Le déficit de la communauté Française pour 2009 a été estimé à 500 millions d’euros. Face à cette situation, la majorité Olivier n’a eu de cesse de trouver trucs et astuces pour tenter d’imposer l’austérité au secteur de l’enseignement sans trop éveiller sa colère. L’austérité heureuse en quelque sorte! Après avoir partiellement échoué en début de législature, voici la dernière idée de la ministre de l’enseignement secondaire Simonet, avec toujours la même logique de fuite en avant et de cacophonie: voler aux pauvres (qu’on appellera riches) pour donner aux pauvres (qui seront reconnus comme tels) afin bien sûr de ne rien prendre aux véritables riches…
Par Alain (Namur)
Après avoir fait campagne sur la priorité accordée à l’enseignement, les partis de l’Olivier se sont retrouvés dans une situation bien délicate. Après avoir cristallisé l’opinion et le secteur sur les multiples problèmes auquel fait face notre système éducatif, ils ont dû revenir sur leurs promesses en voyant l’état des caisses de la communauté : vide! Au lieu de refinancer l’enseignement afin que celui-ci puisse faire face aux défis (inégalité, classes surpeuplées, bâtiments tombant en ruine,…) qu’il rencontre, la ministre Simonet a choisi de répartir la misère de façon ‘solidaire’.
Il s’agit ici de réduire les subsides alloués à 60% des écoles, pour les attribuer aux 25% d’écoles considérées comme pauvres. Ainsi, ce système ne toucherait pas à 15% d’écoles considérées comme intermédiaires. Ce projet cynique qui tente de faire passer plus d’une école sur deux comme riche tend à aggraver les inégalités dans l’enseignement et à en diminuer sa qualité. Il faut aussi ajouter à cela d’autres mesures de réduction du personnel, dans le maternel par exemple.
Cette mesure illustre clairement de quel côté se trouvent les partis de la majorité soi-disant progressiste (PS-ECOLO-CDH) qui ont tous sans exception donné leur accord à cet avant-projet. Cette situation illustre clairement que la réaction des syndicats n’est pas assez vigoureuse. En effet, tous les syndicats de l’enseignement ont rejeté en bloc la proposition gouvernementale en menaçant d’entrer en action. Cependant, même si la ministre recule maintenant de manière partielle, c’est pour imposer d’autres mesures dans un proche avenir. Les syndicats de l’enseignement pourraient lancer une campagne de mobilisation et de soutien auprès des élèves et des parents d’élèves afin de lancer un mouvement en faveur d’un refinancement de l’enseignement.
C’est seulement en donnant plus de moyens au secteur de l’enseignement que l’on pourra assurer un enseignement de qualité pour tous. Revenir à 7% du PIB pour l’enseignement serait un bon pas dans cette direction. Seule une mobilisation large peut garantir le recul des mesures d’austérité et imposer un refinancement. Le costume de Robin des Bois qu’a tenté d’enfiler la ministre Simonet n’a leurré personne, mais il reste encore à lutter pour trouver l’argent dont le secteur de l’enseignement a cruellement besoin.