Sélection renforcée : 1280 étudiants refusés à l’Université de Gand !

En bref, 5% de la population étudiante n’a pas pu poursuivre ses études ! Parmi eux, 708 ont pu choisir une autre filière, mais le temps d’étude jusque là est perdu. Pour les 572 étudiants restants, l’avenir est plus sombre : ils ne sont tout simplement plus les bienvenus à l’université.

Par Michiel, président d’EGA-ALS à Gand

L’université (Ugent) se justifie en argumentant que cette pratique protège les étudiants d’eux-mêmes, en les empêchant de poursuivre des études pour lesquelles ils ne sont pas faits. En fait, cette mesure résulte des réformes appliquées dans l’enseignement supérieur ces dernières années.

Les Accords de Bologne ont été signés le 19 juin 1999. Il s’agissait d’une initiative officiellement destinée à promouvoir la mobilité des diplômes en Europe mais, dans la pratique, c’était un choix politique visant à la marchandisation de l’enseignement et à instaurer une concurrence entre les diverses institutions. Récemment, du côté flamand, ces accords ont connu une suite avec le plan Vandenbroucke qui a remodelé l’enseignement supérieur flamand selon le modèle anglo-saxon.

Un des éléments de ce plan VDB est le principe du financement calculé non plus selon le nombre d’étudiants qui s’inscrivent, mais sur base du nombre d’étudiants qui réussissent à la fin de l’année. C’est le monde à l’envers… Il est impossible pour les divers établissements d’offrir un enseignement de qualité avec suffisamment de personnel d’accompagnement à un groupe d’étudiants toujours plus massif.

C’est ce qui conduit à refuser des étudiants qui ont de moins bonnes chances de réussite. Bien entendu, de telles mesures ont pour premières victimes les plus faibles dans la société, par exemple les étudiants qui doivent travailler pour payer leurs études et qui ont moins de temps disponible pour étudier et se relaxer.

Cette situation est un avertissement pour l’enseignement francophone. Partout en Belgique, nous devons organiser la lutte pour un meilleur financement public de l’enseignement. Un financement permanent de l’enseignement à hauteur de 7% du Produit Intérieur Brut, comme c’était le cas dans les années ‘80, serait déjà un excellent pas en avant.

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