La coalition violette tourne à l’aigre

Entre 1992 et 2002 le nombre d’habitants qui ont du faire appel à la banque alimentaire a doublé. En 2002 le nombre de minimexés a grimpé de 15%. Dans la période de 1998/2002, 23% de la population a dû vivre occasionnellement sous le seuil de pauvreté.

Bart Vandersteene

A part cela tout va bien en Belgique! Du moins s’il faut en croire Verhofstadt! Car le gouvernement a de nouveau un budget en équilibre et la dette publique baisse. Mais elle diminue par un tour de passe-passe budgétaire. Les magiciens ont du talent mais tout cela n’est que du trompe-l’oeil. Vande Lanotte a peut-être des talents de manager d’équipe de basket, mais il ne gère pas le budget en "bon père de famille".

Le gouvernement précédent – arc-en-ciel – avait déjà commencé avec la vente au rabais des biens de l’état. En 2001, la vente publique des licences UMTS (réseau GSM) pour 440 millions d’euros, des bâtiments publics pour une valeur de 320 millions d’euros, Shanghai Bell pour 89 millions d’euros. En 2002: vente des terrains de BIAC pour 200 millions d’euros, de la cité administrative de l’État à Bruxelles pour 27 millions d’euros,…

Tout cela n’était qu’un signe précurseur des spectaculaires interventions en 2003 dans la comptabilité publique. Le grand tour de magie est le fonds de pension de Belgacom, d’une valeur totale de 5 milliards d’euros. C’est plus que la valeur totale en 2000 de tous les bâtiments publics (entre-temps bon nombre de ces bâtiments ont été vendus).

En fait Vande Lanotte a de nouveau fait un emprunt. Celui-là va devoir être repayé sous la forme de pensions des travailleurs de Belgacom. Pas de diminution de la dette publique donc.

Le FMI a compris cela. Il a fait savoir au gouvernement belge qu’il était "inquiet" pour le budget et les finances publiques. Selon le FMI, afin de rectifier cette situation, il faut en finir avec les prépensions, il faut une limite dans le temps aux allocations de chômage et il faut d’urgence un plan d’austérité pour les entreprises publiques.

Le FMI ne doit naturellement pas prendre en compte les élections. Il peut laisser tourner sans obstacle sa machine de propagande.

Il n’y a aucun doute sur le fait que le gouvernement va essayer – après les élections de juin – d’appliquer ce programme néo-libéral. Entre-temps il essaye de toute ses forces de camoufler le manque de moyens financiers. Des factures ne seront plus payées avant le 1er janvier 2004, les autorités régionales et locales doivent éponger les problèmes financiers. Et les travailleurs du secteur des handicapés ont été renvoyés à la maison sous la menace des autopompes avec la promesse qu’ils recevront enfin leur salaire.

La sacro-sainte position concurrentielle de la Belgique va être utilisée après les élections pour justifier les attaques contre nos acquis. SP.a et PS vont à ce moment jeter les masques et jouer leur rôle comme d’instruments le plus efficace pour la bourgeoisie. Ils montreront alors qu’ils sont des loups déguisés en agneaux et que la majorité de la population ne doit rien attendre d’eux.

Mais même à ce moment-là, le magicien Vande Lanotte continuera d’essayer de faire croire qu’il est encore un agneau. La question d’une alternative politique pour le mouvement ouvrier sera plus que jamais à l’ordre du jour.

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