C’était il y a tout juste 50 ans : le 17 janvier 1961

Dans les bassins de Liège et de Charleroi, la grève générale se poursuit encore, mais le manque de mot d’ ordre fait que la tendance est à la reprise du travail. Malgré cela, des concentrations ont encore eu lieu en région liégeoise, à Wandre, où plus de 8.000 grévistes défilent, et à Ougrée, où plus de 10.000 grévistes sont présents.

Cet article, ainsi que les autres rapports quotidiens sur la  »Grève du Siècle », sont basés sur le livre de Gustave Dache  »La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60-61 »

A la Chambre, des interpellations ont lieu au sujet d’un gendarme qui a déchargé son revolver, sans avoir été à aucun moment en état de légitime défense. Le gendarme a tiré sans sommation et au moment où la victime quittait les lieux. Le Ministre de l’Intérieur signale, d’après les rapports de police, que 1.350 actes de sabotages ont été commis depuis le début de la grève générale. Mais si l’on ajoute ceux qui ne sont pas enregistrés, c’ est environ 3.750 sabotages qui ont été commis.

Du côté de la grande presse, ce n’ est plus le grand soutien envers le gouvernement. En effet le journal « Le Soir » du mardi 17 janvier publie un long article critiquant le gouvernement Eyskens, en voici un court extrait :

«De succès en succès

«Il y a quelques mois, nous établissions ici même un bilan aussi objectif que possible de l’action du gouvernement pendant deux ans et nous étions amenés à constater que rien, ou presque, n’ était à inscrire à l’ actif de M. Eyskens et de son équipe ministérielle. L’ heure de vérité totale ayant sonné, il fallait sans retard opérer le redressement national, et ce fut le projet de loi unique, « véritable monstre », dont la présentation au Parlement provoqua un mécontentement unanime dans le pays. Après la catastrophe congolaise, n’ était-ce pas une vraie gageure que de vouloir infliger au pays, et avec autant de cynisme, un remède aussi violent, une saignée aussi brutale ? On peut vraiment dire qu’il n’ y aura pas un seul domaine de la vie nationale sur lequel les erreurs de ce gouvernement n’ auront lourdement pesé. »

Malgré que la grève générale entre dans sa cinquième semaine, les industries sont toujours paralysées en Wallonie. Il se trouve quatre travailleurs affiliés à la CSC parmi les 68 grévistes détenus à la prison de Charleroi. Voilà une nouvelle preuve qui indique bien que si les dirigeants de la CSC sont contre la grève, les travailleurs de la CSC de base sont par contre bien au côté des travailleurs de la FGTB.


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