En temps de crise c’est encore plus vrai: Tous ce qui nous divise nous affaiblit !

En mars, des manifestations antifascistes victorieuses ont eu lieu à Gand pour protester contre la reconnaissance par l’université de l’Union des Etudiants Nationalistes (Nationalistische Studenten Vereniging – NSV, extrême- droite) et à Anvers pour protester contre la manifestation du NSV, une mobilisation que nous organisons chaque année. Ces deux manifestations ont attiré environ 800 antifascistes chacune et ont été caractérisées par une ambiance combative. A Anvers, la manifestation anti-NSV était le plus grand rassemblement antifasciste dans cette ville depuis longtemps.

par Jarmo (Anvers)

Lors du weekend Socialisme 2010, le samedi 24 avril, une commission abordera la lutte contre l’extrême-droite, l’expérience de Blokbuster et la création des Jeunes Antifascistes, entre 15h30 et 18h.

Résistance antifasciste

Dans ces deux cas, nous avons pris l’initiative avec Blokbuster de descendre dans la rue contre l’extrême-droite, comme c’est maintenant notre habitude depuis une quinzaine d’années. Dans une période de crise telle que celle que nous éprouvons aujourd’hui, le danger d’une progression de formations d’extrême-droite et de groupuscules violents est réel, et c’est pourquoi nous avons tenu à lier la nécessité de la lutte antifasciste à un programme politique qui s’en prenne au terreau sur base duquel peut croître l’extrême-droite.

A Anvers, nous avons déjà constaté que la reconnaissance du NSV à l’université il y a trois ans a entraîné une radicalisation et des méthodes plus vulgaires et violentes. Ainsi, l’an denier, des sans-papiers ont été bombardés de papier toilette aux cris de “Voici vos papiers, rentrez chez vous!” D’autre part, en octobre dernier, un meeting des Etudiants de Gauche Actifs a été physiquement attaqué par un groupe de partisans du NSV masqués.

Ce développement extrêmement inquiétant démontre que la reconnaissance de l’extrême-droite leur donne plus de confiance et leur permet d’utiliser l’université comme point d’appui pour construction de leur organisation.

Le NSV affirme que les immigrés nous volent nos emplois et sont responsables du chômage de masse. Mais les bains de sang sociaux d’Opel ou de Carrefour ainsi que les données actuelles sur le chômage parmi les jeunes ont des bases tout autres, et bien plus fondamentales, comme nous l’expliquons dans plusieurs articles de ce site. Nous devons lutter ensemble et unir toutes les victimes de la politique actuelle – d’origine belges ou immigrées – pour défendre chaque emploi ou encore pour réclamer des investissements dans les services publics. C’est pourquoi nous avons manifesté sous le slogan “Des emplois, pas du racisme”, une approche renforcée par la présence des

Syndicalistes contre le fascisme.

Il faut une réponse politique A Gand, la manifestation a été organisée conjointement par Blokbuster et le groupe STeR (Studenten Tegen Racism, étudiants contre le racisme), une plate-forme mise sur pied par Comac (le mouvement de jeunes du PTB). A Anvers, la manifestation de Blokbuster comprenait une modeste délégation de STeR.

Nous accueillons positivement que les actions antifascistes soient rejointes par d’autres organisations, mais nous sommes néanmoins en désaccord avec la stratégie défendue par STeR qui consiste à refuser de lier la lutte contre l’extrême-droite à un programme politique ou à la nécessité d’une alternative de gauche. Pour STeR, la lutte contre le fascisme “n’est pas une question de gauche ou de droite”. Aussi, alors que nous manifestions à Louvain contre la reconnaissance du NSV, STeR s’est abstenu de participer en craignant que “cela ne devienne trop politique” (1). Mais une semaine plus tard, STeR a quand même été manifesté à Gand. Quelle est la logique suivie?

Nous considérons l’aspect politique dans le mouvement antifasciste comme un élément crucial. Nous continuons à affirmer que ce sont les partis traditionnels qui ont ouvert la voie aux formations d’extrême-droite avec des décennies de politique destructrice. L’antifascisme “moralisateur” («l’extrême-droite, c’est mal») n’apporte pas de solution en refusant d’aborder les causes sociales qui expliquent la croissance de l’extrême-droite.

Tout antifasciste est bien plus efficace armé d’un programme politique capable de démasquer l’extrême-droite et de démontrer qu’ils ne représentent en aucun cas – et encore moins que les partis traditionnels – les intérêts de ceux qu’ils prétendent défendre. En disant cela, nous ne pensons pas que nous allons qui que ce soit. Au contraire, le succès de ces dernières mobilisations a été possible grâce à une campagne avec un contenu politique clair et convainquant.

Notre campagne antifasciste Blokbuster va poursuivre la lutte pour une alternative de gauche face à la politique de droite. Notre projet est clair: nous menons une opposition politique contre l’extrême-droite, et nous pensons que c’est l’unique manière de lutter contre le fascisme. C’est grâce à cette approche politique que Blokbuster est devenu et est depuis plusieurs années la plus grande et la plus déterminée des organisations antifascistes du pays. Depuis toujours, les jeunes et les travailleurs ont pu nous trouver dans les mobilisations antifascistes et nous faire confiance pour organiser avec eux la lutte contre l’extrêmedroite. Ils pourront continuer à le faire à l’avenir.


(1) Veto, 22 februari. http://www.veto. be/veto/veto3615/STER.html TEXT

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