Les travailleurs de Techspace Aero tiennent le cap

Des travailleurs à l’offensive pour réclamer de l’emploi pour les jeunes et plus de pouvoir d’achat, ce n’est pas monnaie courante ces temps-ci. C’est pourtant sur cette voie que ce sont engagés les travailleurs de Techspace Aero à Liège. Depuis 13 jours, les travailleurs sont en grève pour exiger une hausse de salaire et des prépensions. Nous avons rencontré Jérome Knops, le délégué jeunes FGTB-métal mobilisé avec ses collègues sur un piquet combatif du font commun syndical. Le soir même de cette visite, hier soir, la direction a de nouveau provoqué les grévistes en envoyant un huissier forcer le piquet! Bas les pattes du droit de gève!

Pas Simon Hupkens

  • De l’emploi pour les jeunes! Une revendication de riches?

Lutte socialiste: En assemblée générale ce matin, les travailleurs de Techspace ont refusé la proposition de la direction. Quel était le contenu de cette proposition?

Jérome Knops: Une vingtaine de prépensions réparties sur deux ans. 12 en 2010 et 8 en 2011. On a négocié que chaque prépension signifie un engagement. La direction propose une augmentation de 150€ brut aussi bien pour les ouvriers que pour les employés.

LS: Et cela ne satisfaisait pas la base?

J.K: Non, on a beaucoup de jeunes travailleurs qui sont tous en CDD avec peu de chance de passer en CDI. Ce qu’ils demandent, c’est plus de pouvoir d’achat pour le temps qu’ils sont là. Les collègues sont très mobilisés, ils attendent plus de la par de la direction. Et on pense qu’avec ce niveau de mobilisation, on peut l’obtenir.

L.S: A propos de mobilisation, comment organisez-vous l’information des collègues?

J.K: On a une assemblée tous les matins. On tient aussi au courant les collègues par sms au cours de la journée. En cas de problème, ça nous permet de mobiliser rapidement.

L.S: Est-ce que vous avez tenté d’élargir le mouvement?

J.K: On a fait une action de sensibilisation sur le zoning. Une distribution de tracts aux voitures. Et puis on est allé faire une action de protestation symbolique dans une entreprise proche, Firopa parce que la direction de Techspace y a transféré du stock juste avant le mouvement de grève histoire de continuer la production sur un autre site et de casser notre action.

L.S: Vous sortez de négociation. Comment ça s’est passé?

J.K: Pas très bien. La direction a rompu les négociations en précisant qu’il s’agissait d’une décision de l’actionnaire. Ils tentent de nous mettre la pression en disant qu’on va perdre des commandes au profit d’une entreprise flamande si on ne reprend pas le travail demain. Ils ont aussi menacé d’envoyer des huissiers sur le piquet. Pour nous, c’est du bluff et on sait que les collègues sont avec la délégation et qu’ils ne lâcheront pas.

La détermination semble donc de mise pour les travailleurs de Techspace. Mais au fait, qui sont ces actionnaires dont la direction dit suivre les ordres? Renseignements pris auprès de Luis Casillas, délégué principal FGTB, la région wallonne est propriétaire de l’entreprise à 31%. On a pourtant peu entendu le gouvernement de la région wallonne (à dominante PS) au sujet de la grève. Le ministre de l’économie Jean-claude Marcourt hésiterait-il à soutenir les travailleurs en lutte? Lui qui se proclame encore occasionnellement anticapitaliste appelle, selon La Dernière Heure à une «résolution rapide du conflit». Voilà une prise de position bien tranchée de la part d’un anticapitaliste…

Hier soir, un huissier de justice mandaté par la direction est venu vers 21h pour forcer les grilles de l’entreprise pour permettre à un camion de charger des pièces prêtes à la livraison. C’est une atteinte inacceptable au droit de grève!

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