La solidarité contre les inégalités. Rapport du meeting de la FGTB

La semaine dernière, la FGTB a tenu son Congrès statutaire à Bruxelles, sous le titre de ‘‘La solidarité contre les inégalités’’. Le PSL-LSP était bien entendu présent pour mener campagne auprès des militants présents : nous avons besoin d’une alternative de gauche contre les partis traditionnels ! Voici un rapport du meeting de clôture ainsi qu’une vidéo de cette journée.

Rapport par Jarmo

La parole a été donnée à 9 délégations syndicales qui ont été victimes de restructurations ces dernières années. La première délégation était celle d’Opel-Anvers, avec Rudi Kennes qui a déclaré que la lutte à Opel a été menée de façon ‘‘non-traditionnelle’’. Ce qu’il voulait dire, c’est que malgré le projet de fermer une usine rentable, il n’y a pas eu d’actions de grève. D’autre part, il a expliqué que la loi-Renault est amplement insuffisante pour permettre aux délégations syndicales de lutter contre les plans du patronat pour organiser un carnage social, et que le Comité d’entreprise a en fait très peu à dire. Il a aussi expliqué qu’il avait choisi un syndicalisme de concertation plutôt que de passer à des actions de grève. Sa prise de parole s’est terminée par l’assurance qu’Opel-Anvers serait toujours ouvert en 2011, mais il n’a pas expliqué comment il pensait pouvoir atteindre cet objectif.

La délégation combative d’AB InBev est ensuite venue expliquer comment ils avaient refusé de rester dans le cadre de la loi-Renault et d’organiser immédiatement des actions de blocage. Ils ont déclaré que ce n’avait pas été difficile d’avoir une telle détermination, étant donné qu’AB InBev avait empoché 4 milliards d’euros de bénéfice l’an dernier et que le grand patron Carlos Brito avait obtenu un bonus de 6 millions. Avec l’aide de mesures comme la déduction des intérêts notionnels, chaque licenciement était véritablement un scandale. A juste titre, la délégation a répondu : des emplois, des emplois, des emplois ! ”

Les ouvriers de TechSpace Aéro, à Liège, ont apporté un récit similaire. Leur usine a réalisé 11 millions d’euros de bénéfices ces dernières années, et presque 9 le million d’euros ont pu être obtenus par l’application de la déduction des intérêts notionnels. Au cours de cette même période, les salaires des travailleurs ont baissé de 14% et on disait aux ouvriers qu’il était temps de serrer leur ceinture. Après 14 jours de grève, les ouvriers de Techspace Aéro ont réussi à arracher une trentaine de départ en prépension à 58 ans, avec le recrutement d’autant de jeunes à durée indéterminée. La délégation syndicale a souligné qu’une grande solidarité a existé entre les plus vieux et les plus jeunes, mais aussi avec d’autres délégations syndicales de la Belgique entière. De cette lutte, ils ont conclu que le défaitisme ne mène nulle part, et que seule la lutte paie. Ils l’ont amplement démontré, tout comme les travailleurs d’AB InBev.

Un représentant de la centrale textile d’Anvers a attiré l’attention sur les milliers de plus petites sociétés qui ne font pas la une des journaux, mais où les travailleurs doivent aussi subir des attaques sévères. Il a déclaré que le nombre de personnes qui se retrouvent à la porte ressemble à un carnage social organisé dans une grande entreprise.

Les militants du secteur non-marchand ont lancé un appel pour leur manifestation du 8 juin. Leur exigence centrale sera que les problèmes sociaux ne connaissent pas de frontière linguistique et que ces questions sont bien plus importantes que les débats communautaires. Depuis le début de la crise, la pauvreté a augmenté et nous avons besoin de plus de services sociaux. Le 8 juin, les travailleurs du non-marchand veulent clairement signifier qu’ils constituent un mouvement sans frontière linguistique qui joue un rôle crucial dans la société. Il a encore été question, avec d’autres orateurs, de la fraude fiscale, par un militant CGSP-Finances, et de la lutte des travailleurs de Cartomills.

Un militant syndical grec a abordé les plans d’austérité énormes dont son pays est victime et la lutte contre ces attaques. Il a parlé de la question de la compétitivité et que, pour les patrons, c’est le tiers monde qui sert d’exemple, et nos conditions de travail devraient évoluer dans ce sens. En Grèce, on se retrouve aujourd’hui 50 ans en arrière, et d’autres pays sont sur la même voie, comme l’Espagne ou encore le Portugal. Ce sont les banques et les spéculateurs qui sont responsables de la crise, mais c’est à la population que les gouvernements la font payer.

Le meeting a été clôturé par Anne Demelenne et Rudy De Leeuw, le sommet réélu de la FTGB. Ils ont promis de lutter contre la déduction des intérêts notionnels, mais ont tout de même appuyé le SP.a. Même si ce n’était pas aussi clair du côté francophone, la logique était la même. Il ne suffit pas de dire de ‘‘voter à gauche’’, nous avons aujourd’hui besoin d’un nouveau parti des travailleurs qui pourrait réellement prolonger les luttes syndicales sur le terrain politique. Mais plus fondamentalement, nous pensons que les restructurations et les crises économiques sont inhérentes à la société capitaliste, et que si nous voulons obtenir de véritables acquis permanents, c’est du renversement du capitalisme qu’il faut parler. Mais, dans l’intervalle, un parti des travailleurs est une donnée cruciale pour impliquer les couches larges de la population dans la lutte active et pour appuyer les luttes des travailleurs.

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