Le capitalisme nuit à l’environnement

Ce 4 octobre, dans l’Ouest de la Hongrie, le côté nord d’un réservoir à déchets d’une fabrique d’aluminium se brise et un million de mètres cubes de boue toxique recouvre les villages et les champs les plus proches. Conséquences: 9 morts, 122 blessés, des familles qui ont tout perdu, des champs détruits. Pourtant, des photographies aériennes prises le 11 juin montraient déjà clairement qu’il y avait une fuite au réservoir. Cette catastrophe écologique et humaine s’ajoute à la longue liste des drames qui auraient pu être évités.

Par Irina (Gand)

En Hongrie comme dans le reste des anciens états staliniens, la chute du Mur a ouvert la voie à l’exploitation capitaliste des matières premières. Les anciennes bureaucraties staliniennes du Bloc de l’Est étaient déjà loin d’être championnes de l’environnement, mais les problèmes sont plus graves encore avec la façon dont l’économie capitaliste privilégie le profit à court terme au détriment de la sécurité à longe terme. L’euphorie et l’arrogance patronales qui ont suivi la ‘victoire’ de la chute du Mur en 1989 ont entraîné d’énormes ravages sur les plans social, économique et écologique.

L’extraction de pétrole, de charbon et de métaux fait partie des industries les plus polluantes au monde. La récente catastrophe de Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique a récemment très clairement illustré quels étaient les dangers de fuite dans le secteur pétrolier, et le raffinage de pétrole produit aussi des gaz toxiques en grande quantité.

L’extraction de charbon et de métaux consomme une gigantesque quantité d’eau, altérant la qualité de l’eau environnante. La désagrégation des pierres libère des acides dans la nappe phréatique, ce qui attaque la fertilité des champs, tandis que le stockage de la soupe chimique (utilisée pour débarrasser les métaux de leurs impuretés) dans de grands bassins ouverts est loin d’être sans danger de fuites. L’extraction de métaux pollue aussi l’environnement de métaux très toxiques. Un nouveau scandale a éclaté cette année au Nigéria, après que l’on ait découvert que l’extraction d’or à partir de minerais riches en plomb était responsable du décès de dizaines d’enfants, plus vulnérables à la concentration excessive de mercure dans l’air et à la saturation en plomb des sols.

La pollution dont nous parlons ici est destinée à durer des milliers d’années, ce qui prive les générations à venir de réserves conséquentes d’eau potable et de terrains agricoles. Comment en est-on arrivés à ce point ? Nous vivons dans un système économique dont la priorité est l’accumulation et l’expansion des profits. L’industrie minière n’est pas seulement polluante, elle est aussi extrêmement lucrative : ce secteur a augmenté ses profits de 5 à 45 milliards de dollars par an entre 2002 et 2006. Même après l’impact de la crise économique, les profits restent énormes mais ce n’est toujours pas assez au goût des capitalistes. Les entreprises minières ont les moyens d’assurer une production (plus) écologique et plus sécurisée, mais entre l’augmentation de leurs profits et le péril causé à des écosystèmes entiers pour des milliers d’années, leur choix est vite fait.

Les politiciens traditionnels, en Belgique comme ailleurs, sont du côté des capitalistes. Les partis traditionnels et les diverses institutions défendent les intérêts du capital, et donc aussi de l’industrie minière. Quand des lois environnementales existent, elles le doivent avant tout à la pression de la population et non à la bonne volonté des politiciens. Il faut encore voir de quelle façon ces lois sont appliquées… Au Chili, pour le contrôle de la sécurité dans l’industrie minière, il y a en tout et pour… 18 inspecteurs ! Et ce n’est pas une exception isolée.

Obtenir une industrie minière écologique, c’est possible, mais cela nécessite de lutter. Le capitalisme a illustré sa totale incompétence avec les crises financières, écologiques,… elles sont inévitables en son sein. L’anarchie totale du marché libre conduit à un énorme gaspillage d’énergie et de matières premières sur une planète déjà surexploitée. Il est absolument nécessaire d’instaurer par la lutte une économie démocratiquement planifiée, au service de l’humanité, qui ne met pas en danger les générations futures. Seul un système socialiste permettra un développement de l’humanité dans le respect de l’environnement.

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