Rentrée des classes ? Ce n’est pas une évidence sous le capitalisme !

Le premier septembre rime avec rentrée des classes. Des centaines de milliers d’élèves retournent alors aux bancs scolaires, suivis quelques semaines plus tard par les étudiants du supérieur. Mais en conséquence de la continuelle insuffisance budgétaire de l’enseignement, envoyer ses enfants à l’école est devenu très cher, quand il y a une école où les inscrire…

Par Tim (Bruxelles)

Ces derniers mois, on a beaucoup parlé du problème des places dans les écoles, qu’elles soient wallonnes, bruxelloises ou flamandes. Dans l’enseignement bruxellois francophone, il faut construire pas moins de 79 nouvelles écoles pour le milieu de la décennie afin de faire face à l’afflux de nouveaux élèves et, pour l’enseignement néerlandophone de la capitale, il manque d’ores et déjà 3.000 places. On a beaucoup parlé en communauté française du décret mixité ou du décret inscription mais, en communauté flamande, la situation n’est pas meilleure, loin de là. A Anvers, ce n’est pas moins de 2.500 élèves qui n’ont pas réussi à s’inscrire dans une classe ! Dans la commune de Borgerhout, 34% des enfants n’ont pas trouvé de place en maternelle ! Et, des deux côtés de la frontière linguistique, les solutions proposées sont fantaisistes, la palme d’or revenant à la commune de Deinze (Flandre Orientale), où des caravanes ont été installées pour accueillir les élèves ! Pour des solutions durables – de nouvelles écoles de qualité avec suffisamment de professeurs – l’argent n’existe pas.

Une des solutions proposée aujourd’hui est le Partenariat Public-Privé (PPP), où le privé construit ou rénove les écoles tandis que le gouvernement repaie à long terme. L’enseignement est ainsi devenu un marché fort lucratif et tant pis si les profits des entreprises de construction s’effectuent au détriment des frais des écoles et du gouvernement. En conséquence, beaucoup d’écoles sont devenues expertes en ‘comptabilité créative’ en économisant de l’argent en sous-traitant la cantine par exemple. Mais pour ces entreprises, encore une fois, les profits priment sur la santé des enfants. Une de ces entreprises spécialisée dans les cantines a ainsi un pudding aux bananes quasi uniquement composé de… maïzena et d’exhausteurs de goût ! C’est que les bananes sont si chères…

Le manque chronique de financement pour l’enseignement se voit encore à d’autres niveaux. Le CRIOC (Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs) a ainsi calculé qu’en moyenne, une rentrée scolaire (fournitures, frais scolaires, habillement mais pas le cartable) allait cette année coûter 436 euros en maternelle, 339 euros en primaire, 609 euros en secondaire et 1.315 euros en supérieur… Le mois de septembre est une véritable catastrophe financière pour de nombreuses familles.

Ces dernières années, les membres du PSL qui travaillent dans l’enseignement ont joué un rôle important dans les luttes revendiquant plus de moyens publics pour l’enseignement et contre différentes attaques. Beaucoup de nos membres sont des militants syndicaux combatifs et appréciés, actifs dans tous les syndicats, dans tous les réseaux et sur tous les niveaux. Avec notre organisation étudiante pour le secondaire et le supérieur, Etudiants de Gauche Actifs (EGA), nous sommes actifs dans toutes les grandes universités ainsi que dans plusieurs hautes écoles et écoles secondaires où nous jouons un rôle important dans la lutte pour un enseignement démocratique et de qualité.

Notre revendication centrale est l’augmentation du financement public de l’enseignement, avec comme première étape 7% du Produit Intérieur Brut (le niveau du début des années ’80, contre 5% aujourd’hui).

Cet argent est indispensable afin d’investir dans l’infrastructure scolaire, de diminuer la charge de travail du personnel en engageant plus de travailleurs et d’offrir un accompagnement convenable à chaque étudiant. On nous dit ‘il n’y a pas d’argent’, mais on a tout de même bien vite trouvé 25 milliards d’euros pour sauver les banques, et les profits des plus grandes entreprises belges atteignent les 15 milliards d’euros. D’autre part, chaque année, près de 9 milliards d’euros de cadeaux fiscaux sont donnés au patronat.

Le manque des moyens dans l’enseignement est un choix politique. La priorité est de favoriser les profits des grandes entreprises et pas d’aller vers un enseignement démocratique et de qualité.

Le PSL et EGA vont poursuivre leur lutte, rejoignez-nous !

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