs.
Ces facteurs auxiliaires effectueront un même travail que les facteurs classiques, mais avec de plus mauvais salaires et conditions de travail. C’est une lourde violation du principe »à travail égal salaire égal »!
Suite à l’annonce de la grève, le patron de la poste, Johnny Thijs, a déclaré qu’il était prêt à parler des salaires des postiers de secours (9,8 euros brut de l’heure). Une journée nationale de grève entraîne un résultat. Maintenant, il faut maintenir la pression pour que les facteurs auxiliaires obtiennent réellement un salaire égal pour un travail égal!
De lourdes pertes d’emplois dans les bureaux locaux
Ces dernières années, il y a eu environ 2.000 départs naturels de statutaires chaque année, remplacés par un millier de travailleurs avec de plus mauvaises conditions sociales, en intérim,… Résultat: des 40.000 membres du personnel en 2003, il ne doit pas maintenant en rester plus de 30.000.
Le nouveau plan stratégique qui doit être appliqué en 2011-2015 a pour but la transformation totale du tri, du transport et de la distribution. Cela signifie que le travail serait davantage automatisé et centralisé dans les grands centres de tri, avec en conséquence de lourdes pertes d’emplois dans les bureaux locaux.
Une partie du travail du facteur est aussi en danger. Les tournées seraient organisées par numéros de maison et le nombre de bureaux de distribution diminuerait de 589 à seulement 55. Les centres de tri deviendront de grandes usines de courrier. ‘‘Le personnel devra aller travailler dans un des grands centres de tri’’ déclara la direction. A terme, Bruxelles X deviendra l’unique centre de distribution.
Encore plus de flexibilité
La flexibilité devrait aussi augmenter. Le personnel travaillerait ainsi moins de temps en été (5 à 6 heures) et en hiver de 9 jusqu’à même 10 heures ! Et cela sans la moindre compensation. La productivité serait plus sévèrement contrôlée et serait augmentée au travers de tout un tas de moyens de pression.
Bpost aurait aussi recourt à toutes sortes de sous-traitance pour les tâches administratives ou encore pour les services de mails, et le nettoyage, les restaurants, les multi-snacks,… seraient totalement sous-traités. Ce sont là des méthodes pour s’en prendre aux statuts, ou plutôt à ce qu’il en reste.
Ensemble en action
Nous soutenons l’action de grève du 11 février parce que nous sommes contre la destruction des acquis sociaux du personnel, nous voulons que soit respecté le principe »à salaire égal travail égal », de même que nous voulons une prestation de services de qualité, ce que devrait être un service public pour la population ! Avec cette grève, les travailleurs de Bpost peuvent mettre une pression massive sur la direction.
Le personnel doit élaborer un plan d’action avec les syndicats afin de parvenir à totalement balayer ces projets. Cela ne pourra s’effectuer qu’en tenant des assemblées de discussion et d’information démocratiques et que si les syndicats de Bpost s’orientent vers un plan d’action combatif. Lutter bureau par bureau ne suffira pas, nous devons lutter ensemble. Il faut également faire appel au mécontentement qui vit parmi les usagers. Les économies appliquées des années durant ont aussi mis la prestation de services sous pression, notamment avec la fermeture des bureaux de poste. Le personnel et les utilisateurs ont des intérêts identiques dans la lutte contre le la libéralisation du marché du courrier, où la recherche de bénéfice est centrale au détriment de la prestation de services.
Partir en action ensemble est nécessaire pour stopper la politique d’austérité !