Ils organisent notre misère, ORGANISONS NOTRE LUTTE !

Dans la lignée des mesures visant à élitiser l’enseignement, le gouvernement a crée le TESS (Test de l’Enseignement Secondaire Supérieur). Ce test est un peu l’équivalent du BAC français : c’est un examen commun de fin de secondaire sans lequel on n’a pas accès aux études supérieures. Mais contrairement au bac français qui prévoit un examen différent par « filière » (bac-sciences, littérature, math …) ; le TESS belge n’en prévoit que 2 : un pour les secondaires générales/technique de transition et un deuxième pour les techniques de qualification/professionnel. Il sera obligatoire et certificatif dans 3 ans.

Tract du Mouvement des Etudiants d’Uccle 1 (MEU1)

Sous prétexte de vouloir améliorer le niveau de l’enseignement secondaire, de remédier à l’échec scolaire et de mieux préparer aux études supérieures ; ce test ne sert en fait qu’à limiter l’accès aux études supérieures aux personnes ayant eu cours dans des écoles plus aisées ou ayant eu les moyens de se payer des cours particuliers et donc, pousse les autres, ceux ayant eu cours dans des écoles (qui, en peu de temps, deviendront des «écoles poubelles») à se diriger vers un métier technique et à devenir de la main d’œuvre bon marché.

Dans l’enseignement supérieur, c’est le ‘processus de Bologne’ qui fait des ravages. Bien loin des objectifs d’harmonisation des universités et de facilitation du déplacement des étudiants, ce processus européen est en train de marchandiser l’enseignement supérieur en Europe en le faisant correspondre au besoins du marché, en réduisant l’offre des cours, en privatisant des parties de l’université, en subventionnant uniquement les cours directement rentables aux entreprises et en augmentant le coût des études (syllabus, minerval, kot …).

Très récemment, la ministre Simonet a sortit son nouveau décret ‘Robin des bois’. Celui-ci prévoit de diminuer les subsides des 60% des écoles les plus «riches» pour les donner aux 25% des écoles les plus pauvres. Comme si, après tant d’années d’attaques budgétaires sur les services publics dont l’enseignement, il restait encore quelque chose de «trop» dans les caisses… Le gouvernement veut ainsi faire croire qu’il fait des efforts, mais en réalité, il ne fait que «faire circuler» l’argent d’un côté à un autre, sans remédier au problème du manque de moyens, alors qu’il n’a aucun problèmes à débourser 25 Milliards d’€ pour les grands actionnaires des banques. De plus, cette mesure va créer une certaine hostilité de la part des écoles dont les subsides auront été diminués, vis-à-vis des 15% des écoles bénéficiaires. Cependant, on a vu qu’un arrêt de travail et une petite manifestation syndicale on suffit à faire annuler ce décret. Mais le «gouvernement» ne s’en tiendra pas là, les attaques successives sur le budget de l’enseignement vont continuer.

Comment arriver à avoir cours dans de bonnes conditions dans des classes atteignant facilement 30 élèves ? Et pourquoi vouloir «bien» réussir ses études secondaires, quand les études supérieures tendent à devenir financièrement inaccessibles à la majorité de la population et que le chômage atteint des résultats explosifs (34,4% chez les jeunes à Bruxelles) ?

Pour améliorer la qualité de l’enseignement et mieux préparer aux études supérieures, il n’y a pas trente-six solutions, il faut un REFINANCEMENT public de l’enseignement (primaire, secondaire et supérieur) à hauteur de 7% du PIB (produit intérieur brut). Dans les années ‘80, la part du PIB destinée à l’enseignement s’élevait à 7%. Aujourd’hui, elle est passée à près de 5% (différence de près de 2 milliards d’Euros par an), et le manque se fait ressentir, tant dans le manque de personnel que dans l’état déplorable des bâtiments et du matériel.

Il y a quelques semaines, une première vague de résistance écolière contre le TESS a été lancée à l’initiative du CEF (Comité des Elèves Francophones). Ils ont participé à la manifestation de la FEF (Fédération des Etudiants Francophones) contre le coût trop élevé des études. Mais les deux organisations se sont limitées à une action des élèves et des étudiants, sans lier leur lutte à celles des enseignants, des éducateurs, des ouvriers et de l’ensemble des travailleurs. Nous devons nous organiser et continuer la lutte, car elle est loin d’être gagnée ! Pour ce faire, une action sera organisée à Uccle1 le vendredi 7 mai 2010 par le ‘Mouvement des Etudiants d’Uccle1’. Elle consistera en un blocage d’école avec piquet de grève à l’entrée. Ce piquet de grève sera l’occasion pour chacun de s’exprimer, tant Elève, qu’Enseignant, Ouvrier, Educateur ou Parent.

En effet, le problème du manque de moyens dans l’Enseignement ne concerne pas les élèves seuls. Le coût élevé des études secondaires sera payé par les parents de ces derniers. Et les problèmes liés au manque de place dans les écoles seront aussi assumés par les parents qui devront aller faire la file ou camper devant les écoles (ou autre aberration du genre).

Le nombre trop élevé d’élèves pas classes, le manque de matériel adéquat, les conditions de travail qui se dégradent, … Autant de facteurs qui peuvent empêcher les enseignants à donner leur cours comme ils le voudraient. De plus, le gouvernement fait passer auprès du reste de la population une image négative des enseignants en insinuant qu’ils ne travaillent pas beaucoup (rappel : les luttes en septembre contre la maximisation des plages horaires et le décalage de 2 ans du départ à la prépension …). De plus, le TESS étant un examen commun obligatoire, les professeurs seront moins libres de donner leurs cours, mais devront surtout préparer les élèves à passer cet examen commun.

Les salles d’études bondées, le manque d’effectifs, etc. … sont le lot quotidien des éducateurs et éducatrices ; sans parler des problèmes de violence que ces éléments peuvent engendrer. Pour qu’il y ait moins d’élèves à la fois à l’étude, il faudrait entre autre décharger les classes, avoir plusieurs salles d’études et, bien sûr, plus d’effectifs pour mener à bien tant les tâches « pratiques » que les tâches administratives.

Le personnel ouvrier des écoles n’est pas épargné ; ils devront aussi faire face aux mêmes problèmes de surchargement, de manque d’effectifs et de moyens. Ils se voient aussi régulièrement attribuer des tâches auxquelles ils ne sont pas destinés.

Voilà pourquoi nous demandons le SOUTIENS et la PARTICIPATION de chacun à cette lutte contre le TESS et pour le refinancement public de l’Enseignement !

Elèves, Parents d’élèves, Enseignants, Educateurs, Etudiants, Ouvriers et Travailleurs ; nous devons tous nous unir pour défendre et améliorer l’Enseignement, secteur clef de notre société !

Les revendications sont les suivantes :

  • * Retrait total du TESS !
  • * Stop au ‘processus de Bologne’ !
  • * Refinancement public de l’Enseignement, à hauteur de 7% du PIB !
  • * Moins d’élèves par classes, pour que chacun puisse développer au maximum ses capacités !
  • * De bonnes conditions de travail et de bons salaires pour les enseignants et le personnel !
  • * Un enseignement gratuit, de qualité et accessible à tous !

Si vous avez des questions, ou que vous voulez nous soutenir et participer à l’action de quelque manière que se soit, n’hésitez pas à prendre contact !

Blog du groupe : mouvementdesetudiants.skyrock.com

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