Pakistan : Témoignage – Crise humanitaire à Khyber Pakhtoonkhwa

Même plus d’une semaine après le début des dévastations causées par les inondations à Khyber Pakhtoonkhwa, des milliers de personnes attendant toujours de la nourriture, des tentes et de l’eau potable. Une crise alimentaire se développe dans les régions affectées. Des milliers de gens continuent à vivre dans des villages inondés, et ont un urgent besoin d’être évacués et de recevoir des vivres. J’ai visité, avec un groupe de volontaires, quelques localités dévastées à Peshawar, la capitale provinciale de Khyber Pakhtoonkhwa. Quand nous avons parlé aux sinistrés, ils ont déclaré avec colère “pendant que les ministres volent en hélicoptères, nos femmes et nos enfants ont été emportés par les eaux et les gens ont faim et froid…”

Par Faisal Khattak, de Peshawar

Appel à la solidarité des travailleurs! De la part de la Progressive Workers Federation (PWF) et de la Trade Union Rights Campaign Pakistan (TURCP)

Nous invitons tous nos frères, nos sœurs et nos camarades dans le mouvement syndical international à montrer leur solidarité et à soutenir les personnes affectées par les inondations, particulièrement des syndicalistes, des travailleurs et des paysans.

Nous avons un besoin urgent de ressources afin d’aider nos frères et sœurs. Parmi les millions de personnes touchées par les inondations se trouvent 200 membres de la campagne TURCP (Trade Union Rights Campaign – Pakistan) et de la Progressive Workers Federation ainsi que leurs familles. Leurs maisons, leurs champs et tout se qu’ils possédaient a été emporté. Ils ont besoin de nourriture, d’eau potable, de médicaments, de tentes et d’autres objets d’utilité quotidienne. Nous tentons de les aider, selon nos moyens, mais nous avons un besoin urgent de votre aide, de votre solidarité et de votre soutien. Nous invitons tous les syndicats, les sections syndicales locales, les travailleurs et les syndicalistes à soutenir notre campagne. Chaque euro récolté sera consacré à l’aide pour les personnes touchées par le désastre.

Syed Fazalabbas Secrétaire Général de la Progressive Workers Federation, Organisateur en chef pour le syndicat United Workers Union (TP: +92 321 426 2167)

Malik Muhammad shabir Président de la Progressive Workers Federation, secrétaire général du PTV, le syndicat central des employés

Khalid Bhatti Secrétaire financier de la Progressive Workers Federation, organisateur national de la campagne TURCP (TP: +92 333 433 1755)

Rukhsana Manzoor Secrétaire financier de la campagne TURCP

Vous pouvez envoyer vos donations au n° de compte du PSL 001-2260393-78 avec mention “Pakistan”.

Camp Korona, un village d’environ 400 maisons situé près de la route de Peshawar, a été presque totalement détruit par les pluies torrentielles. Seules quelques maisons sont encore en bon état, la majorité n’existent tout simplement plus. Les habitants ont trouvé refuge sur la route et dorment dehors, sans la moindre aide du gouvernement. A Momin Ghari, dans la banlieue de Peshawar, environ 500 maisons ont complètement été détruites.

Muhammad Awais, qui était sur la route avec sa famille de 11 personnes, nous a dit qu’il avait sauvé sa famille. “Maintenant, je suis comme un mendiant, je demande aux gens de la nourriture pour ma famille.” Il a fermement condamné le gouvernement car, tout comme lui, personne n’a reçu la moindre aide. Au contraire, le gouvernement a donné l’ordre de détruire les maisons toujours inondées.

Awais, et d’autres, se demandait, à propos de l’aide du gouvernement, quelle devait être la situation à des endroits comme à Charsada et Nowshera si même près d’une ville comme Peshawar rien n’était prévu.

Les habitants de Larama, un autre endroit fortement touché de la région de Peshawar, critiquent également très fortement le gouvernement qui ne leur a fourni aucune aide, même après plus d’une semaine. Ils nous ont expliqué qu’ils avaient reçu de l’aide de philanthropes et d’organisations caritatives, mais pas du gouvernement. Une majorité des habitants de Peshawar ont été déplacés dans les écoles, mais même là, les gens se plaignent du manque de nourriture et de soins. Ils ont dû retourner dans leurs maisons inondées et détruites pour pouvoir avoir quelques biens de bases, le gouvernement ne leur ayant rien fourni, ni de quoi garder de l’eau potable, ni tente, pour ne parler que de cela.

La colère monte en raison de ce manque d’aide et de la lenteur des évacuations. Des manifestations ont eu lieu à Pabi et Taro Jabba, les manifestants réclamant de la nourriture, de l’eau potable et un abri.

Même si les inondations ont créé près d’un million de sans abris dans cette région, le gouvernement n’a fourni que 200 tentes à Tank, autant à Lakki Marwat et à Bannu, et 40 seulement à Peshawar! Le gouvernement n’a donné de la nourriture qu’à 4.950 familles à Charsada, 1.000 à Tank, 2.000 à DI Khan, 300 à Bannu et 600 à Peshawar.

A Nowshera, le spectacle est fait de destructions massives, les pompes à pétrole, les maisons, les magasins et les marchés étant complètement sous les eaux. L’odeur des carcasses d’animaux est partout. Le ministre local de la santé, Syed Zahir Shah, estime qu’environ 100.000 personnes, principalement des enfants, souffrent de maladies comme la gastroentérite et le cholera. Les sauveteurs affirment que les gens n’ont pas d’eau ni de nourriture. Ils disent que les premiers signes de maladies dues à l’ingestion d’eau potable sont déjà visibles. Ils avertissent également que le nombre de morts va considérablement augmenter au fur et à mesure où ils vont s’approcher des régions moins accessibles.

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