Hier soir, plus d’une cinquantaine de personnes s’étaient réunies au CPCR (le Centre Poly-Culturel Résistances) à l’appel de la plateforme Jeunes en lutte pour l’emploi qui réunit Comac, Ecolo-J, les Jeunesses syndicales FGTB, la JOC-Liège, la LCR et le PSL. Après une présentation rapide de l’initiative, un débat enthousiaste a commencé avec une réelle participation de la salle. Prochain rendez-vous est déjà pris, le lundi 26 avril prochain à 19h à La Braise, pour discuter de la suite de l’initiative à partir de ce beau succès.
Rapport et photos par Nicolas Croes
INTERVIEW: Pour des Marches locales des jeunes pour l’emploi! – «Construire un mouvement, un rapport de forces»
Si les banques ont pu bénéficier d’un plan de sauvetage de plus de 20 milliards d’euros, rien de tel pour nous! Malgré l’explosion du chômage, les exclusions des allocations s’accélèrent et ont augmenté d’environ 30% en un an. Les contrôles de l’ONEM ont ainsi privé 6.530 personnes d’une allocation de chômage en 2009, dont plus de 4.200 en Wallonie. Presque 8.000 chômeurs ont été provisoirement suspendus de leur allocation. Tout ça alors qu’il y a en moyenne 350 licenciements par jour en Belgique! A ce sujet, nous avons interviewé Boris Malarme, responsable de la campagne «Jeunes et emploi» du PSL.
Après une courte présentation de Stéphane Lince (FGTB-Jeunes) – qui a soulevé l’idée d’une marche locale à Liège en septembre – Nicolas Bestard (LCR) a abordé la situation des jeunes aujourd’hui. Adrian Thomas (Comac) et Caroline Saal (Ecolo-J) ont ensuite parlé des revendications communes portées par la plateforme (la fin de la chasse aux chômeurs, la fin des statuts précaires, la fin des discriminations sur le marché de l’emploi, une meilleure répartition du temps de travail, la gratuité de l’enseignement, la défense de la sécurité sociale et la fin des privatisations). Enfin, Simon Hupkens (PSL) a parlé de différentes manières de développer l’initiative. Mais la plus grande partie de la soirée a été consacrée aux interventions de la salle, sous la modération de Camille Soyeur de la JOC-Liège. Cette tâche n’a pas toujours été aisée…
Il est bien difficile de faire un rapport de toutes les interventions sur la place des jeunes dans la société, la nécessité d’être orienté vers le reste des travailleurs, la défense des fins de carrière,… les jeunes ont particulièrement apprécié les interventions de militants de la commission pensionnés et prépensionnés de la FGTB, qui ont expliqué l’importance des conquêtes passées du mouvement ouvrier et de leur défense aujourd’hui. Un grand rassemblement aura d’ailleurs lieu sur cette question le 28 avril place Saint Paul à Liège, à 13h30.
Parmi les participants, on trouvait donc des militants syndicaux jeunes ou plus âgés, des personnes impliquées dans des comités de quartiers, des membres des différentes organisations signataires, mais aussi, tout simplement, des jeunes et des moins jeunes concernés par la problématique de l’emploi et qui ressentent la nécessité de s’organiser autour d’un projet collectif. Mais vers quoi justement ? Contrairement à d’autres endroits, comme à Mons où se déroulera déjà une marche des jeunes pour l’emploi à l’initiative du comité des Jeunes en lutte pour l’emploi le premier mai, la question d’une manifestation locale pour l’emploi n’est pas encore suffisamment avancée à Liège.
Toutefois, différentes interventions ont été en ce sens, et notamment celles du PSL. Nous avons déjà eu un petit reportage de la RTC, la chaîne de télévision locale, et plus d’une cinquantaine de personnes ont participé à la première réunion publique de la plateforme. Il faut imaginer ce qu’aurait donné le fait d’avoir déjà une date de manifestation à proposer – en septembre ou en octobre par exemple, à un moment où beaucoup de jeunes arrivent sur le «marché de l’emploi» – qui aurait ainsi déjà été annoncée dans les médias et qui aurait déjà donné un objectif concret à tous ceux qui ont participé à la soirée d’hier.
La volonté de mener des actions est très certainement présente. Cela, nous avons pu le remarquer durant la campagne que nous avons menée devant la FGTB, devant le Forem, l’Onem en rue ou simplement autour de soi. Nous avons également pu le constater hier soir, au vu du nombre de personne qui ont laissé leurs coordonnées pour participer à la plateforme. Toutes ces personnes auraient pu repartir de la soirée avec l’objectif de constituer autour d’eux des comités dans les quartiers ou avec leurs connaissances pour commencer à mobiliser pour une marche locale de jeunes pour l’emploi.
Beaucoup de choses doivent encore être nuancées, discutées, approfondies, comme l’ont fait remarquer différents intervenants. Pour nous, des comités locaux de mobilisation sont aussi l’endroit idéal de mener le débat sur le type d’emploi que nous voulons, sur la meilleure manière d’assurer un relai politique à nos revendications, sur le type d’actions à mener, et vers qui, etc. Par exemple, un comité implanté dans un quartier avec une forte présence de jeunes d’origine immigrée aurait une base concrète qui lui rendrait plus facile de développer en profondeur les revendications concernant la discrimination par exemple. La coordination de ces comités en assemblée générale serait l’opportunité de partager les expériences.
Bien entendu, tout cela doit encore être discuté et décidé, mais nous espérons vivement que les prochains pas posés par la plateforme Jeunes en lutte pour l’emploi seront de mettre en avant une date de manifestation et de voir comment organiser les comités et les groupes qui ne manqueront pas de se créer.
Ne ratez pas le prochain rendez-vous, ce lundi 26 avril à 19h à La Braise, rue Mathieu Laensberg au numéro 20 (Esplanade St-Léonard à Liège).
Présentation par Stéphane Lince (FGTB-Jeunes)
A la tribune, de gauche à droite, Camille Soyeur (JOC-Liège), Adrian Thomas (Comac), Caroline Saal (Ecolo-J), Nicolas Bestard (LCR) et Simon Hupkens (PSL).