Lesbiennes, gays, bis, trans, hétéros – Défendons la liberté de choix de l’orientation sexuelle!

En mars dernier, deux jeunes réfugiés, Yahia et Ramzi, ont été victimes d’une agression homophobe violente dans le métro bruxellois. Les deux jeunes hommes avaient déjà fui leurs pays d’origine – la Palestine et l’Algérie – pour échapper aux persécutions homophobes. Cette agression n’est que la partie émergée de l’iceberg. En effet, chaque jour, ce sont des milliers de LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transsexuels) qui su-bissent l’homophobie.

Par Stéphane (Bruxelles)

Après 40 ans de Gay Pride, la lutte continue

La fin des années ‘60 a été riche en luttes : mai 68, mobilisations anti-guerre, Printemps de Prague, mouvement noir,… C’est dans ce contexte de luttes que naissent les émeutes de Stonewall à New York, luttes qui symbolisent le début du mouvement LGBT.

Par Julien (Bruxelles)

A l’époque, les LGBT n’avaient légalement aucun droit et les descentes homophobes de flics étaient fréquentes. Le 28 juin 1969, un raid un peu plus violent que d’habitude au Stonewall va amener les LGBT à se mobiliser contre les attaques policières et les lois homophobes. En solidarité avec les mouvements afro-américains, des slogans comme ‘‘Gay Power’’ et ‘‘Gay is good’’ seront criés à chaque manifestation. Le Gay Liberation Front fut fondé par les militants LGBT de l’époque à New-York et s’étendra très vite au Canada, en Australie et dans beaucoup de pays européens. Très vite est née une collaboration pratique entre le GLF, les Blacks Panthers et les mouvements anti-guerre.

Cette année, cela fera 40 ans que la première Gay Pride a été organisée à New-York. Le but était clairement de revendiquer des droits. En Belgique, la Gay Pride n’arrivera que bien plus tard puisque cette année, nous en sommes à la quinzième édition. Malheureusement, depuis qu’elle existe, la Gay Pride reçoit de moins en moins de subsides et doit de plus en plus faire appel au privé pour assurer son existence.

Aujourd’hui, le milieu gay est beaucoup trop cher et beaucoup de LGBT en sont exclus. La Gay Pride est hélas essentiellement devenue l’opportunité de faire de l’argent et l’aspect revendicatif est de plus en plus mis de côté.

(Petit) tour du monde de l’homophobie

8 pays dans le monde exécutent des homosexuels.

  • L’homosexualité est punie par la loi dans une soixantaine de pays.
  • Aux Etats-Unis, les homosexuels sont exclus de l’armée. “Nous n’avons pas été en mesure d’empêcher le massacre de Srebrenica en Bosnie parce que l’armée était composée de soldats gays” se justifie un ancien commandant des forces de l’Otan.
  • Il est légal de licencier pour homosexualité dans 30 Etats américains.
  • Pour le numéro deux du Vatican, les multiples scandales de pédophilie qui secouent l’Eglise catholique sont liés à l’homosexualité et non au célibat des prêtres.
  • Dans les pays de l’Europe de l’Est, les Gay Pride sont violemment réprimées.

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Pourtant, en Belgique, les homos ont les même droits que les hétéros (le mariage ainsi que le droit d’avoir des enfants) et l’homophobie est reconnue comme une discrimination punissable par la loi. Mais ce ne sont que des mots sur du papier! Dans la pratique, l’égalité entre hétéros et LGBT reste à gagner.

Selon une enquête européenne, 80% des gays et lesbiennes de moins de 25 ans déclarent avoir été victimes de violences verbales et souvent physiques durant leur scolarité du fait de leur orientation sexuelle différente. De nombreux spécialistes s’accordent pour dire qu’un cours d’éducation sexuelle doit figurer au programme scolaire, incluant les différentes sexualités existantes (hétérosexuelles comme homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles). Cet enseignement ne doit pas se résumer à une simple après-midi sur toute la scolarité d’un enfant mais doit être un cours à part entière donné par un professeur formé (et surtout pas homophobe!)

Pareil apprentissage serait un fameux coup de main pour combattre l’homophobie en habituant tous les individus dès leur plus jeune âge à considérer toutes les sexualités et toutes les différences. Mais hélas, depuis plus de 20 ans maintenant, les gouvernements successifs se sont acharnés à étouffer l’enseignement, comme tous les services publics, d’ailleurs. Les enseignants ont de moins en moins de moyens pour assurer leurs tâches: bâtiments tombant en ruine, classes surpeuplées, quasi absence d’outils pédagogiques,…

Un cours efficace et constructif d’éducation sexuelle ne peut être envisagé que dans le cadre d’un enseignement public de qualité, accessible à tous et totalement gratuit. C’est pourquoi nous revendiquons un refinancement de l’enseignement à hauteur de 7 % du PIB.

Aux Etats-Unis, plus d’un jeune LGBT sur quatre qui fait son coming-out (qui rend son homosexualité publique) est victime de l’homophobie de ses parents et se voit obligé de quitter son foyer. On estime ainsi qu’entre 20 à 40 % des jeunes sans-abris américains sont des LGBT. En Europe, d’autres chiffres illustrent les difficultés d’être LGBT: 12,4 % des jeunes gays tentent de se suicider (contre 5,9 % des garçons hétéros) et 25 % des jeunes lesbiennes (contre 5,4 % des jeunes filles hétéros). La situation en Belgique est similaire à celle des Etats-Unis ou du reste de l’Europe.

Jeunes et moins jeunes LGBT ont plus que jamais besoin de structures d’accueil qui les protègent des agressions homophobes qu’ils vivent au quotidien à la maison, à l’école, au travail ou encore en rue. Mais en matière de protection des personnes en danger (LGBT, femmes battues, petite enfance…), l’Etat ne fait quasiment rien. À l’heure actuelle, de tels centres d’accueil sont presque inexistants, très souvent payants et les listes d’attentes sont très longues. En d’autres mots, de nombreux LGBT ou femmes victimes de violences homophobes ou sexistes n’ont d’autre choix que de continuer à recevoir des coups ou alors de fuir du domicile, bien souvent pour la rue ou la prostitution. Un programme de services d’aide aux personnes victimes d’agressions en tout genre n’est pas à l’agenda du gouvernement, au contraire occupé à faire des coupes budgétaires abyssales dans tous les secteurs des services publics.

C’est pourquoi nous revendiquons des services publics d’aides aux personnes en danger gratuits, de qualité et qui prennent en compte les problèmes réels rencontrés par toute la population, jeunes et moins jeunes, LGBT comme hétéros, hommes ou femmes.

Cela fait maintenant plus de 30 ans que le SIDA fait des ravages aux quatre coins du monde et toujours pas de vaccin malgré les connaissances scientifiques actuelles et le travail acharné fourni par des milliers de chercheurs. Pourquoi? La recherche scientifique est de plus en plus entre les mains de grosses entreprises privées comme les grands groupes pharmaceutiques, par exemple, lesquels orientent principalement la recherche vers leur propre profit. Ainsi, GSK, le 2e groupe pharmaceutique mondial a réalisé un profit de presque 2 milliards d’euros rien que sur la vente du vaccin contre la grippe H1/N1. GSK finance de nombreux programmes de recherches dans le domaine de la santé.

La recherche doit rester entre les mains des services publics et être entièrement orientée vers les besoins réels de la population afin de trouver au plus vite des vaccins contre le SIDA et toutes les autres MST.

Combien de couples gays et lesbiennes ne sont pas victimes d’homophobie quand ils sont à la recherche d’un logement? Une grande part du logement est entre les mains du privé, qui décide de choisir le locataire ‘‘désiré’’. Combien aussi d’immigrés, de mères seules avec enfant(s) ou encore de chômeurs se voient refuser l’accès à un logement tout cela parce que des propriétaires peu scrupuleux ne se gênent pas pour éloigner les ‘‘mauvais payeurs’’?

Nous revendiquons un plan massif de construction de logements sociaux de qualité, à des prix raisonnables et surtout avec un contrôle démocratique de la collectivité afin de contrer toute forme d’arbitraire.

Toutes les mesures proposées ci-dessus visent à combattre sur le terrain l’homophobie et font partie intégrante du programme du PSL/LSP. LGBT, hétéros, femmes, immigrés, jeunes… on a tous à y gagner! Mais ce programme ne s’appliquera pas tout seul! C’est à nous de nous battre pour l’instaurer et participer à la construction d’une société basée sur les besoins réels de toute la population et non sur les profits d’une minorité qui, pour mieux asseoir son pouvoir économique et politique, joue pleinement sur la division des travailleurs selon leur sexe, leur couleur de peau ou encore selon leurs orientations sexuelles. Si toi aussi, tu veux renverser le système capitaliste et toutes ses conséquences telles que le sexisme, le racisme et l’homophobie, rejoins le PSL/LSP.

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Première page de Lutte Socialiste