Seule paie la résistance! Meeting ce samedi 24 avril à 19h au week-end Socialisme 2010

C’est le weekend prochain que se déroulera l’évènement annuel de discussion et de formation public "Socialisme 2010". Au cours de ces deux journées, le meeting central du samedi soir est particulièrement attendu, avec des orateurs de Belgique et de l’étranger. Nous allons donner la parole à Levi Sollie, délégué FGTB à Bayer/Lanxess ainsi qu’à des orateurs venus de Grèce et d’Angleterre. Enfin, Stephane Delcros, de la direction nationale du PSL, fera une conclusion du meeting.

Avec:

  • Levi Sollie (délégué FGTB-Bayer)
  • Greg Maughan (responsable du travail syndical du Socialist Party – Angleterre et pays de Galles)
  • Dimitris Pantazopoulos (membre de la commission syndicale de Syriza – Grèce)
  • Stéphane Delcros (Bureau Exécutif du PSL)

En Belgique

Fin de l’an dernier, la direction du géant de la chimie Bayer a tenté d’allonger le temps de travail jusqu’à 35h25 par semaine, de geler les salaires pendant 4 ans et de passer de 5 équipes à 4. Les délégations syndicales ne voulaient pas une minute de travail en plus et pas un centime de moins. Pourtant, dans beaucoup d’autres entreprises, on rêverait d’avoir une semaine de 35 heures ou des salaires équivalents à ceux pratiqués dans la chimie, qui sont parmi les meilleurs. Mais travailler plus longtemps détruirait des emplois et, malgré des salaires convenables, le site réalise chaque année de belles recettes.

La direction de Bayer avait reçu le soutien du patronat de la chimie, de la presse et du gouvernement flamand. “Assainir ou fermer” titrait d’ailleur la Gazet van Antwerpen pendant que les patrons et le gouvernement flamand sortaient des déclarations concernant l’attitude ‘‘irresponsable’’ des syndicats.

Sur le lieu de travail, les délégations syndicales ont minutieusement expliqué la proposition du patron. Ils ont pu compter sur un soutien quasi total, y compris de la part des collègues allemands. Dans les autres entreprises de la chimie, le dossier était suivi de près car on savait que les mesures passées à Bayer leur tomberaient également dessus. Une déclaration commune a donc été publiée, qui explique qu’aucun syndicat de la chimie d’Anvers ne signerait un accord comprenant l’allongement du temps de travail ou une réduction des salaires.

Finalement, la direction a bien dû réaliser qu’une confrontation pourrait durer longtemps et que le résultat pourrait bien être en sa défaveur. Elle a donc retiré son plan et promis un nouveau dans lequel les salaires et le temps de travail resteraient intacts. Levi Sollie, qui prendra la parole lors de ce meeting à Socialisme 2010, était un acteur-clé de ce conflit.

Avant cela, les syndicats ouvriers d’Agfa, à Mortsel (Anvers) avaient arraché un résultat similaire et, un peu après Bayer, le plan d’assainissement prévu à InBev a été balayé par une résistance acharnée. Plus récemment, à Techspace Aero (Herstal, en région liégeoise), les ouvriers ont notamment obtenu un prolongement de la convention sur les prépensions et le recrutement de jeunes avec un contrat à durée indéterminée. L’appel à un huissier contre le piquet n’a pas pu changer la donne, comme les travailleurs serraient les rangs.

A la chocolaterie Godiva, à Koekelberg, le conflit a pris une envergure similaire, avec un lock-out patronal, jusqu’au moment où les politiciens s’en sont mêlés. La prépension à 52 ans avec 80% du salaire a été accordée, mais l’emballage sera dorénavant sous-traité et 75 emplois vont disparaître. Le projet d’accord à Opel prévoit des primes de départ qui peuvent atteindre les 144.000 euros brut. De tels plans sont évidemment préférables à un départ les mains vides mais, lorsque les patrons et les politiciens élaborent un plan social, ce sont toujours les travailleurs qui le payent, directement où à travers leurs cotisations sociales.

En Angleterre

Dans les pays voisins aussi, nous constatons une augmentation du nombre de conflits combatifs comme, en Angleterre, à Lindsey Oil Refinary, Visteon, Linamar et Vestas. Mais de plus en plus, on parle également d’entreprises qui ont un impact national comme British Airways et des services publics tels que la Royal Post. C’est particulièrement important car on ne peut gagner entreprise par entreprise, mais seulement par l’extension et la généralisation de la lutte. Une grève des services publics à un effet national palpable, plus encore que dans le privé.

En Angleterre, les syndicats sont toujours la première source de financement du New Labour, la parti travailliste qui est l’équivalent local du PS de Di Rupo. Mais treize années de majorité absolue n’ont pas suffit pour retirer les lois antisyndicales de Thatcher. Le New Labour au pouvoir n’a pas fait de l’Angleterre une exception pour la politique néolibérale, que du contraire, ce pays en a même été le précurseur.

Le lien entretenu avec les syndicats a été surtout été utilisé pour étouffer les luttes. Des délégations combatives et des centrales syndicales dont le syndicat des transports, le RMT, remettent de plus en plus en question les fonds accordés pour soutenir les travaillistes. Aux prochaines élections, il y aura d’ailleurs une coalition de syndicalistes et de socialistes qui présente une trentaine de candidats, indépendamment du New Labour. Sur le plan électoral, ils ne s’attendent pas à une percée comme beaucoup d’électeurs choisiront finalement le New Labour pour éviter une majorité des conservateurs. Mais qu’importe la composition du prochain gouvernement (Labour, conservateurs ou une combinaison d’un des deux avec les libéraux-démocrates), il imposera un plan d’assainissements drastique.

La coalition de syndicalistes et de socialistes veut se préparer à cette situation en profitant de cette participation électorale. A Socialisme 2010, Greg Maughan, responsable syndical du Socialist Party (notre parti-frère en Angleterre et Pays de Galles), parlera de la remonté des luttes et de l’initiative des syndicalistes et des socialistes.

En Grèce

Ceux qui pensent que la crise du capitalisme serait l’opportunité que la social-démocratie utiliserait pour appliquer un virage à gauche n’a qu’à observer ce qui se passe pour l’instant en Grèce. Depuis que George Papandreou, le dirigeant du PASOK (Mouvement Panhéllenique Socialiste, équivalent local du PS), tente de ramener le déficit budgétaire de la Grèce à 8%, sous les auspices du Conseil Européen et du Fonds Monétaire International, trois grèves générales ont eu lieu en réaction.

Avant cela déjà, en Grèce, un nouveau parti de fauche a été crée sur base du mécontentement ressenti face à la politique de droite du PASOK : Syriza. Cette nouvelle formation est une coalition d’anciens membres du PASOK, d’eurocommunistes, de maoïstes, d’écologistes, de trotskistes, etc. Chaque groupe a le droit de préserver son identité propre et les décisions sont prises de façon consensuelle. L’existence d’un tel parti n’augmente pas seulement la pression sur la sociale démocratie, mais est également un stimulant pour la lutte. Dimitris Pantazopoulos est membre de la commission syndicale de Syriza, il expliquera comment et avec quel programme Syriza intervient dans la lutte contre le plan d’assainissements drastiques du premier ministre Papandreou.

Comme tous les nouveaux partis de gauche, Syriza aussi connait des succès mitigés, dépendant du fait d’être vu comme parti de lutte ou simplement comme la tantième machine électorale prête à rentrer en coalition dès que l’occasion sera présente.

Pour la lutte, la solidarité et le socialisme !

Finalement, Stéphane Delcros, du Bureau Exécutif du PSL, abordera plus largement que les délégations syndicales doivent organiser la résistance contre les tentatives de faire payer la crise aux travailleurs, mais qu’elles ont une main liée au dos sans parti des travailleurs indépendant de la bourgeoisie. Il parlera également du rôle du PSL dans ce processus et de la double nécessité de construire un parti large et de construire en même temps un parti de lutte socialiste et marxiste. Stéphane lancera aussi un appel de soutien au PSL.

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Première page de Lutte Socialiste