La crise politique, les élections et le Front des Gauches

Plus de 180 jours après les élections, il n’y a toujours aucune réelle avancée ni pour un nouveau gouvernement, ni pour une réforme d’État. Si aucun compromis n’est trouvé, nous nous dirigerons alors rapidement vers de nouvelles élections.

Déclaration du Front des Gauches

Toutes les propositions sur la table de négociation signifient non seulement un énorme appauvrissement pour Bruxelles et la Wallonie, mais aussi une menace contre les conditions de vie de tous les travailleurs et leurs familles, en Flandre également, entre autres en détériorant encore plus la sécurité sociale. Tous les partis, qu’ils soient impliqués dans les négociations ou dans le gouvernement Leterme, sont d’accord non seulement avec l’idée d’un assainissement de 22 à 25 milliards d’euros, mais aussi avec le principe que cet assainissement se produise partiellement par le biais d’une nouvelle réforme d’État, afin d’éviter d’être trop souvent confronté à une résistance générale du mouvement ouvrier national face à la politique d’austérité.

Cette politique d’austérité ne vise qu’à sauvegarder les profits des grandes entreprises et des banques. De plus, elle survient après des décennies d’assainissements successifs qui ont conduit à d’énormes pénuries dans toutes les dépenses sociales, dans les services publics et dans l’infrastructure. Les partis traditionnels, mais aussi Ecolo/Groen et la NVA, sont tous prêts à nous imposer la facture de la crise. Nous la payons déjà sans gouvernement mais, avec un gouvernement composé de ces partis, ce processus va être accéléré à l’exemple des énormes plans d’austérité que connaissent d’autres pays européens. Cependant, on ne parle pas ouvertement de cela, l’attention est détournée avec les discussions institutionnelles.

L’Union Européenne et le FMI, en imposant à la Grèce et à l’Irlande d’énormes mesures d’austérité, montrent le caractère clairement antisocial de ces institutions, qui veulent en finir avec l’Etat Providence. Le Front des Gauches se place au côté des travailleurs et des jeunes français, grecs, italiens, espagnols, portugais, irlandais, anglais… qui se sont déjà massivement opposés à ces attaques sévères. Nous sommes du côté des travailleurs de Brink’s et des autres secteurs qui entrent en résistance face aux attaques des patrons et de leurs politiciens. Nous pensons que nous devons nous préparer pour la lutte avec un programme offensif qui s’oppose à chaque démantèlement et qui revendique la résolution des problèmes rencontrés par la grande majorité de la population: chômage, bas salaires, contrats précaires, coût du logement, services publics de plus en plus chers avec trop peu de personnel, pénuries dans le secteur des soins de santé,…

C’est la ligne directrice du programme que le Front des Gauches défendra dans d’éventuelles nouvelles élections anticipées, auxquelles il prendra part, fidèle à notre plateforme électorale de juin 2010 (www.frontdesgauches.be). Un tel programme, qui défend le droit au travail, à un logement convenable,… pour chaque habitant de ce pays, qu’importe sa langue ou son origine nationale ou régionale, son sexe ou son orientation sexuelle, est le seul programme efficace contre l’appauvrissement des travailleurs et leurs familles. La surenchère communautaire, qui tient ce pays en otage depuis déjà plusieurs années, a d’ailleurs surtout comme objectif de poursuivre et d’accélérer cet appauvrissement.

Aucune des réformes de l’Etat jusqu’ici et aucune des propositions de réformes de l’Etat discutées pour le moment, dans le cadre du capitalisme, n’apporteront de solution aux problèmes auxquels est confrontée la majorité de la population. Nous revendiquons toutefois que, partout dans le pays, dans chaque structure, les minorités reçoivent les droits démocratiques qu’elles demandent et que les moyens suivent pour effectivement les réaliser. De plus, nous n’acceptons, tout comme les grands syndicats, aucune scission de la sécurité sociale, des conventions collectives ou du marché de l’emploi. Tout en défendant ces enjeux immédiats, les pénuries et la politique de diviser-pour-mieux-régner ne pourront être écartées que par l’instauration d’une société où la production sera basée sur la satisfaction des besoins de tous et non sur la course aux profits.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai