Marches locales de jeunes pour l’emploi – Pour avoir un avenir, nous devons lutter !

Le mois d’octobre est un mois chargé d’activités pour les différents comités Jeunes en lutte pour l’emploi. Après une première sortie réussie à Mons lors du 1er mai, à Bruxelles, dans le Brabant Wallon, à Charleroi et à Liège auront lieu de nouvelles actions. A Anvers, la première action s’est déroulée le 25 septembre dernier. Dans la foulée de la participation à la manifestation européenne du 29 septembre, les comités lancent leurs propres campagnes locales.

Par Baptiste (Wavre), article de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

L’enthousiasme envers ces actions est très présent, et d’une manière plus générale la campagne de Marche des jeunes est ressentie partout comme une bonne première étape dans la formulation d’une réponse collective des jeunes face aux conditions de vie et de travail que leur offre le capitalisme.

Seuls face au chantage patronal et à la précarité

30 années de néolibéralisme n’ont amené que de la précarité : une suite sans fin de petits boulots toujours plus raccourcis et misérables au fil du temps et un chantage patronal pour « aller voir ailleurs » au moindre mécontentement. La crise n’a fait qu’empirer cette situation, avec le chômage massif structurel qui se développe, environ 750.000 travailleurs se retrouvent aujourd’hui sans emploi et, au total, ce sont 1,3 million de personnes qui reçoivent une allocation de l’ONEM (la différence s’explique surtout par le chômage temporaire – situation où il faut vivre au jour le jour avec l’angoisse de perdre son emploi, au bon vouloir des actionnaires).

Jeunes, emploi et galère

"Je me suis inscrite dans 5 agences d’intérim, en tant qu’étudiante, pour payer la fin de mes études. Lors des inscriptions, on se sent minables, dévalorisés. Les questions sont aussi souvent absurdes. En tant que femme, les seuls emplois qu’on m’offre sont des jobs de femmes de ménage, à des horaires et à des endroits compliqués pour suivre mes études. Je n’ai rien reçu d’autre comme offre d’emploi, même si je ne compte pas les lettres de motivation et les CV que j’ai envoyés. Et en plus, en cas de refus, on ne sait jamais pourquoi, c’est déprimant."

Mandy, 25 ans

"Les aides à l’embauche, comme le Plan Formation-Insertion, c’est beaucoup d’avantages pour les employeurs, peu pour les travailleurs. Avec le PFI, durant la première moitié du contrat d’embauche, on est toujours considéré comme étant au chômage, le patron payant une sorte de complément. Pour la suite, il est obligé d’engager normalement, mais rien ne l’empêche de ne pas poursuivre le contrat, ce qui m’est arrivé… J’ai donc travaillé un an, mais je n’ai pas droit au chômage, juste au revenu d’attente, et d’autres aides à l’embauche me sont fermées (activa, win-win,…) puisque j’ai travaillé. Et maintenant, je galère pour trouver un autre job, les patrons ne recherchent que de gens bénéficiant des diverses aides…"

Barbara, 26 ans

=> Rubrique "Jeunes en lutte pour l’emploi"

Marches des jeunes pour l’emploi

  • Bruxelles: Jeudi 14 octobre, à 18h, Place Anneessens, Marche des jeunes pour l’emploi
  • Louvain-la-neuve: Vendredi 15 octobre, à 9h30, Place Montesquieu, le comité Jeunes en lutte pour l’emploi du Brabant Wallon participe à l’euromarche pour l’emploi à Ottignies – Louvain-La-Neuve
  • Charleroi: Jeudi 28 octobre, à 18h, Marche des jeunes pour l’emploi
  • Liège: Samedi 6 novembre, 17h, place Xavier Neujean, Marche des jeunes pour l’emploi

Les jeunes sont particulièrement touchés par cette situation. La seule réponse du gouvernement est de brandir le spectre de la chasse aux chômeurs, tout en mettant en avant qu’ils créent des emplois pour les jeunes avec leur plan win-win. Ce plan mérite d’être rebaptisé plan win-loose, car son avantage est de permettre aux patrons d’avoir une main d’œuvre pendant deux ans dont ils ne payent que 10% du salaire. Et le reste? Sur le dos de la collectivité. Et est-ce vraiment un emploi créé lorsque la personne est quasi certaine de devoir rechercher un emploi après ces deux années de travail ?

Face aux intimidations du patron, il est impossible de faire valoir son mécontentement tout seul. Et la concertation visant à aménager la précarité des plans d’assainissements n’est pas une solution : même avec des dédommagements pour des licenciements, ce sont autant d’emplois que des jeunes n’auront plus. La seule solution est de s’organiser et de lutter ensemble pour nos acquis sociaux. L’histoire du mouvement ouvrier nous le prouve : seule la lutte paie. Récemment, les travailleurs d’InBev et de Bayer ont encore démontré cela. Et les marches locales des jeunes pour l’emploi permettent de remettre cette idée là à l’ordre du jour en mobilisant dans les écoles, quartiers, entreprises…tous les jeunes qui cherchent une réponse à leurs problèmes liés au manque d’un emploi stable avec un salaire décent.

Organiser la colère et la résistance

Pour arriver à atteindre tous ces jeunes, il est nécessaire de passer par des comités locaux avant d’appeler à une manifestation nationale. Les décennies de néolibéralisme ont également affecté le degré de politisation dans la société et cela se reflète sur les difficultés rencontrées dans la dernière période par les organisations de jeunesses politiques et syndicales. Le fait que ces comités soient locaux permet justement de stimuler cette idée dans le plus de quartiers, d’écoles, d’entreprises et d’impliquer et d’organiser le plus de jeunes possibles, de faire prendre part à la discussion sur le programme et les actions à mener. C’est une étape indispensable pour reconstruire des organisations de jeunesse du mouvement ouvrier.

Récemment, un comité Jeunes en lutte s’est mis sur pied à La Louvière, sur base de ce qui est construit à Mons et Charleroi. Clairement, la colère contre la précarité dans la jeunesse pousse les jeunes à chercher une solution, et canaliser cette colère en l’organisant et en la politisant est la meilleure solution. Et bien que le manque de luttes de masse victorieuses dans la dernière période se reflète dans un certain manque de confiance dans la lutte, l’immense majorité des jeunes rencontrés dans ces comités sont conscient que ce n’est qu’en s’organisant qu’on peut arracher un emploi et avenir, et que l’on n(a rien à attendre des « marchés » et des gouvernements qui ne cherchent qu’à satisfaire ces derniers.

Ces marches locales ne sont pas des fins en soi, ni même une manifestation nationale où seraient présents tous les comités Jeunes en lutte. Chaque petite manifestation ne va pas faire plier le gouvernement. Mais ces marches locales sont un moyen pour construire un mouvement et un rapport de force à terme, une organisation combative des jeunes travailleurs qui puisse elle avoir un impact. Dans le Brabant Wallon, l’organisation d’une telle marche est en soi un événement qui peut avoir un effet parmi les jeunes que l’on va rencontrer. C’est la construction d’un point d’attraction pour les jeunes qui recherchent une solution, et les marches locales vont avoir cet effet d’attraction là où nous mobiliserons.

Nous n’avons pour le moment pas de gouvernement, mais s’il y a un point sur lequel tous les partis autour de la table sont d’accord c’est qu’il faudra assainir 22 milliards d’euros sur les 4 années qui viennent. Car il faut «satisfaire les marchés». Ce n’est pas notre logique : c’est nous qui créons les richesses dans la société et ce sont les besoins de la population qu’il faut satisfaire et non pas les intérêts d’une poignée de banksters. Quand est-ce qu’un plan d’austérité clair va tomber ? C’est difficile de le savoir. Quoi qu’il en soit, commençons à nous préparer à riposter en construisant nos comités Jeunes en lutte pour l’emploi !

Saisissons cet automne pour populariser nos comités et construire un rapport de force dans la jeunesse et parmi les travailleurs.

Rejoins ces comités !

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