La resistance se fait de plus en plus dure à chaque tentative de la bourgeoisie et de ses laquais politiques d’imposer des contre-réformes aux travailleurs et aux jeunes. Les syndicats, sous la pression de leur base, avaient appelé à manifester ce 5 février. Déjà le 20 janvier, plus de 328.000 travailleurs du secteur public ont manifesté pour défendre les salaires et le niveau de vie.
Vincent Devaux
Ce 5 février, il était principalement question de protester contre la volonté du gouvernement Raffarin de liquider la loi sur les 35 heures afin d’imposer des heures supplémentaires. Il ne resterait de cette loi des 35 heures que l’augmentation de la flexibilité. Pour le reste cette mesure est un cadeau fait au Medef (le patronat) et justifié avec une hypocrisie écœurante par Raffarin: "En finalisant la réforme des 35 heures, je souhaite permettre aux salariés qui le souhaitent de travailler plus pour gagner plus et aux entreprises de trouver un dynamisme qui les incite à embaucher". Il est notamment question d’augmenter le nombre légal d’heures supplémentaires, de passer de 180 heures à 220 et donc d’en revenir aux… 40 heures par semaine, voire plus. En outre, le prétendu "choix" pour les salariés d’accepter ou pas des heures sup’ est un leurre; la baisse du pouvoir d’achat et les pressions patronales ne le permettent pas.
500.000 personnes, surtout du secteur public, ont donc répondu à l’appel dans 118 villes de l’Hexagone, pour défendre les 35 heures, l’emploi et les salaires. Cette journée cristallisait le mécontentement accumulé ces derniers mois contre toutes les attaques antisociales et privatisations. D’autre part, nombre de CGTistes arboraient l’autocollant "Non à la Constitution Européenne!". En queue de manif, les lycéens, très combatifs, qui ont depuis lors montré à plusieurs reprises leur détermination à lutter contre le "Projet de loi sur l’avenir pour l’école" de François Fillon. Le 8 février, ils étaient plus de 100.000 à exprimer leur rage dans la France, le 15 février rebelote.
Les protestations tant du côté des travailleurs que des lycéens vont s’amplifier dans l’Hexagone. La coordination nationale lycéenne à appelé à manifester tous les mardis et à participer à la manifestation des enseignants prévue au mois de mars. D’autre part, la CGT, FO et la CFTC appellent à manifester ce 10 mars pour défendre à nouveau les 35 heures, l’emploi et les salaires. Le printemps s’annonce chaud!