Dans les magasins Carrefour franchisés, on a soldé les travailleurs

En février, Carrefour-Belgium a annoncé un énième plan d’économies : 21 établissements devaient fermer, et 1.672 travailleurs (et plus encore indirectement) devaient perdre leur emploi. Ce plan a néanmoins rencontré une résistance et Carrefour doit fermer moins de magasins, un certain nombre d’entre eux devant par la suite rouvrir sous forme de franchises.

Par un travailleur de Carrefour

A Gand, le GB de Groene Vallei a été repris par un nouveau propriétaire qui possède également cinq autres magasins. Pour les clients, très peu de choses avaient changé après la fermeture (qui n’avait duré qu’un seul jour), le magasin rouvert avait les mêmes produits dans les mêmes rayons. Mais pour le personnel, c’est une autre histoire…

Les 60 travailleurs, principalement des salariés plus âgés qui travaillaient à temps partiel, ont été remplacés par une main-d’œuvre plus jeune constituée de 30 temps pleins. Autre changement, les délégués et la structure syndicale ont disparu, ce qui rend difficile de résister aux différentes attaques contre les conditions de travail. Et quel jeune travailleur voudrait mettre en péril un emploi à temps plein en cette période de chômage de masse ?

Le personnel de ces “nouveaux” GB a dégringolé sous la Commission Paritaire 201, destinée aux magasins de vente au détail tenus par des indépendants, ce qui signifie un pas en arrière pour les conditions de travail et les salaires, alors que les salaires pratiqués chez Carrefour et dans le secteur étaient déjà très faibles en général. D’autre part, il est maintenant possible d’étendre la durée du temps de travail à 38h par semaine, qui peuvent être prestées sur six jours, alors qu’avant il s’agissait de 35 heures par semaine sur cinq jours. Travailler le dimanche était aussi plus sévèrement restreint. Les horaires sont dorénavant connus une semaine à l’avance seulement, contre trois semaines sous l’ancienne Commission Paritaire.

Les travailleurs doivent être plus flexibles, sans contrepartie salariale. Pour eux, il n’y a plus de véritable week-end avec une semaine de travail de 6 jours et le travail le dimanche. Quant à la pression au travail, elle a été accrue car il y a moins de personnel, avec des conséquences tant physiques que psychologiques.

Avec ces magasins franchisés, on a pu entendre que les emplois avaient ainsi pu être ‘‘sauvés’’, mais si ces emplois sont bel et bien maintenus, c’est avec une forte diminution salariale et de pires conditions de travail.

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