Les spéculateurs financiers qui ont si bien contribué à la crise financière et à la »Grande Récession » actuelle se sont à présent tournés vers les marchés internationaux de denrées alimentaires, avec des conséquences désastreuses.
John Sharpe, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)
Ces charlatans sont maintenant en train d’investir massivement dans les marchés à terme des denrées alimentaires, spéculant sur les prix et causant une volatilité extrême.
La FAO (organisation des Nations-unies pour l’alimentation et l’agriculture) a rapporté que : »Rarement les marchés ont affiché un tel niveau d’incertitude et de revirements soudains en un si bref intervalle. La production céréalière de cette année, qui est aujourd’hui estimée à 2216 millions de tonnes, est en baisse de 2% par rapport à son niveau de 2009, 63 millions de tonnes en moins que ce qui avait été annoncé en juin ».
A propos de la crise alimentaire (2008)
- [DOSSIER] Crise internationale du pouvoir d’achat, crise alimentaire,… Le malheur des uns fait le bonheur des autres !
- DEBAT – La spéculation est-elle fondamentale dans les causes de la hausse des prix?
- Prix de l’alimentation – Ils spéculent. Nous payons la note! (tract du PSL)
- Augmentation des prix et crise alimentaire: Ce n’est pas notre faute, ce n’est pas à nous de payer!
- Augmentation des prix, rébellion et pauvreté
- Rage globale contre les hausses de prix de la nourriture
Les Nations-unies avertissent que les prix des denrées alimentaires pourraient bien être rehaussés de 10 à 20% l’an prochain, après une récolte en baisse et la réduction annoncée des réserves mondiales. Plus de 70 pays africains et asiatiques figureront parmi les plus touchés.
Combinée à la vague de chaleur et aux incendies en Russie, et aux inondations au Pakistan, cette situation résulte en ce que les prix du blé, du maïs, et de nombreuses autres denrées alimentaires qui sont échangées au niveau international vont augmenter de jusqu’à 40% en l’espace de seulement quelques mois.
Les prix du sucre, du beurre et du manioc sont à leur plus haut depuis 30 ans, et la viande et le poisson sont tous deux bien plus chers cette année que l’an passé.
Larry Elliott, dans le journal britannique Guardian, a expliqué que ces hausses massives sont dues aux spéculateurs qui achètent des terres dans des pays pauvres, afin de profiter de la dépendance croissante de la Chine par rapport aux importations de nourriture. Ceci va à son tour accroître la dépendance des pays pauvres vis-à-vis des importations de denrées alimentaires à prix élevé.
Les dépenses d’importation alimentaires à l’échelle internationale pourraient bien dépasser la barre des 1.000 milliards de dollars ; les spéculateurs ne peuvent évidemment pas résister à l’idée d’aller fourrer leur nez dans une mangeoire de cette taille.
Les années 2007 et 2008 ont connu des émeutes de la faim dans plus de 25 pays, et on vu la population d’affamés dans le monde s’accroître de 100 millions de gens. Les Nations-unies craignent la même chose pour l’an prochain.
Comme l’a fait remarquer Lester Brown, fondateur du Worldwatch Institute à Washington, »Ce sont les plus pauvres qui souffriront le plus, parce qu’ils ressentent directement les effets de la hausse des prix ».
Il y a dans le monde 1,5 milliards de personnes qui survivent avec entre 1 et 2 dollars par jour (ou moins) ; le capitalisme n’a rien à leur offrir – pas même de quoi remplir leur estomac.
Mais, tandis que les plus pauvres de la population mondiale sont en train de souffrir, les gros businessmen se remplissent les poches de superprofits provenant de l’agriculture et des secteurs associés. Dans les pays capitalistes avancés aussi, la vie des travailleurs est rendue de plus en plus difficile à cause de la hausse des prix de la nourriture.
La nationalisation socialiste des multinationales de l’agro-alimentaire et une planification internationale et démocratique de la production et de la répartition de la nourriture représente la seule issue pour les pauvres et les travailleurs du monde entier.