GODIVA – contre l’agression patronale

Arrêtons de nous faire assommer entreprise par entreprise !

Il faut un plan d’action orienté vers tout le secteur, vers la population et vers tout les travailleurs

Les travailleurs de Godiva ont entamé ce vendredi leur troisième jour de piquet sur lequel ils se sont relayés 24h/24. L’ambiance reste bonne et le soleil n’y est pas pour rien, des militants syndicaux d’autres entreprises sont venus en solidarité. Les travailleurs au piquet appellent leurs collègues absents : la délégation syndicale et les permanents reviennent des négociations avec la direction pour faire le point sur les éventuelles avancées.

Par Nicolas (Bruxelles) Les permanents, arrivés sur le piquet et hissés sur des palettes, expliquent la situation. Les possibilités de négociations avec la direction étant impossibles (la direction restant campée sur sa volonté de liquider le service emballage) une proposition de conciliation est venue du cabinet de la ministre de l’emploi et des conciliateurs sociaux. Cette proposition sera discutée par les deux parties pour approbation ou non mardi prochain.

Tout d’abord cette proposition part du fait que le service emballage sera bel et bien liquidé. L’emballage sera t’il sous-traité par un atelier protégé comme l’envisage la direction pour qui seul les profits comptent ? Les handicapés sont-ils dorénavant instrumentalisé, tout comme le sont les chômeurs, pour faire pression vers le bas sur nos salaires et nos conditions de travail ?

Cette proposition vise donc en fait à voir comment il est possible de limiter au maximum les licenciements secs. Les pistes proposées sont : reclassement de 12 travailleurs de l’emballage dans la production. Ce qui devrait ramener le nombre d’emplois menacés à 75. Ensuite la deuxième piste est les prépensions. L’idée est de permettre aux ouvriers qui peuvent en bénéficier de partir en prépension : 69 ouvriers dans l’usine. Ces départs pourraient alors être remplacés par des travailleurs de l’emballage qui doit fermer ses portes. La proposition comprend également des indemnités de prépension plus favorables. Comme à Volkswagen-Forest, les travailleurs prépensionné devront t’il rechercher du travail comme le veut le gouvernement avec le pacte des générations et le second pacte qu’il nous prépare ? Certains finiront-ils par être sanctionnés par l’Onem ?

Si cette proposition devait être approuvée par les deux parties, les actions s’arrêteraient, la production reprendrait à la normale, les jours de lock-out seraient payés. Vendredi soir, après ces explications, le piquet a été levé jusque mardi, jour où les travailleurs ont rendez-vous pour voter cette proposition.

Face à une direction aussi arrogante, cette issue peut apparaître comme un soulagement. Les propositions du ministère semblent pouvoir répondre à la volonté de limiter les licenciements secs bien que tous ne sont pas sauvés et que les prépensions ne sont pas encore acceptées par tous les travailleurs concernés. De plus, quand on regarde la situation de l’emploi à Bruxelles, une chose qui saute aux yeux c’est la destruction de pans industriels entiers, ce qui limite les débouchés et les perspectives d’emplois pour les jeunes qui entrent sur le marché de l’emploi. Un jeune sur trois est au chômage à Bruxelles et dans certains quartiers autour de l’usine de Godiva, ce taux peut monter jusqu’à 70%. Cette proposition du ministère n’empêche pas qu’une nouvelle fois on détruise des emplois industriels très importants dans le tissu social de nos quartiers.

A Inbev et à Bayer aussi, les travailleurs faisaient face à une direction arrogante. Par leur lutte et la solidarité organisée dans d’autres entreprises du secteur, ils ont réussi à renverser le rapport de force et fait reculer tout le plan de la direction. A Inbev, c’est 232 emplois qui ont ainsi été sauvé. A Godiva nous devons regarder tous ensemble à construire ce rapport de force, avec les autres sites de Godiva et d’Ulker (le géant agro-alimentaire Turc, actionnaire principal de Godiva, qui a réalisé un Chiffre d’Affaires de 10,9 milliards de dollars en 2008), avec les autres entreprises du secteur, avec les riverains comme la campagne « jeunes pour l’emploi » du PSL a commencé à faire avec son affichette de solidarité, mais également avec l’ensemble des travailleurs dans une lutte contre ce lock-out qui mine le droit de grève de tous les travailleurs.

Les patrons profitent de la crise pour restructurer afin de maximaliser leurs profits. Après Bayer, Opel, Inbev, Carrefour, Godiva et tous les autres…, Va-t-on continuer à lutter entreprise par entreprise, ou ne serait-il pas temps de généraliser la résistance des travailleurs et de mettre sur pied un plan d’action national pour défendre chaque emploi ?

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