8 MARS: JOURNEE INTERNATIONALE DES FEMMES
Aujourd’hui, il est annoncé triomphalement que la lutte pour les droits des femmes est derrière nous. Des « féministes » nous disent que la dernière étape à franchir, c’est d’atteindre les fonctions supérieures. Le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS-LSP) pense que ce n’est qu’ une illusion . Sur bien des terrains, les femmes font face à des conditions pires qu’ il y a, par exemple, 20 ans. Pour beaucoup de femmes, la pauvreté, le chômage, la pénurie de logement, la violence conjugale, … ne sont pas un passé lointain, mais une réalité amère.
ON VEUT DES SALAIRES PAS DE L’ARGENT DE POCHE!
Le travail intérimaire, le travail à temps partiel, les chèques-service, les ALE, et toute sorte de boulots précaires,… toutes des conditions où la majorité des travailleurs sont des femmes. Souvent, ces emplois combinent les pires conditions de travail avec des salaires abominables. Dans la plupart des cas, ces emplois ne garantissent pas de sécurité de vie, ni une indépendance financière. Celles qui travaillent souffrent de stress, tandis que beaucoup ne trouvent pas d’emplois. La recherche d’un vrai boulot ne va pas de soi en ce moment. Si les chèques-service étaient transformés en véritables emplois, on pourrait créer de 4.500 à 5.000 vrais emplois. Mais en ce moment, la situation va dans l’autre sens.
On peut bien travailler à temps partiel et avoir un salaire partiel – souvent on n’a pas le choix – mais évidemment on ne peut pas payer le loyer partiellement, ou donner partiellement à manger à ses enfants. Or, 41% de travailleuses ont de tel contrats. En 1966 les travailleuses de la FN ont fait grève et ont manifesté pour la revendication «à travail égal, salaire égal». Leur lutte est toujours d’actualité. En moyenne, les femmes gagnent encore 72% des salaires masculins. En partie parce qu’elles travaillent dans les secteurs sous-payés mais aussi parce qu’elles reçoivent moins de salaire pour le même travail. Cette situation s’explique par le fait que les femmes s’occupent de la majorité du travail ménager, non-rémunéré. Dans ces conditions, rares sont les femmes effectuant des heures supplémentaires ou du travail en équipe pour augmenter le salaire de base. Or aujourd’hui, il s’agit d’une condition primordiale pour obtenir ou conserver un meilleur salaire.
>> NOUS REVENDIQUONS!
> une hausse des allocations minimales vers 1000 euros
> une hausse du salaire minimal vers 1250 euros
> une reduction massive de la flexibilité qui soit determiné par la société non par les patrons
> conversion de tous les status précaires, chèques-service, travail à temps partiel en emploi fixes à temps plein
> 32h/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires
ON VEUT AUSSI VIVRE AVEC NOS ENFANTS. STOP A L’HYPERFLEXIBILITE!
La plupart des salariés ont le sentiment de devoir perpétuellement courir dans tous les sens. Les hommes parce qu’ils travaillent souvent à temps complet et parce qu’ils font souvent des heures supplémentaires, les femmes parce qu’elles portent encore régulièrement la responsabilité des tâches ménagères à côté de leur boulot. De plus, avec les enfants, il ne reste pas beaucoup de temps libre.
Ces 20 dernières années la fléxibilité a énormément cru. Les heures supplémentaires sont devenues une affaire quotidienne et les horaires décalés, monnaie courante, sans parler du manque d’emploi. Tout cela au seul bénéfice du patronat qui nous rend la vie dure. Les femmes avec enfants, surtout quand elles vivent seules, ne peuvent pas remplir toutes ces conditions.
Il y a pénurie de crèches et de garderie à prix démocratique, et si on se trouvait dans une situation contraire, le patronat utiliserait cela pour nous faire travailler selon des horaires encore plus pénibles.
>> NOUS REVENDIQUONS!
> la création des services publics qui autant que possible, reprennent les tâches ménagères.
> un accueil d’enfant décent et gratuit.
> la fin à l’hyperflexibilité et la réintroduction d’une journée de travail normal pour chacun.
ON VEUT PAS DES INTIMIDATIONS SEXUELS. BAS-TOI CONTRE LE SEXISME!
Le chef macho qui crache des remarques déplacées et qui pince les fesses n’est pas seulement un cliché, c’est malheureusement une réalité. En générale, les femmes n’osent pas réagir face aux harcèlements sexuels de peur de perdre leurs emplois et acceptent donc cette situation. Souvent, le comportement du chef crée une mentalité sur le lieu de travail, à laquelle participent les collègues. «Ce n’est quand même pas grave» disent beaucoup. Si c’est grave! Cela mine la confiance en soi et fait que beaucoup ne partent pas volontiers au boulot. De telles attitudes rendent encore plus difficile la possibilité pour les femmes d’être prises au sérieux.
POURQOI LES FEMMES DEVRONT MOBILISER POUR LA MARCHE DES JEUNES POUR L’EMPLOI
POUR UN AVENIR….IL FAUDRA LUTTER!
La vraie solution de ce problème se situe dans une approche collective, au lieu de chercher des solutions individuelles. Dans la lutte contre le chômage, contre les bas salaires et les mauvaises conditions de travail nous devons aussi avancer la nécessité de lutter contre le sexisme et de convaincre nos collègues masculins qu’ils n’ont aucun intérêt à participer à la discrimination de la femme. Le seul qui en profite, c’est le patron, qui s’en sert afin de ‘diviser pour régner’.
Les bas salaires et les mauvaises conditions de travail qui sont imposées aux femmes (ainsi que aux jeunes et aux immigrés) mettent sous pression les conditions de travail de tout le monde. Au sein de cette lutte, les syndicats ont un rôle important à jouer.
LA LUTTE POUR LE DROITS FEMMES… EST-ELLE REVOLU?
Leen (23) Turnhout: Dans les agences d’intérim ils disent qu’il n’y a du travail que pour les hommes. Des chômeuses qui doivent faire appel à une garderie ne peuvent travailler que pendant la journée, ne peuvent pas faire les équipes,… Au un contrôle d’ONEM, La femme qui m’a fait passer l’entretien a dit que je ne devais absolument pas répéter qu’il m’est difficile de trouver un emploi parce que je dois trouver d’abord une garderie. Elle m’a dit que normalement elle était censée noter cette remarque comme appréciation négative ! A l’ONEM, ils s’attendent à ce que tout le monde ait automatiquement une solution de garde pour les enfants alors qu’il y a un manque énorme de garderies. Ce n’est pas de ma faute si je suis au chômage! J’ ai fais connaisance avec le MAS, et maintenant j’organise le comité chômeur lokale.
Les femmes immigrées: triplement opprimées!
Les médias semblent nous faire croire que les femmes immigrées figurent parmi les seules femmes à encore être discriminées. La principale cause seraient due à leur culture ou à leur religion. Nous ne partageons pas cet avis. Les femmes peuvent être encore opprimées et discriminées parce qu’elles ne sont pas capables d’atteindre une indépendance financière à cause de leur mauvaise situation sur le marché du travail. Être indépendante, signifie, tant pour une femme immigrée que pour une femme belge, frôler le seuil de pauvreté. Nous sommes pour la liberté de culte et le droit de porter le foulard quand cela découle de leur propre choix. Bien évidemment, le MAS s’oppose aux mariages forcés (ce qui, par opposition à ce que les journaux en Belgique veulent faire croire, ne se passe que dans une minorité de cas), aux codes vestimentaires, etc. Mais la véritable liberté pour les femmes immigrées, tant que pour les femmes belges, se situe dans la lutte pour l’indépendance financière. Ce n’est que dans ce cas qu’ elles détiennent la capacité de faire leurs propres choix. Ici, les femmes immigrées doivent pouvoir compter sur notre solidarité: le droit aux logements sociaux adéquats, des investissements dans des maisons de refuge, un accueil décent et gratuit pour les enfants,… devraient être des services sociaux pour toutes les femmes.
VERS UN MARCHE DES JEUNES POUR L’EMPLOI, UN ENSEIGNEMENT GRATUITE ET L’EGALITE
Le MAS-LSP a pris l’initiative de proposer aux organisations de jeunesse des syndicats d’organiser une nouvelle marche des jeunes pour l’emploi. Avec cette initiative, nous avons voulu dénoncer la politique actuelle de démolition sociale et offrir un instrument de lutte aux divers groupes de jeunes et de travailleurs. Car les femmes ont toujours une position plus faible sur le marché du travail, qui les rend en moyenne plus pauvres et plus dépendantes que les hommes. A Bruxelles, une femme sur cinq en-dessous de 25 ans est à la recherche d’un emploi depuis deux ans. Sur base nationale, 15,7 % des femmes sont au chômage par rapport à 10,6 % d’hommes. En Wallonie, il s’agit de presque 22 % de femmes!A Bruxelles, seul une femme sous-qualifiée sur cinqa du travail! Entre-temps, presque 1/3 des travailleuses dans la région bruxelloise travaille dans le non-marchand. Nous avons donc tous et toutes intérêts à appuyer leur revendication syndicale des 25 mille embauches supplémentaires dans le non-marchand. Et avec la conversion des chèques-services vers des emplois décents et bien rémunérés, cinq mille personnes, surtout des femmes, pourraient sortir du chômage. Travailleuses et chômeuses ont donc toutes intérêt à défendre massivement leurs droits et à construire avec nous cette nouvelle Marche Jeunes pour l’Emploi, l’Egalité et l’Enseignement Gratuit. Aidez-nous à construire cette campagne, en contribuant à la mise-sur-pied d’un comité de mobilisation sur votre lieu de travail, lycée, quartier, près du bureau de pointage,…!