Le 7 avril, la police a arrêté Dagga Tolar, le secrétaire de la section de Lagos de la Labour and Civil Society Coalition (LASCO – Coalition du travail et de la société civile) et membre du Democratic Socialist Movement (DSM, CIO-Nigeria), de même qu’Akpos Okoro et Aderemi Ismail, membres de la section d’Ajegunle du DSM.
Segun Sango, secrétaire general du DSM (CIO-Nigeria)
Le DSM condamne ces arrestations et appelle au relâchement immédiat de ces activistes ainsi que de ceux qui ont été arrêtés et sont détenus depuis les protestations non-violentes du 3 avril.
Ces militants ont été arrêtés dans les locaux du président du gouvernement local d’Ajeromi, Mr. Kamal Bayewu, qui les avait invités pour un meeting consacré à la crise que traverse actuellement la communauté. Ces arrestations sont liées aux protestations qui se sont tenues le 3 avril, à la suite du meurtre de Charles Okoroafor par la police le 1er avril, au centre d’Ajegunle. Le 3 avril, les protestations étaient non-violentes jusqu’à ce que la police tire brutalement sur les protestataires en laissant 4 jeunes décédés.
L’impact de la compagne international de solidarité: les militants relâchés !
La police de Lagos n’a retenu aucune charge criminelle contre Dagga Tolar et les deux autres camarades du DSM (CIO-Nigéria) arrêtés ce mercredi. La police a également relâché Presque tous les jeunes arrêtés depuis le meurtre du 1er avril.
La champagne international de protestation qui a immédiatement commence à l’arrestation des camarades du DSM a joué un rôle clé. Le DSM remercie tous ceux qui y ont participés.
Les autorités policières, qui ont depuis qualifié sans vergogne les manifestants de “voyous”, ont commencé depuis le 3 avril une champagne d’arrestations et de détention illégale dans le voisinage. Ils passent aussi de maison en maison pour rechercher les militants. Avant les arrestations du 7 avril, environ 30 jeunes ont été arrêtés et la police prévoit d’imposer des condamnations criminelles. Le porte parole de la police de Lagos, Frank Mba, a déclaré dans la presse que les jeunes arrêtés pour les protestations du 3 avril avaient sur eux des pistolets, des munitions, des couteaux, etc.
Ainsi, Dagga Tolar, qui est aussi président de l’Association des auteurs nigériens (ANA) à Lagos, et d’autres seront accusés d’infractions pénales dans le but de leur interdire d’être libérés sous caution.
Le 5 avril, Dagga Tolar avait participé à une grande conférence de presse massivement relayée dans les médias et organisée par la section de Lagos de la LASCO pour dénoncer les meurtres et exiger, entre autres, la justice pour les victimes et la fin des brutalités policières à Ajegunle et ailleurs.
Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de Dagga Tolar et des autres activistes. Nous mettons au défi la police de les trouver coupables de quoi que ce soit. La police s’est embarquée dans une série d’arrestations arbitraires et illégales de militants destinée à couvrir les crimes de la police.
Nous appelons les autres organisations de défense des droits du peuple à rejoindre la lutte pour mettre fin à la répression contre les habitants d’Ajegunle et pour la condamnation des officiers de police responsables de la mort de Charles Okoroafor, Tunde Olotu et bien d’autres. Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle des personnes arrêtées dans le cadre des protestations du 3 avril. Le responsable de la police d’Apapa, Kenneth Ebirimson, qui a ordonné les tirs contre les manifestants, doit être démis de ses fonctions, arrêté et condamné.
Nous rejoignons la Coalition du travail et des droits civils (LASCO) pour exiger :
- Une enquête publique immédiate effectuée par une commission compose de représentants des syndicats, des organisations de défense des droits de l’homme, des organisations de quartier et d’ONG pour éclaircir les circonstances qui ont conduit aux décès de Charles Okorafor, Tunde Olotu et d’autres.
- Pour une enquête sur la morts de ces jeunes
- Pour l’arrestation immédiate et la condamnation des officiers de police impliqués dans la mort de Mr. Charles Okorafor , Tunde Olotu et des autres.
- Pour le libération immédiate et inconditionnelle des personnes arrêtées dans le cadre des protestations.
- Le déplacement des policiers qui ont servi plus de 4 ou 5 ans à Ajegunle, de même que tous ceux qui ont été engagés dans ces raids illégaux.
- L’arrestation immédiate de Kenneth Ebirimson, le responsable de la police à Apapa, qui a ordonné de tirer sur les manifestants le 3 avril.
- La fin immédiate des brutalités policières à Ajegunle et dans d’autres communautés dans le pays ainsi que des raids, de l’extorsion d’argent et des emprisonnements illégaux quotidiens.
- Pour un salaire minimum qui ne descende pas sous les 52, 200 N, comme l’exigent les syndicats pour tous les travailleurs, y compris les officiers de police et les membres des forces de l’ordre, pour décourager les activités d’extorsion d’argent par la police.
- Pour un syndicat démocratique de la police, qui puisse organiser les officiers de police pour lutter pour de meilleurs conditions de vie et de salaire.
- Pour une police démocratique contrôlée par la communauté où les responsables seraient élus par les officiers de police de base ainsi que par les représentants de la communauté et soumis à la révocation directe à tout moment et qui gagne le salaire d’un travailleur qualifié.
- Pour l’instauration de services juridiques locaux et d’Etat qui fournissent des services légaux gratuits pour que tous puissant avoir accès à la justice.
- Comme mesure immédiate pour prévenir de tells évènements désastreux, le DSM plaide pour la formation de comités démocratiques de défense de la communauté composés de membres des syndicats, de militants socialistes, d’activistes de la communauté et de jeunes.
Nous appelons à l’envoi de lettres de protestations aux autorités policières du Nigéria et aux ambassades du Nigéria à travers le monde. Là où cela est possible, des protestations devant les ambassades du Nigéria seraient appréciées. Des appels peuvent être donnés à l’Inspecteur générale de la police, Ogbonna Onovo (+234 803 304 1483) et au responsable des forces de police Emmanuel Ojukwu (+234 803 830 5707) pour demander la libération immédiate des personnes arrêtées, sans poursuite judiciaire. Les officiers de polices suivants peuvent être appelés pour enregistrer les protestations: Mervel Akpoyibo, Lagos State Commissioner of Police (+234 803 301 1052) et Frank Mba, Lagos State Police Public Relations Officer (+234 803 837 5844).