Flamands, Wallons? Nous sommes tous Grecs!

Alors que la population grecque lutte contre ‘le marché’ et les énormes assainissements imposées par le FMI, l’élite politique belge tente de monter les Flamands contre les Wallons et vice-versa. En Flandre, la N-VA se trouve au plus haut, et les partis traditionnels ne veulent pas perdre leur face communautaire. Les médias vont tout faire pour nous enfoncer dans le crâne que ces élections concernent BHV et, plus largement, la question d’une réforme d’Etat. Mais ce qui se passe aujourd’hui à Athènes a bien plus à voir avec ces élections que BHV.

Article traduit du blog de Jonas Van Vossole (tête de liste du PSL en Flandre Occidentale si nous parvenons à nous présenter…)


« Un climat révolutionnaire »

Le commissaire européen Karel De Gucht a ainsi qualifié la situation qui se développe en Grèce. C’est selon lui le problème actuel le plus important pour l’eurozone. Il appelle l’Europe à prendre garde que ne se développe « aucun climat révolutionnaire en Grèce capable de ruiner tous nos plans. »

Tous les pays de l’Union Européenne tentent de faire reporter la crise du capitalisme sur les épaules de la population travailleuse. Tout d’abord, on a dû aider les banques, et leurs responsabilités sont devenues des responsabilités d’Etat. Maintenant, les gouvernements doivent gérer cela, et ils veulent faire payer la facture aux travailleurs, aux chômeurs, aux fonctionnaires,… Ils n’ont en tête que le « marché », ou plutôt ces mêmes spéculateurs à la base de la crise actuelle qui ont investis dans les banques qu’il a fallu que les Etats aident.

Par la suite, l’Islande et l’Irlande ont été les premiers à vouloir appliquer de sévères assainissements, et c’est maintenant au tour des pays d’Europe du sud. Les gouvernements, avec le FMI et l’UE, font tout ce qui est possible pour favoriser les spéculateurs. Tous les acquis sociaux doivent céder la place à la dictature des agences de notation, du FMI, de l’EU et du capital financier international. Les Grecs et les Portugais doivent recevoir de moindres salaires (des salaires de 500-700 euros) et voient fondre leurs économies et leurs avantages sociaux. Les services publics sont sous le feu d’attaques nourries: santé, enseignement, transports publics, poste, etc. Malgré la crise, ce sont les mêmes vielles recettes néolibérales qui sont appliquées : assainissements, privatisations et flexibilisation.

En Belgique, nous devons nous attendre aux mêmes recettes après les élections. Derrière les rideaux du communautaire et des parlotes politiciennes se trouve une forte homogénéité entre les grands partis, des deux côtés de la frontière linguistique. Tous, du Vlaams Belang au PS, veulent faire payer la crise à la population, d’une façon ou d’une autre, avec des assainissements et des gels de salaires. Les ouvriers, les employés, les fonctionnaires, etc. et leurs familles doivent lutter contre les conséquences d’une crise dans laquelle ils n’ont aucune responsabilité.

Les plans d’austérité que nous voyons en Grèce nous attendent en Belgique. Les politiciens de notre pays sont déjà en train d’aiguiser leurs couteaux pour trancher dans le vif. Nous savons déjà qu’après ces élections arriveront de nouvelles mesures d’austérité du style du Plan Global de 1993.

Nous ne devons pas attendre avant de commencer à organiser la résistance. C’est dans ce cadre que nous allons prendre part à ces élections. Comme, en Grèce, nous devons lutter contre les gouvernements qui représentent la crise capitaliste. Les travailleurs et les jeunes flamands, wallons et à travers toute l’Europe ont les mêmes intérêts et doivent mener la même lutte. Nous sommes tous Grecs!

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