Pologne: Un blocage antifasciste de 5 heures

Le 11 novembre dernier, à Varsovie, plus de 1.500 antifascistes ont pris part à un blocage illégal en réaction à une marche de néonazis polonais. Ces derniers ont finalement pu reprendre leur marche 5 heures plus tard, et uniquement en raison du rôle scandaleux de la police qui a protégé des centaines de néofascistes avec la police anti-émeute armée de boucliers et de bâtons, avec des chiens policiers, la police montée, des canons à gaz et des autopompes.

Paul Newbery, CIO-Pologne

Plus tôt dans la journée, les antifascistes avaient déjà tenu un autre blocage réussi et avaient occupé les rues en forçant un cordon policier et en marchant spontanément vers la route que l’extrême-droite prévoyait d’emprunter. Aucune présence policière n’était visible, à l’exception d’un agent de circulation, seul au milieu de la rue. Avec son sifflet en bouche, immobile, il ressemblait à une statue humaine tandis que les centaines d’antifascistes le dépassaient.

Cependant, nous avons rapidement su que l’extrême-droite s’était regroupée plus bas, et les protestataires se sont préparés à la confrontation. Nous avons alors rencontré ces centaines de policiers antiémeutes et environ 700 néofascistes. La police a ouvert la voie à un certain nombre de hooligans armés de battes de baseball pour nous attaquer. Il y a eu quelques coups, mais la police est vite intervenue pour nous séparer et la route était ainsi effectivement bloquée pour l’extrême-droite également.

Par la suite, la police antiémeute et des véhicules blindés se sont approchés de nous et ont séparé les antifascistes en deux groupes. La police a alors entouré un groupe, les empêchant de bouger Durant 3 heures.

La police à recouru à tous les moyens à sa disposition pour briser notre blocage, et permettre ainsi à l’extrême-droite de poursuivre sa route. Grâce à ce soutien de la police, les néofascistes ont été capables de marcher vers leur objectif, une statue de Roman Dmowski, un fasciste polonais de l’entre-deux-guerres.

Même si l’extrême-droite a fini par passer, ce blocage était un grand succès. Environ 1.500 antifascistes se sont mobilisés dans un front d’action uni composé de plusieurs marxistes, anarchistes et féministes. Malheureusement, les syndicats n’avaient pas mobilisé pour ce blocage, même si quelques travailleurs et syndicalistes ont pris part à l’action, dont un membre du syndicat Solidarnosc membre du comité du chantier naval Lénine à Gdańsk en août 1980.

A l’avenir, le mouvement antifasciste devra s’adresser aux travailleurs avec un programme visant à la création d’emplois et de logements dénonçant l’absence de solution du fascisme et du nationalisme et minant ainsi leur base sociale.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai