Capitalisme en crise : socialisme ou barbarie ! (2)

Le capitalisme est un échec. Ce système est incapable d’offrir une vie décente à la grande majorité des gens et il n’y a pas que la cupidité des milliardaires ou l’échec individuel des hommes politiques à la base de cette situation. Si c’était le cas, il suffirait de combattre les excès du capitalisme et de réformer certains éléments. Mais les inégalités et la pauvreté font partie des fondations mêmes de la société capitaliste.<o>

Le capitalisme mène à la crise

Il y a plus de 150 ans, Karl Marx et Friedrich Engels, ont écrit “Le Manifeste du parti communiste”. Cette brochure est l’un des textes politiques à avoir eu le plus de répercussion dans l’histoire. ‘‘Le Capital’’ de Marx a aussi été très largement diffusé. Les classiques du marxisme sont les premiers travaux qui comprennent une analyse scientifique du fonctionnement du capitalisme et qui expliquent pourquoi ce système conduit à une polarisation de la richesse. Mais ils expliquent également comment le capitalisme peut être renversé.

Aujourd’hui, Marx refait surface, y compris dans les médias ouvertement de droite. Ses idées ont beau être vieilles, elles sont exactes et restent d’actualité. Bien entendu, tout ce que Marx et Engels ont écrit au 19e siècle n’est pas tout à fait correct dans les détails, et la société d’aujourd’hui est très différente. Mais de très nombreuses choses restent extrêmement pertinentes pour la situation actuelle.

Marx et Engels ont analysé le capitalisme et ont expliqué comment ce système conduit systématiquement à une crise de surproduction. Le capitalisme est un système cyclique. Certain facteurs peuvent aboutir à une crise mais ses raisons sousjacentes sont les contradictions fondamentales du système capitaliste lui-même, comme la contradiction entre la nature collective de la production et la propriété privée des moyens de production. On peut encore parler de la contradiction entre le monde global et les limites de l’Etat-nation. La production capitaliste est basée sur le profit plutôt que sur la satisfaction des besoins sociaux. La classe des travailleurs crée une nouvelle valeur, mais n’en reçoit en retour qu’une partie à titre de salaire. Le reste de cette valeur, les capitalistes le gardent pour eux. Mais les salaires de la classe ouvrière ne lui permettent pas d’acheter tout ce qu’elle a produit.

Les capitalistes peuvent en partie résoudre ce problème en investissant une partie de la plus-value dans l’industrie, mais cela ne fait qu’accroître le problème de la surproduction. En définitive, les capitalistes sont incapables de résoudre le problème de la surproduction et le système entre en crise.

Changer le monde

Marx et Engels ne se limitaient pas analyser le capitalisme. Marx disait: ‘‘les philosophes n’ont jusqu’ici fait qu’interpréter le monde, il s’agit maintenant de le transformer.’’ Il a reconnu que le capitalisme, malgré toutes ses atrocités, a joué un rôle historique dans le développement des forces productives, que ce système représentait un pas en avant en comparaison des sociétés féodales qui l’ont précédé. Mais le capitalisme n’est pas le point final de l’évolution des sociétés humaines. Il a créé une énorme évolution technologique et scientifique qui peut servir de base pour une nouvelle étape, une société socialiste.

Sous le capitalisme, la richesse et le pouvoir sont aux mains d’une petite élite, les capitalistes. Le développement de nouvelles technologies et la production n’ont aucun fondement rationnel, ils ne sont guidés que par le profit. Tout le potentiel existant n’est pas utilisé. Aujourd’hui, il y a moins de capitalistes qu’à l’époque de Marx, mais ils sont beaucoup plus riches : il y a un phénomène de concentration croissant du capital. Ces 50 dernières années, l’écart entre les 20% plus riches et les 20% plus pauvres au monde a doublé et une centaine grandes entreprises contrôlent actuellement 70% du commerce mondial.

Pour gonfler encore leurs profits, les capitalistes veulent nous faire travailler plus longtemps et plus durement. Les travailleurs doivent vendre leur force de travail pour recevoir un salaire. Notre travail, comme tout le reste sous le capitalisme, est devenu une marchandise mais il diffère cependant des autres matières premières en ce sens que le travail crée de nouveaux produits et une nouvelle valeur. Au fil du temps, la classe ouvrière n’a pas disparu, elle est même numériquement et relativement beaucoup plus forte qu’à l’époque de Marx et Engels, même si certains anciens bastions de la classe ouvrière industrielle sont affaiblis (dans les pays occidentaux).

Ces dernières années, il est vrai que la classe ouvrière n’a pas, ou peu, eu recours à sa force. Mais il ne s’agit pas là d’une conséquence d’une baisse de son pouvoir potentiel, c’est plutôt le résultat des raisons subjectives qui peuvent être résumées en un manque de confiance temporaire consécutif aux lourdes défaites que la classe ouvrière a subies dans les années ‘80 et ‘90 ainsi qu’à l’offensive néolibérale qui a suivi.

Le capitalisme attaque la vie et les communautés de travailleurs. Cela implique que la société devient plus dure et une “baisse de moral” prend place. Le mouvement syndical sera obligé de mettre en avant la nécessité de la lutte collective pour protéger nos communautés.

Une alternative au capitalisme

La classe dirigeante voudrait bien nous convaincre que la société capitaliste ou la société de classe est le produit inévitable de la nature humaine. Si la biologie peut expliquer certains éléments de notre comportement, la nature humaine n’est en rien statique et immuable.

Pendant des millions d’années, dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs nomades, le gens vivaient de façon égalitaire. L’alimentation, le logement et tout le nécessaire de survie était égalitairement partagé dans la société. Ce n’est qu’après la révolution agricole, quand les tribus nomades se sont installées pour cultiver, qu’un surplus de richesses a été créé pour la première fois dans l’histoire et qu’une classe dirigeante a pu se développer.

Plusieurs classes dirigeantes ont depuis affirmé que la ‘‘nature humaine’’ veille à ce qu’un homme soit esclave pendant qu’un autre est roi, désigné par Dieu pour régner sur tous les autres. En fait, ce sont les conditions physiques et les processus de production qui constituent la base des relations entre les différentes classes sociales.

La classe des travailleurs d’aujourd’hui possède une force potentielle sans précédent. En raison de sa place dans le processus de production, elle est la seule force sociale capable d’obtenir des changements fondamentaux : ce sont les travailleurs qui sont à la base de toute valeur produite. En utilisant la technologie moderne d’aujourd’hui dans l’intérêt de tous les travailleurs, le socialisme créera la base pour fondamentalement changer la culture humaine. Au lieu d’une société qui récompense l’avidité et l’égoïsme, une société socialiste mettra l’égalité et la justice au centre de ses priorités.

La société dépouillée de tous les obstacles au développement du potentiel créatif et intellectuel des hommes et des femmes conduirait également à une explosion de l’immense potentiel créatif de l’humanité.

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