DERNIÈREMENT, le gouvernement violet a décidé de donner des moyens aux écoliers et aux jeunes chômeurs pour qu’ils puissent acquérir de “l’expérience pratique”. A partir de maintenant, les patrons sont payés avec les impôts de nos parents pour engager gratuitement des stagiaires. Voici mon rapport de deux ans de stage.
Marieke Lambrechts
J’ai commencé mon premier stage pleine d’enthousiasme. Après 4 ans assise sur des bancs d’école, j’allais enfi n avoir une expérience pratique qui avait mis du temps à venir.
C’était du moins ce qu’ils nous ont fait croire à l’école. Mon premier stage s’est fait dans une société qui produit… des bancs d’école et des tableaux : l’entreprise de stage préférée de la direction de notre école.
J’ai compris pourquoi plus tard. Cette société a un monopole sur ce marché en Belgique et fait des bénéfi ces annuels gigantesques. De mon école, je devais apporter un bouquet de fl eurs pour remercier la société de me laisser y faire mon stage. Après 14 jours de travail gratuit, j’ai reçu un simple merci ; même pas un stylo de promotion ou un calendrier. Plus tard, j’ai entendu que l’école avait des remises de prix sur leur matériel en échange des stagiaires. Un stagiaire a pu classer, pendant 1 mois, les factures. Nous sommes en fait utilisés par l’école pour obtenir des remises; c’est ça la coopération publique – privé.
Un avantage: j’ai quand même pu faire de la comptabilité, ce que je suis supposée apprendre dans mes études. Durant mon stage suivant, en juin, dans une institution psychiatrique, mon maître de stage m’a demandée d’écrire l’article de stage de sa fi lle. Je leur ai donné une bouteille vin (comme l’école l’avait demandé) et de nouveau je n’ai rien reçu en retour. Même pas de l’expérience pratique; je savais déjà composer un texte et le taper.
Cette année, j’ai travaillé pour une autre société qui a des succursales en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Cette société, qui produit des volets et des parebrises, a également la quasi totalité du marché belge entre ses mains.
Là, pendant 1 mois, j’ai dû faire les travaux les plus bêtes comme distribuer des papiers, apporter du café, mettre des factures dans des enveloppes, … Je recevais seulement 2.5 euros pour les trajets.
Dans ma classe, tout le monde a eu des expériences similaires. Le stage n’a donné de l’expérience pratique à personne. Les élèves sont utilisés uniquement comme employés intérimaires gratuits pour les tâches stupides. Et maintenant, cela sera en plus sponsorisé par “notre“ gouvernement.
Avec la Marche des Jeunes pour l’Emploi, nous voulons offrir une réponse à cette politique. Le stage doit être payé et véritablement axé sur la pratique. Les écoles doivent être fi nancièrement indépendantes et ne peuvent pas fournir du personnel gratuit aux sociétés amies pour leurs petits travaux. Mobilise avec nous dans ton école pour donner une réponse collective au patronat ce 19 mars!