Travailler plus longtemps pour payer leur luxe ?

Fini la crise pour les top-managers de ce pays. L’année passée, ils ont été augmentés de 23,4%, pour atteindre une moyenne salariale annuelle de 2,27 millions d’euros (1). En travaillant 45 ans pour un salaire normal, on gagne moins que ce qu’un de ces dirigeants gagne en un an (2). Au même moment, le patronat se plaint des ‘‘coûts’’ que représentent nos salaires.

Par Geert Cool

L’argument selon lequel nos pensions seraient impayables n’est qu’un mensonge. Il ne tient aucun compte de la diminution du nombre de jeunes ce qui fait que la répartition entre actifs et inactifs reste stable, et encore moins de l’augmentation de la productivité. Nous vivons peut-être bien plus longtemps qu’avant, et sommes donc pensionnés plus longtemps, mais, pendant que nous travaillons, nous produisons aussi beaucoup plus qu’avant. Si la caisse des pensions (et de la sécurité sociale) a des trous, c’est à cause de tous ces cadeaux offerts au patronat. Pour 2010 seulement, le patronat peut compter sur 4,9 milliards d’euros, uniquement à partir de diminutions de cotisations patronales. Tous cadeaux confondus, on parle d’un don de presque 9 milliards d’euros! (3)

Tous les partis traditionnels veulent nous faire travailler plus longtemps. Le CD&V prône la condition d’une carrière de 45 ans pour accéder à une pension complète. Les autres partis veulent s’en prendre à la prépension, et le ministre des pensions Michel Daerden (PS) n’est pas en reste. Tous plaident pour ‘‘activer’’ les chômeurs âgés, c’est à dire leur faire la chasse.

Leurs projets nient la réalité douloureuse des licenciements massifs qui touchent les travailleurs. Pour ces derniers, la crise est loin d’être finie. Maintenant, les chômeurs plus âgés doivent même essayer de s’en sortir avec des boulots d’intérim. En dix ans, le nombre de plus de 45 ans en intérim a doublé pour atteindre 12% des intérimaires! En Wallonie, 40% des jeunes seraient sans emploi en 2011. Dans ces conditions, pourquoi donc faire travailler plus longtemps les travailleurs âgés ?

Nous revendiquons une répartition des emplois disponibles pour répondre aux attentes de l’armée grandissante de chômeurs. Comment faire? Nous plaidons pour la diminution du temps de travail, la diminution des cadences et l’instauration d’un système de (pré)pensions qui permette aux pensionnés d’avoir droit à une pension légale décente.

Si on nous ‘demande’ aujourd’hui de travailler plus longtemps, ne nous leurrons pas, c’est pour payer les cadeaux au patronat. Les entreprises cotées en Bourse ont réalisé l’an dernier un profit de 14 milliards d’euros, et 3,8 milliards d’euros ont de suite été versés en dividendes aux actionnaires. Et à ce moment, les top-managers étaient déjà passés à la caisse. Pour les grandes entreprises, les banques et les grands actionnaires la crise est finie. Ils peuvent se préparer pour la nouvelle édition de la Millionaire Fair, une foire pour les super riches qui se déroulera fin septembre à Anvers.

Ils pourront y jeter un œil sur les dernières nouveautés concernant les voyages de luxe, sur les yachts dernier cri, etc. pendant qu’au même moment on exige de nous le paiement de la facture de la crise.

Ça suffit ! Nous ne voulons pas payer la crise! Ce sont eux les responsables! Résistons en nous organisant sur les lieux de travail, dans les quartiers, dans les écoles,… mais aussi sur le plan politique. Les partis traditionnels veulent s’en prendre à nos pensions pour sauvegarder les profits et le luxe: il est temps de construire notre propre parti.

Il faut un nouveau parti des travailleurs ! Le PSL veut coopérer à chaque pas vers une telle initiative. Rejoignez-nous!


  1. Chiffres des salaires des managers des entreprises du Bel 20. L’Echo, 8 avril.
  2. Travailler pendant 45 années pour un salaire mensuel de 2.500 euros brut avec treizième mois et prime de vacances donne à peu près 1,5 million d’euros.
  3. Rapport du CCE, http://www.ccecrb.fgov.be/txt/nl/doc09-1500.pdf.
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