La crise est-elle presque finie ?

Les nouvelles à la radio et la télévision peuvent en donner l’impression, même si les nouvelles sont souvent contradictoires. Le chômage augmente moins fortement dans notre pays (des mesures comme le chômage temporaire ont permis de limiter la casse) et les banques font à nouveau des profits – subventionnés ou spéculatifs.

Par Peter Delsing

En 2008, le capitalisme mondial a été menacé par l’effondrement du secteur financier, ce qui a mis en péril une grande partie du reste de l’économie : les banques prêtent de l’argent aux entreprises et l’épargne des travailleurs devait soudainement être ‘‘couverte’’ par le gouvernement.

Les banques avaient construit des dettes telles que la méfiance s’est installée concernant leur capacité à les rembourser. Résultat : le gouvernement a dû intervenir pour renflouer les poches des banques et sauver leurs comptes. Cette opération de sauvetage des banques pour stimuler l’économie fut la plus grande de l’histoire du capitalisme. Le montant total du soutien fut plus élevé que le Produit Intérieur Brut des Etats-Unis, ou même qu’un tiers du PIB mondial.

De cette manière a été évité un effondrement comme celui des années 30, même les économistes bourgeois doivent le reconnaître. Mais ça ne veut pas dire que la fin de la crise est en vue, bien au contraire. Les gouvernements ont stabilisé la chute d’une façon temporaire, sans baisse du chômage et sans augmentation de nos salaires. En outre, la question nous est aujourd’hui posée de payer les coûts des plans de sauvetage des banques par des coupes dans les pensions, la sécurité sociale,… Cette transition du ‘‘surtout des mesures de stimulus’’ à ‘‘surtout des assainissements’’ sur le revenu des travailleurs peut conduire à une nouvelle récession. Qui devra encore acheter tout ce qui est produit ?

Les problèmes fondamentaux du capitalisme ne sont pas résolus. La crise bancaire n’est pas finie. La montagne historique des dettes a eu pour but de rattraper temporairement le manque de pouvoir d’achat des travailleurs. Depuis les années 70, le capitalisme a été confronté à un ralentissement de la croissance et à des éléments de dépression. La cause est la diminution du taux de profit dans l’industrie depuis la fin des années 60 : la part du « travail non rémunéré » dans chaque produit a diminué par une forte augmentation des investissements dans la technologie. Le montant des bénéfices par unité de capital a chuté. En outre, la concentration des richesses entre les mains d’une petite élite de capitalistes à cause de l’augmentation de l’exploitation a miné le marché.

Le taux de profit a été partiellement et temporairement rétabli avec des coupes néolibérales dans les salaires, dans la sécurité sociale,… Mais cela s’est réalisé en sapant encore plus le pouvoir d’achat, ce qui a conduit à une spirale vers le bas. Si le contrôle privé des capitalistes sur les sociétés, les matières premières, les machines,… n’est pas supprimé et remplacé par une économie démocratiquement planifiée, une nouvelle phase de crise nous menace, une dépression avec un taux de chômage de 20 à 30% et la réduction de l’assistance de la sécurité sociale à un minimum.

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