SETCA BHV: à la veille d’un automne chaud la direction fédérale du SETCA surprend tout le monde en licenciant les 5 permanents du secteur industrie à BHV

C’est derrière le motif de « faute grave » que la direction s’est cachée pour licencier les 5 permanents. Ce motif est dénoncé par les intéressés qui expliquent qu’il n’y a seulement que des divergences de point de vue notamment dans la gestion de l’immobilier du SETCA BHV (bâtiments place Rouppe). C’est en fait aussi toute la question de la tutelle du fédéral sur le SETCA BHV qui est sous-jacente. Depuis l’affaire Faust et son exclusion, le SETCA BHV est sous tutelle du fédéral. Cette tutelle devait prendre fin à l’occasion d’un congrès statutaire fin septembre.

Nico M (Bruxelles)

Cette brusque manœuvre du fédéral remet clairement en cause la possibilité pour cette centrale de reprendre en main sa gestion en dehors de la tutelle (il faut rappeler que cette centrale est une, voire la plus grande centrale du SETCA et de la FGTB en entier avec 70.000 affiliés).

Vendredi 17 septembre, les militants du secteur, accompagnés de collègues d’autres secteurs ont manifesté devant les locaux fédéraux du SETCA rue haute. Ils étaient plus d’une centaine à demander la réintégration de leurs 5 permanents. Une semaine plus tôt ils manifestaient devant les portes du comité exécutif dont les portes sont restées fermées aux 5 permanents.

Les militants le répètent tout au long de ces manifestations : « les représentants syndicaux sont élus par la base et révocables par la base. La direction utilise les pires stratégies patronales pour arriver à ces fins. La « faute grave » n’a aucune légitimité. »

Cette manœuvre brutale de la direction est une répétition de ce que nous dénoncions déjà lors de l’affaire Faust. Celui-ci avait aussi été viré de manière brutale. A l’époque nous expliquions que ce genre de méthodes laisse la porte ouverte à de futures dérives autoritaires. Ce qui se passe aujourd’hui l’illustre et mine encore un peu plus ce que devrait être un syndicat : un outil d’organisation démocratique des travailleurs pour discuter les idées, décider les revendications et mettre en place des plans d’actions par la base et non pas par le top.

Ces méthodes doivent être combattues résolument. C’est la porte ouverte à de nouvelles attaques et pas seulement pour le SETCA. Les militants le sentent bien : c’est aussi un signe fort au patronat en montrant ce que l’on peut faire même au sein du syndicat. La direction fédérale de la FGTB refuse de prendre part au débat en invoquant qu’il ne s’agit pas d’un dossier interprofessionnel. Nous devons clamer haut et fort qu’au contraire ces méthodes affaiblissent tout le syndicat et crée un climat répressif qui peut dépasser les frontières du SETCA. De toute façon « Ensemble on est plus forts !»

De plus, les délégués du SETCA sont aujourd’hui laissés sans permanents pour leur travail en entreprise. Mais pour la direction ce n’est pas cela qui prime visiblement. Comme expliqué plus haut la situation de tutelle sur le SETCA BHV est une position stratégique importante pour la direction : maintenir sous contrôle une centrale puissante. Par cette attaque contre les permanents, la direction tente d’affaiblir et de diviser le secteur. La « faute grave » jette le flou et crée des doutes chez les affiliés qui ont été d’ailleurs informés principalement par la presse. En virant ces 5 permanents, la direction a également vidé leurs locaux et jeté littéralement à la poubelle des années d’expériences syndicales. De plus un des secrétaires Non marchand, solidaire avec l’industrie s’est vu lui aussi temporairement empêché de travailler (accès informatique coupé …). La direction en laissant pourrir la situation (aucune possibilité de conciliation) tente d’affaiblir la mobilisation et diviser les travailleurs.

Une des forces justement du SETCA BHV c’est sa base. Les milliers d’affiliés doivent pouvoir discuter de la situation et des moyens à mettre en œuvre pour riposter. Si la direction agit avec les pires méthodes patronales, les travailleurs doivent utiliser leur arme et leur nombre. Une AG serait un bon pas en avant pour discuter démocratiquement des actions à entreprendre. C’était d’ailleurs ce qui était au programme de ce vendredi. Les militants avaient d’ailleurs déjà reçu leurs congés syndicaux pour y participer. La direction du SETCA s’est empressée de prévenir les organisations patronales de l’annulation de cette AG. Du coup les patrons se sont empressés à leur tour de refuser les congés syndicaux. Une nouvelle manœuvre dans le dos de la base et main dans la main avec le patronat.

De plus aujourd’hui pour les travailleurs l’urgence est ailleurs. Même au sein du SETCA on l’a vu cette semaine : le non marchand dans la rue devant les bureaux de Picquet, le secteur finances confrontés à plus de 300 licenciements chez DEXIA (d’ailleurs renfloué avec l’argent public), mais surtout la journée de mobilisation européenne le 29/09. En Belgique aucun plan de mobilisation général n’a été mis en avant. Chaque secteur isolément mobilise selon les situations. Or, le prochain gouvernement devra couper à hauteur de 25 milliards sur les 5 prochaines années dans nos services publics. Et la FEB met le ton : plus de flexibilité, plus de modération salariale. Cette journée de manifestation doit être un premier rendez vous pour établir un mot d’ordre collectif face à ces attaques. Les travailleurs ne doivent pas être sortis une fois dans la rue pour retourner dans leurs entreprises respectives sans plan pour l’avenir.

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