Tout le monde y pense mais personne n’en parle… Face à l’austérité : vigilance et résistance

Le feuilleton de cet été, c’était le suivi des hauts et des bas des négociations gouvernementales. Le vocabulaire était choisi, il n’était pas question d’emploi, des pensions, de sécurité sociale ou encore de logement, toutes ces choses importantes pour notre quotidien. A la place, les politiciens ont parlé des semaines durant de loi de financement, de paquets de compétences, de bourgmestres non-nommés, de facilités,…

Par Bart Vandersteene

Entretemps, pas un mot sur la manière dont ils comptent trouver 25 milliards d’euros à assainir dans les finances publiques pour les quatre années à venir et sur ceux qui en recevront la facture. Ces 25 milliards ne représentent ‘que’ 25 à 30% du budget total des gouvernements fédéraux et régionaux… Après des semaines de négociations, c’est toujours le flou, ce qui peut donner l’impression qu’en Belgique, la crise économique la plus profonde depuis 80 ans n’est qu’une petite brise. Quelques médias s’obstinent même à nous expliquer que la crise était finie avant qu’on puisse véritablement la remarquer.

Les caisses sont vides

Mais ce n’est qu’une illusion. L’hebdomadaire flamand Knack a récemment calculé que le gouvernement fédéral n’avait qu’une enveloppe de 2,8 milliards d’euros cette année pour des dépenses de… 20 milliards d’euros ! En bref : la caisse fédérale est vide. Les revenus fédéraux s’élèvent à 92,7 milliards d’euros. Après en avoir soustrait les donations aux régions, aux communautés, à l’UE, à la sécurité sociale, à la SNCB, aux pensions publiques, après avoir déduit les charges d’intérêt,… il n’y reste plus que 2,8 milliards d’euros.

C’est le contexte dans lequel se place la discussion sur la réforme de l’Etat. Est-ce qu’une nouvelle loi de financement obligera les régions et les communautés à reprendre une partie de l’effort budgétaire, et en quelles proportions ? Comment les nouvelles compétences pour les régions seront-elles financées ?

Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut assainir les dépenses publiques, ce qui se négocie c’est la façon de couper, et les endroits où le faire. La fraude fiscale est aujourd’hui estimée à 20 milliards d’euros par an et, ces dix dernières années, les patrons ont reçu presque 9 milliards d’euros de diminutions de charges par an. D’autre part, la déduction des intérêts notionnels coûte 4 milliards d’euros par an et on pourrait encore continuer. Mais tout cela n’est pas remis en question car les ‘‘employeurs’’ pourraient oser s’en aller…

Entretemps, les requins de la finance continuent joyeusement leur rôle de parasite. Une nouvelle crise dans le secteur financier va probablement bientôt se produire et la collectivité devra à nouveaux éponger les pertes. Les grandes entreprises ne sont intéressées par l’emploi que si cela leur procure suffisamment de profits. Dans le cas contraire, on ferme et la collectivité peut en supporter les frais sociaux.

Les propriétaires et les actionnaires des grandes entreprises et des banques ne remplissent aucune fonction utile et sociale et font tourner la société entière autour de leur soif de profits. Les véritables socialistes ne doivent pas seulement dire non à l’austérité, mais aussi remettre en question le système capitaliste lui-même.

Les marxistes seront en première ligne de la résistance contre chaque assainissement possible à nos dépens, mais nous allons également mettre honnêtement en avant la nécessité d’une société socialiste démocratique, la seule solution fondamentale pour sortir de la crise du capitalisme.

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