Le fait que le gouvernement fédéral ait pu imposer l’accord interprofessionnel sans trop de résistance lui enlève une grosse écharde du pied. Mais à présent vient le lourd dossier de la problématique des fins de carrière, les négociations dans les secteurs et évidemment le non-marchand qui continue à agir et à mobiliser pour obtenir ses revendications.
Bart Vandersteene
Le gouvernement n’est pas vraiment en bonne santé. Dans tous les sondages, les partis gouvernementaux reculent. Un avenir stable et durable est loin de leur être assuré…Mais pas de soucis, c’est dans le besoin qu’on reconnaît ses amis : la direction syndicale a sorti le grand jeu pour faire passer l’accord interprofessionnel et a ainsi pu dépanner le gouvernement.
Verhofstadt n’avait pas encore fini sa conférence de presse -où il annonçait que le gouvernement allait appliquer intégralement l’accord interprofessionnel- que le patronat, avec le soutien de quelques ministres, annonçait déjà ses nouvelles attaques.
Vande Lanotte a présenté un nouveau plan en douze points pour “impulser une nouvelle dynamique à l’Etat-social actif”. Enseignement, formation des travailleurs et transports publics, tels sont les thèmes à l’agenda du gouvernement pour la période à venir. L’essentiel de ce plan, c’est la “modernisation de la législation du travail”, à travers de nouvelles règles sur le travail intérimaire et la résorption du “handicap salarial” avec les pays voisins. Les salaires doivent donc baisser, les travailleurs être encore plus flexibles et leur sécurité revue à la baisse.
La Fédération des Constructeurs d’Automobiles en Belgique a annonçé que, si les salaires dans le secteur ne baissaient pas de 10 à 12%, l’emploi, après 2010, ne pourra pas être garanti. Et ce malgré les profits monstrueux dans ce secteur en 2004: 3,55 milliards d’euros pour Renault, 716 millions pour Volkswagen. Les patrons veulent faire croire aux travailleurs que rien ne va plus. Pourtant, les entreprises américaines font leurs plus gros profits depuis 75 ans, tandis que les entreprises européennes réalisent les plus beaux chiffres depuis 25 ans. Les patrons et le gouvernement, ministres sociaux-démocrates en tête, chantent et rechantent sans cesse les mêmes refrains. La sécurité sociale: trop chère ; les salaires: trop hauts. On doit tous travailler plus et plus longtemps, etc. Il partent de l’idée que si on répète un mensonge 1000 fois et qu’il n’y a personne pour le contredire, la population va finir par l’avaler.
On a besoin d’une représentation syndicale qui brise ces mensonges à chaque fois qu’ils montrent leur tête. Une représentation syndicale qui ne fonctionne pas dans la logique néolibérale et qui défende de façon résolue les intérêts des travailleurs. Une nouvelle génération de jeunes, avec le soutien de syndicalistes combatifs, va devoir se battre pour cela. Utilisons la Marche des Jeunes pour l’Emploi comme un premier pas dans cette direction.