La ministre précédente de l’Enseignement supérieur en Communauté française, Françoise Dupuis (PS), est partie sur un dernier pied-de-nez aux étudiants : une modification des critères d’obtention des bourses. Une douche froide. Mais on sait depuis lors que le PS s’y connaît en matière de douche…
Simon Hupkens
La presse bourgeoise semble découvrir cette mesure, mais Etudiants de Gauche Actifs fait campagne sur le sujet depuis la rentrée. En effet, un nouveau critère est pris en compte depuis cette année pour statuer sur l’obtention d’une bourse d’étude : il s’agit des revenus cadastraux des parents de l’étudiant(e). Lorsque ceux-ci tirent un revenu locatif d’un bâtiment autre que leur habitation, le boursier est purement et simplement privé de ses droits. Cette mesure est présentée comme progressiste puisqu’elle assimile toute personne touchant des revenus immobiliers à un riche bourgeois.
Le PS, qui a perdu prise avec la réalité sociale depuis déjà pas mal de temps, ne semble pas s’apercevoir que ce genre de revenus constitue un complément modeste pour beaucoup de travailleurs. La FEF (Fédération des Etudiants francophones) fait remarquer à juste titre que le seul fait de donner en location un garage fait perdre le droit à la bourse. Cette mesure prend de court un grand nombre d’étudiants pour qui l’aide de la Communauté est indispensable à la poursuite de leurs études.
Du côté de l’actuelle ministre de l’Enseignement supérieur, Marie-Dominique Simonet (CDH), on assure vouloir trouver une solution, refrain déjà entendu en octobre lorsque les hautes écoles sont sorties dans la rue pour protester contre leurs mauvaises conditions d’étude. La mollesse des engagements de la ministre sur ce sujet incite à penser que la mobilisation étudiante doit impérativement reprendre cette année pour contrer les mesures antisociales des partis bourgeois avant que les études ne soient réservées exclusivement aux gosses de riches.