Grèce: Une nouvelle situation pour la gauche après une scission à la conférence de Synaspismos

Nous publions ci-dessous une déclaration de Xekinima (CIO-Grèce) concernant la scission qui s’est produite le week-end dernier durant le Congrès de Synaspismos (SYN) ces 4, 5 et 6 juin. SYN est le principal parti au sein de Syriza, une alliance de gauche à laquelle participe Xekinima.

Déclaration de Xekinima (CIO-Grèce)

Près de 20% des 1.350 délégués du Congrès extraordinaire de SYN ont appelé SYN à quitter l’alliance de gauche Syriza qui, selon leurs critiques, comprend ‘trop de radicalisme de gauche’. Cette minorité, dans une atmosphère d’extrême polarisation, a refusé de prendre part aux élections du Congrès, qu’elle a quitté.

Ceci représente une scission de droite au sein de SYN. Les ‘modernisateurs’ (comme ils s’appellent eux-mêmes) qui sont partis veulent se rapprocher du Pasok, le parti au pouvoir, et constituer un parti des travailleurs qualifié de “socialiste” mais qui, dans les faits, serait un pas vers des coupes sociales énormes et des attaques contre le niveau de vie des travailleurs et de leurs familles.

Socialistworld.net

Conférence de Synaspismos : la scission de droite au sein de Synaspismos créé une nouvelle situation pour la gauche grecque

Déclaration de Xekinima

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La scission de la plus grande part de “l’Aile Renouveau ” à la conférence de Synaspismos la semaine dernière constitue l’événement le plus important de cette conférence.

Un tel développement était prévisible. Cela faisait des années que Xekinima expliquait que les différences existant au sein de Synaspismos entraîneraient tôt ou tard une scission. Ce n’est pas un hasard si cette scission survient à un moment d’exacerbation de la lutte des classes, en conséquence de la crise profonde qui ébranle la société grecque. Dans de pareilles conditions, la base pour des généralisations et des compromis entre les ailes de gauche et de droite dans le parti a disparu.

La principale critique que Xekinima a formulé contre la majorité de gauche qui a dominé la direction de Synaspismos durant toute la période passée était le fait qu’elle avait adouci son programme au nom de l’unité, en faisant des compromis avec “l’Aile Renouveau”. En conséquence, cela est devenu – comme Xekinima l’avait prévu – un obstacle pour le développement de Syriza. Les compromis au sein de Synaspismos se reflétaient par ailleurs dans les positions prises par Syriza, rendant Syriza incapable de répondre aux exigences d’un programme de gauche radical, ce qui est crucial dans le contexte de cette crise du système capitaliste.

Maintenant, Synaspismos est libéré des contraintes du passé. C’est une opportunité historique pour se diriger de façon décisive vers la gauche. Cela nécessite de répondre aux questions du moment et de jouer un rôle important dans le mouvement des travailleurs, en offrant une perspective de résistance et de lutte non seulement en Grèce, mais aussi au niveau européen (comme avec la semaine d’action du 21 au 26 juin). Dans ce sens, cela pourrait revitaliser Syriza.

Cependant, la scission de droite ne signifie pas automatiquement que Synaspismos va se transformer en un parti plus radical : c’est un enjeu qui dépend de la volonté politique de la direction actuelle, la nouvelle majorité gagnée à la conférence. Les partisans de Syriza ont observé ces derniers développements avec espoir, et ils attendent de voir quels seront les prochains pas de la direction de Synaspismos.

A notre avis, il serait contre-productif, pour ne pas dire complètement catastrophique, que la création de la ‘Plateforme 2010’ (le nouveau nom des restes de l’Aile Renouveau au sein du parti) devienne une excuse pour la direction de Synaspismos afin de poursuivre la politique du compromis, ce qui n’aboutirait à rien d’autre qu’à un programme vague.

Cela serait la recette pour la continuation de la crise au sein de Syriza, et cela conduirait finalement à une scission ainsi qu’à l’effondrement de la plus importante initiative unitaire que la Grèce a été capable d’organiser dans l’histoire récente.

Syriza fait face à de grandes opportunités. Il lui faudrait abandonner son passé apolitique et constitué de confrontations personnelles entre membres de la direction, et adopter un nouveau programme clairement de gauche, ce qui serait une attraction pour le mouvement et pour la gauche en général.

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