Hôpitaux publics en détresse: un plan d’action est nécessaire!

Ce n’est pas nouveau, depuis des années, l’ensemble des travailleurs des hôpitaux publics ressent au quotidien une dégradation accélérée de ses conditions de travail. En effet, depuis dix ans, les cinq hôpitaux publics bruxellois (réseau IRIS) ont vu leurs activités sans cesse augmenter. En passant de 587.000 à plus d’un million de patients en 2007, les consultations de ces hôpitaux ont ainsi accueilli quasi deux fois plus de visiteurs qu’en 1997. Les hospitalisations d’un jour ne cessent également d’augmenter dans le réseau, passant de 42.000 à plus de 51.000, entre 2005 et 2007 (source : Le Soir en 2009).

Article tiré de l’Hypertension-Brugmann

Nos directions s’en vantent bien évidemment, omettant les conséquences pour les patients et les travailleurs du secteur dans une situation où le personnel au service du patient, lui n’augmente pas ! Dans notre institution, soumise par la direction à un « plan social », on peut même dire que le nombre de travailleurs diminue (plus de 80 départs sont prévus). Cette croissance des activités augmente donc les rentrées financières, mais ne sert ni à l’engagement de personnel supplémentaire, ni à l’amélioration de nos conditions de travail ou encore à l’augmentation des salaires.

Les patients sont bien évidemment victimes de ces problèmes structurels. Avec le manque de temps et le stress du personnel, les soins aux patients ne peuvent se faire dans les meilleures conditions. Pourtant chaque travailleur fait clairement de son mieux pour pallier aux carences. Les heures supplémentaires accumulées en sont bien la preuve. Les patients ne sont pas des marchandises ou des chiffres comptables… pour le personnel en tout cas.

Pour la direction, le point de vue semble radicalement différent. Sous le prétexte d’un nouveau programme de gestion des heures, celle-ci n’à en effet rien de trouver de mieux que de vouloir « voler » une grosse partie des heures supplémentaires prestées.

Non contente de nous surexploiter pour son « équilibre budgétaire », la direction voudrait que cela ne lui coûte rien. Ceci ajouté aux intimidations et pressions individuelles (changements d’horaires constants, imposition de journées de 12h,…) sur les membres du personnel, il n’est pas étonnant que les tensions soient croissantes, que le nombre de burn-out explose et que beaucoup d’entre nous décident de quitter l’hôpital.

Il est grand temps que l’on s’attaque à cette situation catastrophique. Les actions de l’année passée contre la suppression des heures supplémentaires étaient un bon début dans ce sens. Il aurait fallu saisir l’occasion pour dénoncer le manque de personnel récurrent, la dégradation de nos conditions de travail,…en organisant un plan d’action mobilisateur.

Il ne faut pas se voiler la face : les causes de l’explosion des heures supplémentaires par exemple sont toujours présentes et la situation ne va que s’empirer. Il va être crucial dans les mois à venir de s’organiser et de s’unifier autour de revendications combatives pour construire un rapport de force sérieux face à la direction. Nous appelons tous les travailleurs, militants et délégués syndicaux à discuter et mobiliser autour d’eux et à engager la discussion avec leurs responsables syndicaux sur la nécessité d’une réaction organisée face à l’arrogance de la direction. On ne peut plus laisser faire !!

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