EGA est menacé à GAND

La manifestation anti-nsv en décembre l’a déjà montré : Etudiants de gauche Actifs à Gand restent forts ! Apparemment ce n’est pas la vision du rectorat. Depuis le jour où nous avons pu mobiliser 1500 étudiants dans la lutte contre le racisme et la politique antisociale du gouvernement et de ceux qui l’ appliquent sur les universités, la répression contre EGA a augmenté.

Boris Van Acker

L’université de Gand augmente la pression sur les Etudiants de Gauche La lutte contre EGA est menée au sein du PFK (Organisation philosophique et politique ), une maison de discussions sans but, dans laquelle chaque organisation politique étudiante doit être reconnue si elle veut avoir les droits d’une organisation étudiante sur le campus. Cela signifie concrètement pour pouvoir organiser des activités dans les bâtiments de l’université, recevoir des subsides, …

Le PFK n’est en fait rien de plus qu’un levier pour les bureaucrates de droite qui après leurs études ambitionnent un poste dans les partis au pouvoir. Si une organisation étudiante autant active politiquement que EGA a également un siège dans cette organisation et a réussi à toucher des couches plus larges d’étudiants avec ses idées, cela crée des frustrations parmi ces pseudos intellectuels néo-libéraux.

Ils ont lancé une première attaque durant cette année académique, il y a deux mois, juste après la manifestation anti-nsv. A ce moment le KVHV (Fédération des étudiants catholiques flamands du supérieur) lançait une proposition de changement de statuts, où il était mis qu’ « une organisation faisant parti du PFK ne peut pas empêcher les activités d’une autre organisation faisant également parti du PFK »

Deux semaines après un de leur meeting, ces mêmes étudiants ont accusé ALS (EGA en Flandre) d’avoir empêcher physiquement leur “débat pluraliste” d’avoir lieu.

En réalité, ce “débat pluraliste” n’était rien d’autre qu’un meeting avec comme orateur principal, une grande figure du Vlaams Belang: Van Hecke. D’un débat, on ne pouvait pas parler, parce que l’autre orateur, originellement prévu, n’avait pas été prévenu par les étudiants du KVHV qu’il devait s’exprimer aux côtés d’un militant d’extrême droite, et lorsqu’il s’en est rendu compte, il a refusé d’ y participer.

EGA/ALS a toujours défendu que les gens du Vlaams Belhang (ou d’ une autre organisation d’extrême droite) ne peuvent pas avoir le droit à une tribune dans les universités. En ce sens, nous avons appelé à une action de blocage.Nous avons mobilisé en une journée une centaine d’anti-racistes capables d’empêcher l’accès au meeting.

“Contre le terrorisme de gauche”, il fallait réagir, et pour ce faire, il fallait changer les statuts, ce qui ne signifie, en realité, rien d’autre que de limiter les libertés démocratiques des organisations étudiantes.

Il y eût un premier vote au sein du PFK qui a rejeté le changement des statuts à faible majorité. Néanmoins, la proposition fut reportée à nouveau à l’ordre du jour de la reunion suivante. Cette fois là, les grandes figures de droite présentent sur l’université ont été mobilisées afin de faire pression et faire passer la motion. Ainsi, Dominique Van Acken, chef de la direction des bâtiments et Nicolas Courant, chef des activités etudiantes, sont venus dans le seul but d’attaquer notre organisation. Mais une fois de plus, la motion fut rejetée.

“Toujours continuer la lutte contre l’extrême gauche”, telle est la devise des partis droitiers. Ainsi, le 09/03, ALS s’est vu recevoir une invitation à la reunion du PFK pour mardi prochain, avec à l’ordre du jour une proposition remarquable. Le CDS (les étudiants chértiens démocrates) et le LVSV (étudiants libéraux), ont proposé une motion de méfiance contre ALS. Si cette motion est votée, ça signifie pour EGA/ALS, la perte de leur reconnaissance sur l’université.

ALS/EGA est accusé de plusieurs “crimes”:

Le non respect de la déclaration universelle des droits de l’homme, le non respect de la constitution Belge, du conseil d’Europe et de la Belgique, ainsi que d’avoir sali le renom de l’ONU et celui de l’université. A côté de ces grands mots, le dossier portant ces accusations est pitoyable, dépourvu de fondement, et ne comporte aucune assise solide.

La question d’empêcher un meeting avec l’extrême droite, c’est ce qu’ils qualifient “d’atteinte à la déclaration des droits de l’homme”. A côté de ça, nous sommes accusés du terrible crime d’avoir collé en dehors des endroits prévus à cet effet, ce qui fut qualifié “d’atteinte au droit de propriété”. Enfin, nous ne respectons pas la réglementation de la sécurité, parceque nous organisons des stands.

Tout cela n’est guère convaincant, mais nous ne pouvons accepter ces tentatives visant à museler la gauche. L’argumentation prétextant qu’empêcher un meeting d’extrême droite va contre la déclaration des droits de l’homme est facilement démontable. En effet, cette déclaration inscrit que la libre expression n’est pas absolue, si ce droit est utilisé dans le seul but d’aller à l’encontre des droits d’autrui.

Hors, le meeting, comme expliqué ci dessus, n’était que la permission de la propagande d’un parti condamné pour racisme et insitation systématique à la haine et à l’intolérance.

Selon les principes de Nuremberg, il en va du devoir de chacun de protester contre l’atteinte aux droits d’autrui. Cette action de protestaion était de notre devoir.

En ce qui concerne les autres accusations, c’est de la rigolade, un approfondissement de la contre argumentation n’est donc pas necessaire. Peut être seulement ceci: le travail d’EGA est plus large que seulement limité au nombres de ses membres. Nous travaillons avec d’autres organisations, et comptons une périphérie enorme de sympathisants. La force de nos campagnes est donc portée par de nombreuses personnes, c’est pourquoi nous n’avons pas toujours un contrôle sur l’utilisation de notre matériel (par conséquent, du collage sauvage de nos affiches). Il est donc en ce sens absurde de nous en faire porter la responsabilité.

Il parait alors évident que ces attaques contre EGA ne sont pas contre nos attitudes, mais bien contre nos idées. Les critiques exprimées par EGA contre la politique antisociale que mènent le gouvernement et la direction de l’université, sont soutenues par beaucoup d’étudiants. L’idée que l’on puisse développer une certaine conscience politique chez les étudiants sur le neolibéralisme, la privatisation de l’enseignement, la récupération de nos acquis sur l’université, la croissance de l’extrême droite nourrie par ces attaques, … en effraient beaucoup.

Cette tentative d’empêcher la diffusion de nos idées auprès des étudiants ne nous empêchera pas de continuer à le faire. Nous allons continuer, comme nous l’avons toujours fait, la lutte contre les attaques sur nos acquis démocratiques (eux mêmes obtenus par des luttes antérieures) .

L’enseignement doit garantir une éducation et une vie sur l’université, où tout le monde à le droit et la possibilité de se forger un esprit critique et de lutter librement pour la démocratisation de l’enseignement et l’ensemble de la société.

Détruire toute opposition, c’est aller dans le sens inverse. Nous voulons mettre clairement en avant qu’EGA/ALS n’est pas un cercle qui se laisse écraser, nous jouons un rôle dirigeant dans la lutte pour un enseignement démocratique et contre le racisme, nous sommes vus par beaucoup d’étudiants comme un instrument pour défendre leurs revendications. Faire taire EGA signifie une atteinte à nos acquis democratiques sur l’université.

Partager :
Imprimer :
Première page de Lutte Socialiste